Richard Martineau envisageait les amants et la séparation

Crédit: Capture TVA+

J’avoue que j’avais une petite crainte.

Dans le documentaire Un crabe dans le pantalon, désormais accessible sur TVA+, le journaliste Richard Martineau ouvre une rare fenêtre sur son intimité. Avec une grande vulnérabilité, il nous fait suivre l’épreuve qu’il a traversée: son combat contre un cancer de la prostate.

À travers des entrevues et des rencontres visant à démystifier la maladie, le documentaire donne accès aux coulisses de la vie personnelle du journaliste, une personnalité souvent controversée, ainsi qu’à celle de sa conjointe, tout aussi médiatisée. On y découvre une facette beaucoup plus touchante que celle qu’ils exposent habituellement au public.

Le support à travers l’épreuve

«Sophie, ça fait 22 ans qu’on est ensemble, elle était parfaite, elle est incroyable. Je ne sais pas comment les gens font pour passer à travers les maladies, tout ça, tout seul. Il y a des gens qui sont seuls (…) tu sais, tu as un cancer et tu es tout seul, il n’y a personne à côté de toi pour te consoler, puis tout ça, puis te rassurer. Ça doit être extrêmement dur», confie Richard.

«Moi, j’avoue que j’avais une petite crainte, parce que quand on a donné l’entrevue au magazine, Richard rentre quand même beaucoup, beaucoup dans les détails de son intimité, de sa vie personnelle, tu sais, de ses fuites urinaires puis tout ça. Donc je me disais: C’est une chose de le dire (…)», entre en jeu sa conjointe, Sophie Durocher, qui se fait aussitôt interrompre par son mari, donnant lieu à une scène cocasse révélatrice de leur dynamique de couple, un duo qui maîtrise parfaitement l’art de s’estiner… avec beaucoup d’amour.

«Je sais à quel point il est hyper sensible (…) Richard, moi, je ne l’avais jamais vu aussi fragilisé», témoigne-t-elle, après avoir souligné qu’elle sait qu’il est souvent perçu comme un être froid et radical.

Un véritable choc pour Sophie

En larmes, Sophie confie que le véritable choc, pour elle, est survenu à l’hôpital, le matin de son opération, lorsqu’il était étendu sur la civière et qu’ils l’ont amené pour se faire opérer.

«Moi, je ne savais pas: Il va tu rester-là? (…) Anesthésie générale, tu ne sais jamais quand la personne va s’en sortir (…) Moi, je ne savais pas dans quel état il allait sortir (…) Je me suis effondrée (…)», se remémore l’animatrice.

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Les conséquences qui peuvent survenir

Un peu plus tard, alors qu’il évoquait les conséquences possibles de l’opération, comme la perte temporaire du contrôle de la vessie ou encore la crainte que le cancer revienne, Richard s’est ouvert sur ce qui, pour lui, représentait la plus grande peur.

«Ce n’était pas ça qui… m’obsédait, c’était: J’espère que mes érections vont revenir, c’était ça, là, tu sais (…)», confie-t-il, en ajoutant que son ami Laurent Proulx, ayant passé par là lui-même, le rassurait en lui affirmant que tout reviendrait avec le temps.

Lors d’un échange réunissant Sébastien Benoit, témoin du combat de son père contre le cancer, Pierre Pagé, qui a lui-même traversé la maladie, et Laurent, on a demandé à Pagé si, pour lui, tout était désormais revenu à la normale de ce côté-là.

«Moi, c’est terminé (…) ça a dû être touché parce qu’il n’y a pas eu de… hop la joie (…) mais il y a d’autres choses dans la vie aussi, tu sais», confirme Pierre.

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Les craintes de Richard Martineau quant à l’impact sur sa relation

«J’ai dit à Sophie, d’un coup, si jamais, tu sais, on s’est assis, puis: Si jamais ça ne revient pas, puis si je ne suis plus capable d’avoir des érections, est-ce que ça va créer un fossé entre nous? Vas-tu avoir des amants? Vas-tu vouloir partir (…) Tu sais, il faut que tu aies la conversation à un moment donné», raconte Martineau à la caméra.

«Toi, tu vois ça comme une incapacité, moi je vois ça juste comme une manière différente, différente, c’est juste une différence. Toi, tu vois ça comme quelque chose qui est fini, qui est terminé, qui n’a pas lieu. Moi, je dis que c’est juste une autre façon de faire», affirme Sophie lors d’une conversation entre les deux.

«Pourquoi j’irais voir ailleurs si j’ai tout ce qu’il faut à la maison. Moi, je suis une femme épanouie sexuellement, je l’étais avant, je le suis maintenant (…) ça va bien», réitère sa conjointe.

Un documentaire très intéressant, qui risque d’en apprendre davantage aux téléspectateurs sur un sujet encore tabou pour plusieurs hommes. Félicitations à Richard et Sophie pour leur ouverture et leur vulnérabilité, qui pourraient aider bien des personnes touchées par la maladie.

Nous leur souhaitons surtout ce qu’il y a de plus précieux: la santé.

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