Et voilà, c’est fini! Après 94 jours dans la maison de Big Brother Célébrités, Jean-Thomas Jobin en est sorti en tant que grand vainqueur. L’humoriste, qui a répété tout au long de la saison à quel point il était un amateur du jeu et un bon public pour ce type de production, vit certainement un moment magique depuis son couronnement unanime. En entrevue avec HollywoodPQ, il est revenu sur son parcours et sur son prix, mais surtout sur les amitiés qu’il a créées en chemin.
Qu’est-ce que ça te fait d’avoir remporté Big Brother Célébrités alors que tu es à la base un grand fan du jeu?
C’est vraiment une belle satisfaction qui me comble. Je rêvais de jouer, mais je ne m’attendais pas à avoir cette opportunité-là un jour, surtout pas au Québec. Je ne m’attendais pas qu’il y ait une nouvelle mouture, que je n’aie même pas besoin d’appliquer et qu’on me demande de jouer. Je suis vraiment content. Ça fait une fin douce, quand tu gagnes. T’as pas de déception. Quand tu fais tout le trajet et que tu ne gagnes pas, tu peux te dire : « Qu’est-ce que j’aurais pu faire de mieux? » […] Mais là, je ne peux pas vraiment améliorer mon sort, j’ai gagné, et de façon unanime en plus!
Qu’est-ce qui te parle autant dans ce jeu-là?
La stratégie, les rapports humains, la psychologie… comment on peut s’entraider dans un jeu comme ça? […] Je trouve qu’il y a quelque chose de vraiment intéressant dans la construction des rapports humains quand il y a un objectif de jeu stratégique qui est en toile de fond et que les gens savent que l’objectif est de gagner. […] La dimension humaine est bien importante, parce que, si tu veux que les gens aient envie de voter pour toi à la fin, il faut qu’ils se sentent bien. Ça aussi, je trouve ça bien riche dans la psychologie. Tu veux le vote de gens que t’as exclus. C’est pour ça que je n’aurais jamais fait une saison où c’est le public qui vote. Pour moi, ça change complètement le jeu; ça devient un concours de popularité et ça, ça ne m’intéresse pas.
Penses-tu que le fait que tu aies autant mis les rapports humains au centre du jeu a contribué à ta victoire?
Je pense que oui, parce que je n’ai jamais oublié ça en jouant. Ce n’est pas dans mon ADN de parler dans le dos et de dire des trucs méchants. Mais je pense que ça m’a aidé de voir beaucoup le jeu avant, ça a fait en sorte que je savais à quoi m’attendre. Je savais que ça allait être un marathon si je me rendais à la fin, je savais que l’épuisement psychologique allait être un facteur. […] Je pense que j’étais bien outillé pour affronter ça. Mais le vivre, c’est quelque chose de surprenant, parce que c’est long. Il n’y a rien à faire par grands bouts, mais tu ne perds pas la perspective que ça fait partie du coefficient de difficulté du jeu. Il faut que tu gardes le cap, parce que tu sais qu’il va y avoir des moments-clés qui vont arriver après des longueurs.
Il y a eu des moments où tu étais très émotif. Tu as même dit à la finale que ça t’avait surpris toi-même. Qu’est-ce qui t’a étonné dans tes propres réactions?
Quand je regardais ces jeux-là, je me disais toujours que je suis quelqu’un de bien empathique et de sensible, mais je n’avais pas l’impression que j’oublierais trop le fait que c’est un jeu. Je pensais que je me dirais que oui, c’est émouvant, mais peut-être pas au point de pleurer… pis finalement, je trouvais ça bien touchant quand les gens quittaient. […] Quand tu sais que tu es tributaire du départ des autres, c’est difficile d’occulter ça complètement. En le vivant, j’ai très bien compris — surtout avec la proximité qu’on a établie — que quand quelqu’un quitte, on a de la sensibilité pour ce qu’il ressent.
As-tu trouvé ça particulièrement difficile d’éliminer Kim Clavel?
Oui, mais ça a été un peu moins difficile parce qu’on avait jasé récemment de façon transparente […], donc je pense qu’elle aurait été plus déçue si ça avait été François qui l’avait éliminée. […] Je pense que j’aurais probablement battu Kim aussi, mais pour moi, c’était moins clair.
Les évincés de la saison sont nombreux à avoir dit que le retour à la maison était bizarre, qu’ils se sentaient plus chez eux dans le manoir. Comment vois-tu ton retour à la réalité?
