Un contrat pour une fête d’amis?
Alors que vous arrivez en souriant avec un cadeau à la main, on vous balance par la tête une décharge avec un air inquiet ou imposant. Bienvenue à une fête d’enfants en 2012…
Il s’agit là d’une pratique de plus en plus fréquente. Loin d’être établie dans plusieurs pays, elle l’est aux États-Unis et en Angleterre, là où les poursuites en justice se font régulières et souvent pour un geste anodin.
Certains préfèrent donc ne pas courir de risques. Dans le but de se déresponsabiliser en cas d’incidents, des parents célébrant l’anniversaire de leur enfant préparent un contrat stipulant leur non-responsabilité et le font signer aux parents des petits invités.
Récemment, des parents ont partagé leur stupéfaction et leur frustration envers le geste dans divers quotidiens et émissions, comme le Today Show.
« C’est incroyablement grossier! Ça voudrait dire que je les poursuivrais en justice en cas d’accident ou de blessure. Que se passe-t-il chez eux pour qu’une telle précaution soit nécessaire? », a dit une mère au Washington Post.
Jacoba Urist, avocate et journaliste, conseille de signer la décharge une première fois, après avoir vérifié si la famille ou la maison présente un risque spécifique (rénovations, piscine, oncle douteux, etc.).
Par la suite, elle recommande aux parents de parler de la chose avec d’autres parents qui ont dû signer ou encore de montrer le papier à un professionnel de la loi.
Facebook peut rendre malheureux
Les amis ne sont pas si influents
Quand notre enfant connaît des difficultés d’ordre comportemental, on se rabat souvent, comme parent, sur les amis qu’il fréquente. Or, selon une récente recherche parue dans Social Psychology Quarterly, le cœur du problème ne se situe pas là.
Des chercheurs ont observé des jeunes provenant d’un milieu à faible revenu. Parmi eux, certains avaient de bons résultats scolaires, d’autres non. Les groupes formés comprenaient des enfants qui connaissaient des problèmes, alors que les autres n’en étaient pas nécessairement touchés.
Alors que l’on aurait cru qu’un mauvais comportement serait perçu comme un facteur d’admiration chez les jeunes, il s’est avéré qu’au contraire, la violence présente dans leur voisinage avait plutôt influencé leur choix d’amis.
Bien entendu, ces observations concernent particulièrement le passage à l’adolescence, quand un enfant accorde beaucoup plus d’intérêt aux relations d’amitié qu’il crée.
L’amitié entre les enfants
Une étude de l’Arizona State University a démontré qu’un enfant aura plus de difficultés à entrer en contact avec les autres et à créer des liens d’amitié s’il souffre d’anxiété.
Précisément, on a remarqué, après avoir suivi 2 500 enfants, que ceux pouvant être décrits comme des « anxieux solitaires » bâtissaient leurs relations très différemment des autres. Ces enfants vivaient d’ailleurs du rejet.
Ils vivraient en fait des expériences contraires. Ils souhaiteraient interagir avec les autres enfants, mais cette idée engendre chez eux de l’anxiété, d’où la difficulté à créer ce contact.
D’autre part, les enfants que l’on considère comme asociaux ont une faible approche, mais n’ont pas de frein quant à le faire. S’ils sont peu enclins à créer un contact avec les autres, cela ne les rend pas anxieux.
On a par ailleurs remarqué, dans le cadre de cette étude, qu’avoir des amis stables aidait les enfants à ne pas devenir victimes des autres. Cet apport de l’amitié semble tout aussi valable pour les enfants qui vivent du rejet que pour ceux qui n’en font pas l’objet.
Les résultats complets de cette recherche sont parus dans Child Development.