On apprend dans Archives of Pediatrics & Adolescence Medicine que les antibiotiques augmenteraient le risque de certaines maladies. Des chercheurs affirment que leur administration rendrait l’enfant plus vulnérable au staphylococcus aureus.
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Selon Pediatrics, les enfants consommeraient trop d’antibiotiques, ce qui pourrait mener à une trop forte résistance à ces médicaments. C’est la conclusion de deux études menées par l’Université de la Californie.
En fait, on prescrirait trop souvent des antibiotiques aux enfants souffrant d’asthme ou d’infections urinaires. Après avoir fait le suivi de 5 198 consultations médicales pour l’asthme, toutes concernant des enfants, on a remarqué que l’on prescrivait des antibiotiques 1 fois sur 6.
Les deux études ont porté sur des données s’étant étalées de 1998 à 2007 et ayant porté sur des patients âgés de moins de 18 ans.
Aux États-Unis seulement, on évalue que l’on prescrit environ 1 million d’antibiotiques par an aux enfants souffrant d’asthme. Quant aux infections urinaires, on estime que l’on en prescrit aux enfants 1,5 million chaque année.
Chantal Morin, ergothérapeute, ostéopathe et chercheuse de l’Université de Sherbrooke, a présenté dernièrement les résultats de sa recherche sur la prévention de l’otite moyenne aiguë (OMA) par l’ostéopathie, comme nous l’apprend un communiqué.
L’otite moyenne aiguë est très répandue chez les tout-petits. Elle est en expansion depuis les années 70. Aussi, depuis 1995, on a remarqué une augmentation marquée, à cause de la plus forte fréquentation des garderies notamment.
Des chercheurs ont voulu comparer l’efficacité de deux antibiotiques sur le staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) chez des enfants.
Rappelons que le SARM est une infection bactérienne qui résiste à certains antibiotiques. Il peut entraîner des infections cutanées légères jusqu’à une pneumonie.
Or, après avoir testé deux antibiotiques communs dans le traitement de cette infection chez 191 enfants traités dans un hôpital américain, on a remarqué que 95 % des sujets étaient guéris après 1 semaine, et ce, sans regard à l’antibiotique qui leur avait été administré.
Les enfants qui ont participé à cette recherche étaient des patients de l’Hôpital pour enfants Johns Hopkins à Baltimore. Âgés de 6 mois à 18 ans, ils ont tous été traités entre 2006 et 2009 pour une infection de la peau. Parmi les 191 sujets, 133 avaient le SARM.
Une prochaine étude devrait comparer l’effet d’un antibiotique en tant que tel avec un placebo, pour ainsi vérifier si bien nettoyer et assécher la peau de l’enfant serait une plus simple manière de traiter cette infection.
Les résultats complets de cette recherche se trouvent dans l’édition de mars de Pediatrics.
On peut lire dans le New England Journal of Medicine que donner rapidement des antibiotiques contre l’otite serait des plus bénéfique pour un enfant.
Selon des données de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses des États-Unis, l’échec du traitement en serait ainsi diminué de 70 à 80 %.
De plus, les symptômes à moyen terme seraient plus faibles.
D’autres études abondent dans le même sens. Ainsi, en Finlande, on avait relevé 62 % moins d’échecs du traitement et 81 % moins de traitements additionnels en administrant tôt des antibiotiques.
Une précédente étude américaine avait aussi fait des observations semblables. Parue dans Pediatrics, on y disait entre autres que les symptômes en étaient diminués de 35 % au jour 2, de 61 % au jour 4 et de 81 % au jour 7.
On peut donc remettre en question les mises en garde connues à la résistance aux médicaments et aux effets secondaires.
Une équipe de l’Université Yale a démontré, après avoir suivi un groupe de 1 400 enfants, le lien entre l’asthme et les antibiotiques.
Les bébés de 6 mois sont plus à risque de devenir asthmatiques si on leur administre des antibiotiques à cet âge dans une proportion de 70 %.
D’autre part, les poupons ont 40 % de risques de développer la maladie durant l’enfance s’ils reçoivent des médicaments dans leur premier mois de vie.
Ce chiffre grimpe alors à 70 % s’ils prennent des antibiotiques une deuxième fois pour traiter une infection.
Parue dans l’American Journal of Epidemology, cette étude relance le débat quant aux causes du développement de l’asthme.
Plusieurs scientifiques soutiennent que les causes peuvent être nombreuses, mais qu’elles proviennent surtout de l’historique familial.
Selon les chercheurs de Yale, ces médicaments détruiraient des microbes importants dans la résistance à l’asthme et à d’autres maladies respiratoires chez les jeunes enfants.