Anik Jean fait parler d’elle aujourd’hui (9 janvier), mais surtout négativement. Les médias sont furieux contre la chanteuse et son équipe, qui ont employé un drôle de plan de marketing pour promouvoir le nouvel album de la chanteuse, Schizophrène,qui doit être lancé le 26 février prochain.
Remontons en novembre et décembre derniers, alors que certains journalistes ont reçu des messages anonymes à caractère menaçant. Chaque lettre des messages avait été découpée dans les journaux et collée sur une feuille. Dans le premier message, il était écrit : « Minable », et dans le second, « Je n’arrêterai pas ».
L’Agence QMI avait fait appel à son service juridique notamment, et Le Devoir, via son chroniqueur culturel, Sylvain Cormier, avait fait appel aux policiers, jugeant la menace sérieuse.
Coup de théâtre, Anik Jean a fait parvenir un communiqué dans lequel elle révèle qu’il s’agit des titres des deux premiers extraits de son nouvel album et qu’elle a choisi cette promotion comme « moyen d’illustrer ce que peuvent ressentir les personnes victimes d’intimidation, un phénomène duquel personne n’est à l’abri, peu importe l’âge, le milieu ou le rang social ».
« L’opération des lettres anonymes a réussi, puisque les journalistes ont propagé les effets qu’avait sur eux l’intimidation dans les réseaux sociaux. L’intimidation est partout autour de nous et est souvent à l’origine de tragédies humaines. Cette chanson est une réponse à tous ces bullies [NDLR harceleurs] à qui l’on donne trop de pouvoir par nos silences. »
Aujourd’hui, les réactions sont vives. La campagne est jugée de mauvais goût par différents médias, et certains parlent même de boycottage.
Sylvain Cormier a écrit sur sa page Facebook : « Je rappelle mon engagement (pris en cette page Facebook) envers l’artiste responsable de cette campagne de promo irresponsable et, pour plusieurs, passablement angoissante : pas de critique du disque, pas d’entrevue, pas de critique du spectacle, rien. Plus jamais rien. Fini. Nous faire ressentir ce qu’est l’intimidation? À l’intimidation, fût-ce une simulation d’intimidation, je réagis : je dis non. Je n’écouterai pas ce disque. N’irai pas au spectacle correspondant. Oui, ça devient une affaire, oui on en parle, mais parce qu’on a tous besoin de ventiler. Ce n’est pas de la promo efficace, ça nous monte contre l’artiste, et non sans raison. Je le répète : à moins d’excuses senties et justifiées, notre seule réponse possible est d’ignorer ce qu’on a voulu ainsi promouvoir ».