Je ne suis pas un trampoline. Je l’ai appris à mes dépens, tout juste hier soir, gracieuseté de ma deuzans. Je ne suis pas non plus un pouf, sur lequel peut s’échouer le popotin de mon bambin, au gré de ses envies, au fil de son ennui. Je n’ai ni ressorts abdominaux ensachés ni ventre capitonné. Je suis dodue, mais guère peu coussinée. Or, laissez-moi vous dire que le coccyx d’un enfant enthousiasmé frise la cruauté.
Je dois admettre que c’est sous l’effet de cet impromptu coup au ventre que j’ai reçu ma véritable gifle au visage. L’arrière-train de mon chérubin m’aura ramenée à la réalité. Celle de ma nouvelle et pourtant troisième grossesse. Celle de ma vulnérabilité novice, omise ou négligée. Après près de 5 mois d’étourderie, de train-train quotidien, et malgré un ventre bien rebondi, j’ai enfin compris. Je porte en moi la vie.
Et je suis maintenant d’avis qu’il me faut revêtir un scaphandre anti-chute ou du moins, une ceinture doublée de papier bulles, si je souhaite mener à terme cette ultime grossesse. Petite soirée improvisée aux urgences de la maternité, pas plus tard qu’hier. Conséquence d’un bête accident généré par une coquinette d’à peine deux ans. Voilà de quoi me rappeler à l’ordre, me sortir de mon insouciance. Et Dieu merci, bébé chéri, au tréfonds de mon utérus encore petit, s’accroche à la vie.
J’y vois là une opportunité d’intégrer le message bien clair que m’envoie l’univers: prends.soin.de.toi.