Si vous ne connaissez pas le monde du sport, c’est probablement avec Big Brother Célébrités que vous avez découvert Kim Clavel, boxeuse professionnelle et finaliste de la téléréalité. Grande joueuse stratégique dans l’émission, elle a certainement su démontrer qu’elle est une battante et une personne de coeur, mais elle s’est aussi distinguée en étant la seule personnalité de la cohorte qui n’était pas dans l’Union des artistes ou qui n’avait pas l’habitude d’être devant les caméras. Un fait qui, avec le recul, a probablement teinté son parcours, comme elle l’a expliqué en entrevue avec HollywoodPQ.
Tu t’es montrée très heureuse quand tu gagnais des défis, et tu t’es traitée de perdante quand tu en as perdu un à la fin. Comment vivais-tu cette défaite?
C’est sûr que c’est toujours difficile de perdre. Quand j’embarque dans quelque chose, j’y vais all in. Tant qu’à le faire, je veux le faire du mieux que je peux et j’essaie de me rendre le plus loin. Y’a des victoires qui sont plus importantes que d’autres pis y’a des défaites qui sont plus crève-coeur que d’autres. La défaite que j’ai eue dans les épreuves finales, c’est plus crève-coeur : ça t’enlève ta place dans l’épreuve ultime. Je l’ai assumé en disant : « J’ai perdu, je n’ai pas livré la marchandise, les meilleurs ont gagné et c’est tout ». Je ne vais pas faire semblant et trouver des raisons, non. J’ai perdu. Mes chances s’amincissent, je suis dans une position vulnérable, mon destin dépend de Jean-Thomas et de François, c’est tout.
Comment te sens-tu d’avoir manqué le grand prix de si près?
C’est sûr, je l’ai manqué, mais je me raccroche au fait que je suis restée 13 semaines dans la maison de Big Brother. J’ai ramassé des sous chaque semaine, suffisamment (même plus) pour payer mon camp d’entraînement de rêve. Je l’ai! Mon objectif est atteint. J’ai pu utiliser la plateforme de Big Brother pendant 92 jours pour me faire connaître, pour pouvoir vendre des billets de boxe. Les gens vont venir me voir; la boxe féminine, je l’ai mise sur la map et j’étais là pour ça. Ça, je dois dire que c’est une mission qui est accomplie.
Tu es bien connue dans le monde du sport et de la boxe, mais tu l’étais peu du grand public en général. Dans l’émission, tu as montré une joueuse stratégique et un jeu pas toujours « propre ». Est-ce que ça t’a angoissée l’idée que des gens ont appris à te connaître sans que ce soit tes vraies valeurs qui étaient représentées?
Pour être franche, sur le moment, je ne pensais pas du tout à ça. J’étais tellement ancrée dans le jeu que je voulais juste jouer. Je pensais à mon objectif, à pourquoi j’étais là. Je voulais me rendre le plus loin. T’oublies qu’il y a un après Big Brother. Je l’assume, j’ai pas été toujours élégante. J’ai joué de manière rough à certains moments. J’ai été émotive. Mais ça, c’était Kim dans le jeu qui essayait de faire du mieux qu’elle pouvait avec les connaissances qu’elle avait. Big Brother, je n’avais jamais regardé ça avant. Je suis rentré là-dedans sans savoir dans quoi je m’embarquais. C’est difficile de jouer avec la stratégie et l’amitié; moi, ça me déchirait toujours. […] J’ai trouvé ça difficile et je veux que les gens retiennent du bon. C’est sûr que des commentaires négatifs, il va toujours y en avoir, mais moi, je garde la rose et je jette les épines. Je vais contrôler ce que je peux contrôler, c’est tout.
Jean Pascal devait participer à Big Brother, mais il a finalement dû se désister et a été remplacé par Kevin. Crois-tu que la présence d’un autre boxeur aurait changé quelque chose à tes alliances ou à la dynamique dans la maison?
Connaissant très bien Jean Pascal, c’est sûr que la dynamique de la maison aurait été différente, haha! Est-ce que je me serais alliée avec lui? Je ne suis pas certaine. Mais je pense qu’il aurait quand même gagné à être connu dans la maison de Big Brother. Ça aurait été tout un show!
À la base, connaissais-tu personnellement d’autres personnes dans la maison, comme c’était le cas des autres célébrités? Et sinon, t’es-tu sentie isolée au départ?
Emmanuel Auger, je l’avais déjà connu. C’est un bon ami à Marie-Ève Dicaire, qui est une boxeuse professionnelle elle aussi. Je l’avais vu dans des [événements pour la] Fondation du cancer du sein. C’est une très belle personne avec un grand coeur. Lui et moi, on s’était dit à un moment donné qu’on ne se mettrait jamais en danger. Les autres, je les connaissais un peu de nom. Les gens se connaissaient entre eux, mais ça n’a rien changé dans ma tête. Je suis entrée all in, je me suis dit que je suis sociable et que j’allais parler avec tout le monde. […] Ça me faisait rire d’être la seule qui faisait pas partie de l’Union des artistes. J’avais cette petite naïveté de la fille qui n’a jamais fait de télévision, qui n’utilise pas les caméras. Ça a peut-être été plus dur pour moi sur cette facette-là. Je n’avais pas la même expérience que les autres, fait que ce n’était pas naturel. Au confessionnal, je ne savais pas quoi dire! […] Ce qui s’est passé [dans la maison], c’est sûr que je vais mettre ça sur mon CV : j’ai animé des balados, j’ai animé des activités, j’ai animé des épreuves… ça, c’est de l’expérience en banque et c’est des nouveaux outils dans mon sac.
Penses-tu que cette « naïveté » explique pourquoi tu n’avais pas pensé à ton image à l’émission?
Définitivement. J’avais cette ignorance-là totale. Je n’étais pas préparée, c’est arrivé tellement vite. Je n’ai pas eu le temps de prendre de l’expérience avant d’entrer à Big Brother. Personne m’a dit de faire attention à mon image. Je n’ai pas pensé à ça. T’oublies les caméras, à un moment donné. J’ai fait du mieux que je pouvais avec ce que je savais. Peut-être que ça a joué contre moi à la fin, mais ça reste que c’est un jeu. 80% de mes messages sont positifs. Il y a toujours des trolls qui sont négatifs et c’est toujours la même gang, mais ça, ça me passe six pieds au-dessus de la tête. Ce que je veux, c’est motiver les jeunes filles à s’entraîner et à réaliser leurs rêves. C’est le message que je veux lancer.
Maintenant, tu es entrée dans le monde du showbiz. Est-ce que c’est une avenue que tu as envie d’explorer davantage ou tu préfères te consacrer uniquement au monde du sport pour le moment?
Pour l’instant, je veux vraiment me concentrer à 100% sur ma carrière. Je ne veux pas avoir trop de distractions, mais on m’a approchée pour peut-être être analyste sportive pour commenter des combats et c’est vraiment quelque chose que j’aimerais faire. Qui sait, peut-être que ça va m’ouvrir des portes après ma carrière!
On lui souhaite, parce qu’on a besoin de plus de modèles féminins dans le milieu du sport!