La soupe en conserve dangereuse?
Cette fois-ci, c’est l’Agence nationale de sécurité sanitaire de France qui sonne l’alarme. Le bisphénol A, un composé chimique surtout utilisé pour tapisser l’intérieur de certaines boîtes de conserve et de canettes, est un perturbateur endocrinien qui peut affecter la santé.
Pour l’agence française, il est important d’éviter l’exposition des populations les plus sensibles et d’accélérer la substitution du bisphénol A dans la fabrication des plastiques.
Les scientifiques sont affirmatifs : « Ce travail met en évidence des effets sanitaires, avérés chez l’animal et suspectés chez l’homme, même à de faibles niveaux d’exposition. » Ils considèrent « disposer de suffisamment d’éléments scientifiques pour identifier d’ores et déjà comme prioritaire la prévention des expositions des populations les plus sensibles que sont les nourrissons, les jeunes enfants ainsi que les femmes enceintes et allaitantes ».
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de France retient dans son rapport que le bisphénol A a des effets avérés chez l’animal sur la reproduction, la glande mammaire, le métabolisme, le cerveau et le comportement.
Ses effets chez l’être humain sont suspectés, car plus difficile à démontrer, sur la reproduction, le métabolisme des sucres et des graisses (et donc l’obésité et le diabète) ainsi que sur les pathologies cardiovasculaires.
Le syndrome de Down relié aux BPA
Le bisphénol A est sous la loupe depuis quelques années. Les possibles conséquences d’une exposition à cette substance omniprésente dans les produits en plastique sont de plus en plus nombreuses.
Cette fois, on apprend dans Human Reproduction qu’elle peut altérer le développement des ovocytes et des futurs ovaires chez la femme. Cet effet réduirait possiblement la fertilité de la progéniture de la femme, en plus d’augmenter la prévalence du syndrome de Down dans les générations suivantes.
Rappelons que le syndrome de Down est ce que nous appelons couramment la trisomie 21. Il s’agit d’une maladie chromosomique congénitale qui est engendrée par un chromosome surnuméraire à la 21e paire. Ses signes physiques sont reconnaissables, et elle entraîne un retard cognitif. La trisomie 21 est la maladie génétique la plus commune.
Des chercheurs ont analysé plus de 21 000 ovocytes in vitro pour établir cette corrélation. L’exposition aux BPA aux degrés permis par les autorités de la santé comporterait en fait des dangers pour le fœtus.
Le risque d’échange de chromosome se trouverait par ailleurs doublé par cette exposition. L’analyse du chromosome 21 en particulier, dans le développement de 90 ovocytes, a indiqué un plus grand risque du syndrome de Down chez la future progéniture du fœtus.
Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire nous fait part d’une étude ayant visé le matériel médical utilisé dans le cadre de certains accouchements. Elle a porté sur plus de 500 naissances en France.
On y apprend que les femmes qui subissent une césarienne sont plus exposées que les autres à la contamination. Celles avec qui l’on doit recourir aux forceps seraient, elles aussi, plus à risque d’être contaminées.
Après avoir analysé 279 échantillons, des chercheurs ont remarqué que chez ces femmes, la concentration en bisphénol A (ou BPA) et en phtalates dans l’urine était plus élevée que chez les autres.
Ces résultats ne sont évidemment pas à prendre à la légère. Les risques de l’exposition à ces substances ne cessent d’être démontrés.
Le bisphénol A et les phtalates sont de plus en plus confirmés comme étant des perturbateurs thyroïdiens. Ils auraient aussi des impacts sur la reproduction et le développement cérébral.
On apprend une autre répercussion possible des BPA sur la santé. Selon des chercheurs, une exposition à ces produits chimiques pendant la grossesse entraînerait un plus faible poids de naissance. De plus, cette exposition serait celle que les deux parents vivent dans leur lieu de travail.
L’étude en question a porté sur une cohorte de 1 000 hommes et femmes chinois travaillant dans des manufactures.
On s’inquiète encore du Bisphénol A (BPA). Une recherche menée par le Penn State fait état de plus grands risques d’asthme et de difficultés respiratoires chez les enfants dont la mère a été exposée au BPA, lisons-nous sur Santé log.
On a donc conclu que l’exposition au BPA serait plus dommageable en début de grossesse plutôt qu’à la fin.
De nouveaux risques de l’exposition au bisphénol A (BPA) ont été découverts. En effet, des chercheurs du CNRS et de l’Inserm ont mené une recherche dont les conclusions portent à croire que de fortes doses de BPA entraînent des dommages au fœtus.
On peut donc lire dans le BMC Developmental Biology qu’une étude a été faite sur des embryons de poisson-zèbre et de grenouille (le xénope). Les œufs ont été exposés à des doses variées de bisphénol A.
Après l’analyse subséquente des embryons, on a pu conclure qu’une quantité importante de BPA avait causé des dommages à l’oreille interne, provoquant ainsi une perte marquée de l’audition.
Les chercheurs ne peuvent pour l’instant établir des liens avec l’ouïe de fœtus humains. Toutefois, des résultats de cette expérience, on peut retenir que le bisphénol A provoque des dommages que l’on ne connaît pas encore. Des recherches sont donc à prévoir afin de les découvrir et de les prévenir.
Rappelons finalement que le bisphénol A est une substance chimique utilisée dans la fabrication de certains types de plastiques et de résines. Son utilisation a été interdite l’an dernier dans la fabrication des biberons, au Canada et ailleurs.
Selon Le Figaro, une étude vient d’être entreprise afin de voir les effets des phtalates, des pesticides, du bisphénol A et des métaux lourds sur la santé humaine. Pour ce faire, 20 000 enfants seront suivis durant 18 ans.
Les futurs participants ont été tirés au sort. L’étude sera entamée sous peu, à partir de la naissance de chaque enfant.
On pourra ainsi reconnaître certains des effets de ces polluants chimiques. Différents impacts seront évalués, tels que les problèmes de développement fœtal, la croissance déficiente des organes génitaux, les allergies et la puberté précoce.
Des impacts sociaux seront aussi évalués. On entend par là que l’on tentera de faire un lien entre les difficultés d’apprentissage et l’exposition aux substances à l’étude.
Pour les biens de la recherche, dès la naissance d’un poupon, des analyses seront faites sur le sang de son cordon ombilical et ses selles. La nouvelle maman sera aussi invitée à remplir un questionnaire.
Pendant les deux premières années de vie des enfants à l’étude, on joindra leur mère par téléphone afin de suivre leur développement. Les questions porteront alors sur l’alimentation, la croissance, les ententes de garde, la vie familiale, etc. Des visites à la maison suivront, soit à trois ans et vers sept ou huit ans.