Je l’anticipe, parce que je suis sorti de l’hôtel hier soir et je n’ai pas pu aller chez nous; il y avait une manifestation et je ne pouvais pas regagner mon domicile. Ce soir, j’espère avoir un semblant de réalité. Il y a quelque chose qui est angoissant dans le fait de reprendre contact avec une réalité que t’as perdue de vue depuis trois mois. J’espère que ça va bien se passer! […] J’ai une chatte sympathique que j’ai vue ce matin et elle avait l’air de dire : « T’es qui toi? » C’était déstabilisant!
Tu vas donner 49 999,25$ à la Fondation des Gouverneurs de l’espoir et tu gardes pour toi 75¢. Pourquoi c’était important pour toi de donner le montant?
Je tenais à faire ça, parce que c’est une fondation incroyable qui a d’énormes bienfaits sur les enfants malades et leurs familles. Je trouvais qu’ils le méritaient et en plus, je sais qu’ils vont s’en servir adéquatement, je sais que les sous vont à la bonne place. Je suis vraiment content, c’est comme un gros bonus : j’ai gagné, mais il y a des gens que ça va aider beaucoup.
C’est entièrement à ton honneur! Quand même, as-tu envisagé de garder le prix? Pensais-tu que ça serait mal perçu par le public?
Je tenais à faire le don. Par rapport à la perception du public, ça ne m’appartenait pas. C’est juste mon confort. Souvent, quand je fais l’émission Le tricheur ou tout ça, c’est la fondation que je supporte. Pour moi, je m’en allais jouer à un jeu. Ça s’est su qu’il y avait des sous UDA, et ça c’est des sous que je vais garder parce que je veux gagner ma vie. Mais le prix, je le donnais si je gagne. Je trouvais ça important. Mes parents ont toujours été des gens généreux, donc j’essaie de poursuivre la tradition un peu.
Tu as fait l’unanimité dans les maisons et chez le public. Qu’est-ce que ça te fait d’avoir une telle reconnaissance?
Ça me fait plaisir. Ça me prouve qu’il y a moyen de jouer une game avec une transparence émotionnelle et de quand même faire des manoeuvres assez directes sur le jeu. Je suis vraiment content d’avoir pu vivre mon expérience à fond d’un point de vue stratégique, mais d’avoir été respectueux des autres. Je pense que ça a dû se percevoir à l’écran si vous me dites que vous n’avez pas trop vu de commentaires négatifs.
As-tu eu la crainte d’avoir des commentaires négatifs ou que ça ait un impact sur la suite de ta carrière?
Non, parce que je ne faisais pas ça pour m’aider pour ma carrière et j’avais confiance que ça ne lui nuirait pas. J’avais confiance que je ne serais pas quelqu’un que j’ai honte de montrer. J’avais confiance que je ne franchirais pas les frontières que je ne voulais pas franchir. J’ai essayé d’être transparent. […] J’ai essayé de jouer une game clean.
Il y a des choses qui ont été mentionnées sur toi dans l’émission et qu’on savait parfois déjà : ta meilleure amie est Julianne Côté, Karine St-Michel garde ton chat, tu es le parrain de la fille de Cathy Gauthier… vas-tu adopter Kim et te marier avec François? Parce que tu as l’air de créer facilement des liens durables avec les gens!
Haha! C’est sûr que nous trois, on va être amis pour la vie. Pas juste nous trois, il y en a plusieurs. On a tellement vécu quelque chose qui est unique. C’est une expérience sociale très, très, très particulière. On dirait qu’on va pouvoir comprendre toutes les références qu’on se fait parce qu’on va être les seuls à l’avoir vécu. Particulièrement Camille, Rich, Kim, François et moi, parce qu’on a passé deux semaines ensemble en étant déjà à la fin de l’aventure. On était très intimes dans nos rapports, parce qu’on était juste cinq. C’est la première fois que je ne suis pas avec François et Kim depuis 94 jours et ce matin, j’étais comme : « Sont où? ». Ma chatte ne me reconnaît pas, elle me hait, mais je pense que François et Kim m’aiment encore!
Si tu es si fan que ça de ce genre de concept, pourquoi on ne te voit pas à l’animation d’une téléréalité?
Je ne suis pas fermé à l’idée si un jour on me le propose, mais souvent, ce que je réponds quand on me demande ça, c’est que je veux jouer! Là, j’ai joué, peut-être que je vais avoir une satiété de l’avoir fait et que je vais vouloir d’autres défis… […] Peut-être animer, mais si j’anime un jeu, ça ne veut pas dire que je ne vais pas vouloir jouer! Comme au hockey, il y a des joueurs-entraîneurs, peut-être que je pourrais être un animateur-joueur.
L’invitation est lancée aux producteurs du Québec!
En coulisses
Psst : L’aventure Big Brother Célébrités n’est pas encore terminée! Dimanche prochain, on nous présentera le tout dernier épisode de la saison, Le dernier confessionnal.