Il y a quatre ans, Anthony Kavanagh était venu faire quelques représentations du spectacle qu’il présentait en France et qu’il avait adapté pour le Québec, mais cette fois il a choisi de monter un spectacle pour le Québec et de le présenter aux quatre coins de la province.
Pour Anthony Kavanagh joue à domicile, l’humoriste a coécrit les textes avec Sylvain Larocque et il signe la mise en scène en compagnie de Réal Béland.
« Sylvain, c’est comme le côté intelligent et adulte, alors que Réal, c’est la folie et le détachement aussi. Je suis tellement le nez collé dans le spectacle que d’avoir un œil extérieur pour la mise en scène, ça m’amène autre part. Ces deux gars me ramènent aussi au pouls du Québec. Je vis en France depuis 10 ans, et ça fait 14 ans que je fais carrière là-bas. J’ai donc passé le tiers de ma vie en France. Je devais donc bien m’entourer », disait Anthony à BUM Interactif Groupe.
Le sympathique humoriste avoue avoir eu peur que le public québécois l’oublie. « J’ai cette crainte depuis que je suis parti. Ensuite, après avoir écrit le show, je l’avais encore, et avant le rodage. Mais depuis le rodage, je ne l’ai plus, je sais que ça fonctionne et que ça fait rire. Dans mon spectacle, j’insulte tout le monde. Ce qui fait que tu peux dire ce que tu veux dans un spectacle, c’est de ne pas avoir que deux têtes de Turc, par exemple. Si tu ris de tout le monde, alors tout le monde va bien le prendre, car ce n’est pas ciblé à une seule communauté ou un seul type de personne, par exemple. »
Le nouveau spectacle d’Anthony est présenté sans entracte, et il a aussi préparé un rappel musical où il invite des spectateurs à le rejoindre sur scène, comme il le faisait lors de son tout premier spectacle et en France.
« Les Québécois sont plus peureux, mais je vous assure, il n’y a pas de piège. En France, ils courent et des gardes de sécurité doivent limiter le nombre de personnes qui montent. »
Installé en France avec sa petite famille, Anthony avoue toutefois qu’il a mis du temps à dire qu’il avait déménagé.
« J’ai mis du temps à me le dire à moi-même. En France, il y a plusieurs petites frustrations quotidiennes qui font que tu peux devenir de mauvaise humeur. Je sais, pour l’avoir vécu, que la France t’oblige à passer de ton cœur à ta tête. Ici, on est plus détendu, plus souriant. On a cette lumière dans les yeux que les Français nous envient parfois. Donc, comme tout nouvel arrivant, au début, on veut que ce soit comme dans notre pays, mais une fois qu’on accepte que ce n’est pas le cas, qu’on doit s’adapter, ça devient finalement chez nous. Maintenant, je suis un peu Français, je n’ai pas honte de le dire, c’est vrai, et ce serait insultant pour les Français qui m’ont accueilli, permis de manger et de voyager de dire que je ne le suis pas. »
Mais c’est avec bonheur qu’il revient au Québec nous faire rire. Il sera notamment au Théâtre St-Denis à Montréal le 27 et le 28 septembre prochain, et en supplémentaire le 22 mars 2013.