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Le Texas et l’Ohio restreignent l’accès à l’avortement

Le New York Times rapporte que les États de l’Ohio et du Texas ont annoncé que les avortements feraient partie des procédures médicales non essentielles et seront donc reportés jusqu’à nouvel ordre.

Dans certains endroits des États-Unis, l’avortement est un sujet très sensible et les militants anti-IVG (interruption volontaire de grossesse) parlent très, très fort. 

Depuis les deux dernières années, on a vu plusieurs offensives de la part des militants anti-avortement pour limiter, voire interdire la procédure médicale. 

Les différents projets de loi lancés ont tous été majoritairement bloqués, mais le lobby reste intact. 

En temps de crise, il n’est pas rare de voir certains politiciens profiter de l’attention médiatique concentrée sur un sujet pour faire passer des décisions « à la vite », sans avoir la même opposition qu’en temps normal, puisque toute la force politique se concentre sur la gestion de crise. 

Au Canada, on peut le voir actuellement avec le gouvernement Trudeau qui continue de travailler sur les projets de forages pétroliers en mer (source : Le Devoir) alors que visiblement, personne à l’opposition ou chez les militants environnementaux n’a la tête ou le temps de donner son opinion et avoir une réelle discussion démocratique sur le sujet.

Pour en revenir au Texas et à l’Ohio, les deux états ont décidé de placer les interruptions volontaires de grossesse dans la liste des procédures médicales non essentielles. 

Cela veut dire que tous les avortements seront reportés après la crise de la COVID-19. Seules les grossesses présentant un risque pour la mère pourront être avortées. Les contrevenants risquent une amende jusqu’à 1000$ ou 180 jours de prison.

Cette décision pose un grand problème quant à l’accès de cette procédure. Un trop long délai d’attente fera en sorte que plusieurs femmes ne pourront simplement pas se faire avorter et devront mener leur grossesse à terme. 

Plusieurs militants pour le droit à l’avortement voient cette décision comme une manière d’utiliser la crise de la COVID-19 pour pousser leur agenda politique

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La seule clinique privée qui pratique l’avortement au Nouveau-Brunswick ferme ses portes!

La seule et unique clinique qui pratiquait l’avortement au Nouveau-Brunswick vient de fermer ses portes par manque de moyens financiers. Puisque les lois provinciales encadrant l’avortement interdissent qu’il soit pratiqué ailleurs que dans des établissements hospitaliers, la clinique privée 554 survivait, dans les derniers temps, grâce à des donations de la communauté. C’est absolument consternant.

La Presse révèle aussi que si au Québec, une cinquantaines d’hôpitaux et cliniques pratiquent l’avortement, au Nouveau-Brunswick, les personnes qui désirent une interruption volontaire de grossesse doivent maintenant se rendre à un des deux hôpitaux de Moncton ou à celui de Bathurst maintenant que la clinique de Fredericton est fermée.

Pour plusieurs, cela impliquera des déplacements de plus d’une centaine de kilomètres, ce qui nécessite évidemment des ressources financières et matérielles (comme une voiture ou l’accès à un permis de conduire).

Le directeur médical de la clinique en question, Dr Adrian Eoin Edgar, a dû annoncer la triste nouvelle sur les réseaux sociaux et implore les chefs de partis fédéraux d’agir. « Je suis attristé que durant cette campagne électorale, nos leaders aient mis l’accent sur la possibilité de rouvrir ou non le débat sur l’avortement plutôt que sur la réelle crise actuelle : l’accès. » peut-on lire dans La Presse.

Pour l’instant, Jagmeet Singh a été le seul à répondre à cette nouvelle; il affirme par voie de communiqué que « les néo-démocrates feront de l’expansion de l’accès aux services d’avortement une priorité afin que des établissements comme la Clinique 554 puissent continuer à servir leurs collectivités ».

Source: La Presse

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Entrevue avec une accompagnante à l’avortement

D’abord professionnelle de la santé en périnatalité et santé reproductive, Mélina Castonguay est également accompagnante à l’interruption de grossesse et à l’avortement. Puisque j’ai découvert cette profession il y a quelque temps, j’ai donc pensé m’entretenir avec elle.

