On croirait que l’on soutient beaucoup les femmes dans leur allaitement maternel. Pourtant, il semble que l’on n’encouragerait pas tant les jeunes mères à choisir l’allaitement ni de continuer à allaiter durant les mois suivants leur accouchement.
On croit en général que l’allaitement enlève plus d’heures de sommeil aux femmes. Les gens pensent souvent qu’allaiter prend plus de temps à faire et demande beaucoup plus de temps que de préparer un biberon.
Il s’agit là d’un autre argument pour l’allaitement, en fait. Plusieurs autres études appuient cette manière de nourrir son bébé. Certaines ont même avancé que l’allaitement pouvait mener à de meilleurs résultats scolaires chez l’enfant quelques années plus tard.
Allaiter un bébé adopté?
L’adoption d’un enfant n’empêcherait pas l’allaitement, même si sa mère n’a pas été enceinte.
On peut en effet lire dans Mayo Clinic que la stimulation des glandes responsables de la lactation pourrait entraîner la production de lait maternel.
Rappelons au passage que le lait est produit par la combinaison d’hormones, soit l’estrogène, la progestérone et la prolactine.
Or, la stimulation du mamelon enclencherait cette combinaison, permettant ainsi à une mère adoptive d’allaiter son enfant.
Cette stimulation doit s’échelonner sur une période de deux mois au moins, le sein devant être stimulé au tire-lait toutes les trois heures.
Une thérapie aux hormones existe aussi, mais comme elle est arrêtée au moment où l’allaitement commence, la stimulation est recommandée par les médecins.
D’après des données de l’agence américaine des Centers for Disease Control and Prevention, la plupart des mères commencent à allaiter dès l’accouchement, mais bon nombre d’entre elles arrêtent quand leur bébé atteint l’âge de six mois.
Les trois quarts des femmes qui ont donné la vie en 2007 ont nourri leur poupon au sein, satisfaisant ainsi un objectif du programme du gouvernement Healthy People 2010.
Toutefois, le nombre de ces femmes qui continuent d’allaiter jusqu’à ce que leur enfant ait un an n’aurait pas augmenté. Seulement 43 % des mères nourrissent encore leur bébé à six mois et uniquement 22 % le font pour une année complète, faisant échouer l’objectif d’ordre national, soit d’avoir la moitié des nouvelles mères qui allaitent pour six mois et 25 % pour une année entière.
Aussi, lorsqu’elles retournent au travail, les mères n’obtiennent pas le soutien dont elles ont besoin de l’hôpital et peuvent avoir de la difficulté à continuer d’allaiter.
Allaiter ou non, un choix personnel
Selon une recherche publiée dans la revue Journal of Human Capital, l’allaitement pourrait aller de pair avec de meilleurs résultats scolaires.
En effet, la recherche menée par le Dr Joseph Sabia et son équipe de l’Université américaine à Washington a démontré que les enfants allaités réussissent mieux à l’école que les autres qui ont été nourris au biberon avec des formules.
Le chercheur a travaillé pendant plusieurs années avec 126 frères et sœurs de 59 familles et a découvert que pour chaque mois d’allaitement, les résultats scolaires grimpaient de 1 % et que la probabilité de fréquenter l’université augmentait de 2 %.
« Ce n’est qu’un autre bienfait de l’allaitement. Nous savons qu’il est associé à une meilleure santé, un quotient intellectuel plus élevé, mais il reste maintenant à découvrir quelles sont les implications », ont conclu les auteurs de l’étude.
L’allaitement, bon pour le coeur
Selon une étude, dont les résultats sont publiés dans Obstetrics & Gynecology, les femmes ménopausées ayant allaité sont 10 % moins à risque d’être touchées de maladies cardiovasculaires que celles qui n’ont pas allaité leur bébé.
Celles qui ont donné le sein pendant au moins un mois avaient une tension artérielle plus basse, un taux de cholestérol plus faible et moins de risque de souffrir de diabète, tous des facteurs de risque associés à la crise cardiaque et à l’accident vasculaire cérébral.
« Plus longtemps une mère nourrit son bébé au sein, mieux c’est pour elle et l’enfant. Cette étude constitue une autre bonne raison d’encourager les femmes à nourrir leur enfant au sein dans les entreprises et autres lieux de travail », a noté l’un des auteurs, la Dre Eleanor Bimla Schwartz, professeure de médecine à l’Université de Pittsburgh.
L’allaitement contre la pneumonie
Une étude, effectuée par le Dr Fernando Polack et son équipe de l’Université Vanderbilt de Nashville, conclut que l’allaitement réduit le risque de maladies pulmonaires chez les bébés de sexe féminin, davantage que chez ceux de sexe masculin.
Les chercheurs ont mesuré l’association entre l’allaitement et le risque de pneumonie chez 323 bébés qui ont souffert d’une infection pulmonaire.
La pneumonie a touché 23 % des filles qui étaient nourries avec des formules, tandis que 5 % des garçons ont souffert de la maladie quand ils étaient nourris de la même façon.
« Les mères qui ont des filles devraient être davantage conscientisées sur les bienfaits de l’allaitement afin de protéger les poumons de leur enfant », a souligné le Dr Polack, dont la recherche est publiée dans le Pediatric Infectious Disease Journal.