Il y partage son parcours mouvementé pour devenir comédien à temps plein, marqué par une lutte contre la consommation excessive d’alcool et de drogues dures, ainsi que par les aspects négatifs de la popularité.
La maladie et la timidité
Pour accéder au paradis, il a fallu que je passe par l’enfer.
Sylvain affirme avoir emprunté le chemin de la sobriété depuis maintenant 16 ans. Il explique que sa consommation était liée à une véritable «maladie», tout en admettant souffrir, encore aujourd’hui, d’une certaine timidité.
L’animateur lui a demandé si sa difficulté à communiquer avait pu, d’une certaine façon, le mener vers la consommation.
«Oh boy! Oui, mais en même temps… (…) l’Organisation mondiale de la santé (…) ça fait longtemps que c’est une maladie (…) J’ai un gène qui est déréglé à quelque part, tu sais. Il y a quelque chose qui se déclenche en dedans de moi. Ils pensent aussi, peut-être, que ce serait… une carence (…) en endorphine, qui fait que, quand je stimule cette glande-là, ça devient… je perds la carte. Je perds la carte carrément (…) Ils disent que c’est une maladie de l’âme (…) Je ne crois pas à ça. Je pense que c’est une vraie maladie, comme le diabète, comme d’autres maladies (…)», explique l’invité, avant de nommer qu’il a commencé à consommer à l’adolescence.
«(…) C’est une grande illusion, l’alcool et la drogue. Ça te donne l’impression que tu es une meilleure personne ou que tu es plus drôle, ce qui est totalement faux. Je vais te donner juste un exemple, qui est très fort pour moi: j’ai quatre trophées. Je suis très fier. J’ai trois Gémeaux, puis j’ai un Artiste (…) Mais ces quatre trophées-là, je les ai gagnés abstinent (…)», dit-il avec fierté.
«(…) C’est un gros message de: Ne recommence pas, mon grand. Pas juste parce que: Tu ne gagneras pas de trophées ou whatever (…) Pour accéder au paradis, il a fallu que je passe par l’enfer (…)», souligne-t-il, en expliquant que tu ne sais pas que tu es malade, alors tu continues de boire.
Capture YouTube @Hugo Girard Sans Limite
La consommation et le travail
J’étais sur le crack.
Ayant incarné l’un des personnages principaux du tout premier Bon Cop, Bad Cop, le comédien témoigne que ses problèmes de consommation de drogues dures ont eu un impact direct sur son travail.
«Tu sais, moi, je suis allé dans les drogues dures… pas juste dans la cocaïne (…) Plus loin que ça (…) Je n’étais pas loin de la seringue. Pas loin. Il manquait… Bien, on peut le dire, là, j’étais sur le crack (…)», témoigne Sylvain.
«Ça n’affectait pas ton travail», se questionne Hugo Girard.
«Bien oui! Bien oui! C’est sûr. Moi, je suis champion de bloopers dans 450, chemin du Golf. Je me trompais, je n’étais pas capable d’apprendre des textes, le cerveau est tellement fatigué (…) Beaucoup de problèmes de mémoire (…) Ce qui arrive, c’est que les producteurs font: Ouais, il est bon, mais… il coûte cher. Le clap, là? Le fameux clap qu’on a, là, il y a l’heure là-dessus. Bon, bien quand tu dépasses l’heure, là, il y en a 40-60 qui sont payés à temps et demi (…) Sur Bon Cop, Bad Cop, je suis arrivé deux fois une heure en retard (…) Je ne sais pas si tu sais combien ça coûte, le plateau de Bon Cop, Bad Cop, à l’époque? (…) C’était à peu près 30 000 $ de l’heure (…)», mentionne-t-il, à la grande surprise d’Hugo.
Une entrevue hautement inspirante, dans laquelle Sylvain Marcel prouve qu’il est possible de s’en sortir, tout en rappelant son parcours impressionnant et rempli de résilience.