Quelle a été ta formation pour devenir accompagnante à l’interruption de grossesse?

Pour l’instant, il y a peu de formations offertes puisque c’est très récent au Québec. J’ai donc dû faire de l’autoformation en me basant sur mon baccalauréat en pratique sage-femme. C’est pour cette raison que j’ai obtenu des subventions pour créer une formation basée sur les connaissances scientifiques. La formation d’une durée de 40 heures vise la compréhension du déroulement d’une interruption de grossesse, ainsi que l’accompagnement global de la personne. La formation permet d’obtenir la certification de Doula à l’interruption de grossesse à l’avortement – niveau 1 après la réussite d’un examen.

Qu’est-ce qui t’as amenée à faire cette formation en tant que sage-femme?

J’ai eu un intérêt pour l’accompagnement lorsque j’ai fait mon baccalauréat comme sage-femme. Même si les deux formations peuvent paraître en contradiction, ce n’est selon moi pas le cas. Dans l’histoire, les sages-femmes étaient généralement celles qui étaient impliquées dans les interruptions de grossesse. La question est donc à partir de quand les sages-femmes ont cessé de s’intéresser à la question. Avec ma formation, j’arrive à comprendre toutes les étapes de la grossesse y compris les interruptions. 

Est-ce que tu peux être présente tout au long de la procédure ou est-ce que tu dois sortir pour être certaine que la femme n’est pas influencée dans sa prise de décision?

Puisque les personnes ont le droit d’être accompagnées lors d’une interruption de grossesse, je peux être présente à toutes les étapes. Cependant, certaines cliniques ou certains médecins ne sont pas à l’aise que les femmes soient accompagnées. Ça ne fait pas encore partie de la culture institutionnelle. C’est un peu comme lorsque les papas, historiquement, ne pouvaient pas assister à l’accouchement. Si c’est le cas, l’accompagnante pourra faire les démarches pour s’assurer d’être présente.

Crédit: Mélina Castonguay

Est-ce que tu fais de l’accompagnement lors des fausses couches?

Oui, je peux accompagner une personne qui vit ou a vécu une fausse couche. En tant que sage-femme, je peux aussi être présente en soutien lors d’autres événements liés à la santé reproductive par exemple : difficultés de conception ou deuil périnatal.

Quel est le suivi post avortement?

Après l’interruption de grossesse provoquée, j’accompagne la personne selon ce qu’elle a vécu et selon ses besoins. L’accompagnement est personnalisé. Cependant, si elle a besoin d’un soutien psychologique, j’invite toujours les personnes à consulter un professionnel

Est-ce qu’il y a un cadre légal à la pratique? Un ordre professionnel? Est-ce que ça rentre dans la pratique d’autres professionnel.le.s?

Pour l’instant les accompagnantes à l’interruption de grossesse ne sont pas dans un ordre professionnel. La profession peut se comparer à celle de la doula. Aussi, la reconnaissance de la formation varie en fonction de l’école où elle a été obtenue. Plusieurs personnes qui sont formées ou qui veulent être formées travaillent déjà dans des domaines liés à la grossesse (sage-femme, infirmière, doula, etc.). Il faut savoir que la formation d’accompagnante compte pour la formation continue de plusieurs professionnels tels que les membres de l’ordre des infirmières du Québec.

Combien coûtent les services d’une accompagnante?

Puisqu’il s’agit d’un service offert au privé, en l’absence de financement public, le prix varie en fonction des services reçus. Le prix varie aussi d’une accompagnante à l’autre. Il est aussi possible pour une accompagnante de créer un fonds pro bono pour pouvoir offrir le service à tous.

Comment les gens te contactent habituellement?

Pour l’instant c’est par le bouche-à-oreille [ou par un texte sur TPL Moms], puisque les gens ne sont même pas au courant que ce type d’accompagnement existe. Plus la profession sera connue, plus les femmes pourront trouver une accompagnante par une recherche en ligne.

Pour d’autres informations ou pour contacter Mélina, c’est ici.

Pour connaître davantage son rôle, c’est ici.