Martin Matte s’ouvre sur un combat de 30 ans

Crédit: Capture YouTube @Avantdemourir

Au micro de Simon Delisle, dans le podcast Avant de mourir, Martin Matte s’est ouvert sur plusieurs aspects personnels de sa vie, notamment sur l’anxiété de performance qu’il a combattue pendant près de trente ans.

Un succès fulgurant

Y’a quelque chose de fou là-dedans.

Dès ses débuts, l’humoriste a été propulsé par un succès éclatant, entraînant son lot d’ajustements et de remises en question, qui n’ont trouvé leur équilibre qu’avec les années.

«Quand j’ai commencé à faire de la tournée, le show marchait fort, puis c’était plein à chaque soir, ça criait, ça riait. Puis là, je m’en allais dans ma chambre d’hôtel, puis le lendemain, ça criait, ça riait. Puis je me suis rappelé de m’être dit, au bout de 50, 60 ou 70 shows: Qu’est-cé que je fais là? C’est quoi ça? (…) C’était tellement fort, puis c’était plein, puis ça marchait, puis on dirait que je ne réalisais pas encore que je suis devenu connu vite (…) Y’a vraiment fallu que je fasse comme: Attends un peu. Faut que tu le revives, que tu le savoures. Mais ça a été une adaptation», lance Martin, en se comparant indirectement à des vedettes musicales.

Capture YouTube @Avantdemourir

«Ça n’avait comme pas de sens comment ça hurlait, ça riait, puis comment qu’après, quand j’écoutais la télé dans ma chambre d’hôtel, c’était plate, tu sais. Il y avait comme un trou de… Puis là, je sortais, j’étais plus jeune, puis là, quand tu sors, t’es pucké (…) Puis là, je ne sortais plus, donc j’étais toujours dans ma chambre», lance-t-il, en admettant qu’il a dû s’ajuster avec le temps.

Martin a poursuivi en revenant sur les débuts de sa carrière et sur l’ascension fulgurante qui a suivi sa formation à l’École de l’humour.

«Ça a parti comme au Saint-Denis complet (…) Ce que je te raconte, j’étais à Québec. Je faisais cinq soirs à Albert-Rousseau, c’était la troisième fois que j’y retournais, puis c’était ça, il y avait quelque chose d’irréel là-dedans. Puis après, digérer ça… mais c’est long, ça m’a pris du temps avant de comprendre ce qui se passe (…) C’est quand je vais voir des shows là (Wilfrid-Pelletier), puis je vois tout ce monde-là, puis je me dis: Cr*sse, c’est ça que je faisais (…) Y’a quelque chose de fou là-dedans», témoigne Martin Matte, à propos de l’ampleur de son succès.

Capture YouTube @Avantdemourir

Une manière de se protéger

Apprendre à gérer ça, ça m’a pris 30 ans.

Martin a longtemps vécu avec une forte anxiété de performance, qu’il a appris à apprivoiser et à mieux gérer au fil des décennies.

«Peut-être que c’est une façon de se protéger aussi, de ne pas trop le voir, puis de livrer son show (…) Aussi, moi, il y avait de l’anxiété de performance. Il fallait que ce soit LE SHOW à chaque soir (…) Pour la foule, ils ne savent pas, y’a pas de référence de… mais dans ta tête: *sti, j’étais-tu moins bon qu’hier? Puis les techs, ils ne s’en rendaient même pas compte, puis moi, je capotais. Apprendre à gérer ça, ça m’a pris 30 ans (…)», avoue Martin, à cœur ouvert.

Capture YouTube @Avantdemourir

Qu’il parle de ses succès sur scène ou de ses moments plus vulnérables, Martin Matte montre que même la réussite n’éloigne pas les doutes. En abordant franchement son anxiété de performance, il met en lumière une réalité encore bien présente dans le milieu artistique et ouvre la porte à une discussion plus vraie sur la pression de toujours être au top.