Un récent dossier piloté par l’émission Enquête, à Radio-Canada a mis en lumière les dangers reliés à la consommation de boissons énergisantes. Parmi les nombreux effets secondaires possibles, il y a la mort.
Le reportage réalisé par Enquête a d’ailleurs présenté le cas de deux jeunes canadiens décédés des suites de complications potentiellement reliées à la consommation de boissons énergisantes. Ces deux jeunes hommes, Brian Shepherd et Zachary Mitchell, étaient des sportifs très actifs et une autopsie réalisée sur Mitchell a pu démontrer qu’il y avait un lien de cause à effet très évident (mais non officiel) entre l’activité physique, l’arythmie cardiaque (le jeune homme avait une prédisposition génétique qui n’était pas diagnostiquée) et la consommation d’une boisson énergisante. Même son de cloche du côté de Brian Shepherd, décédé à 15 ans…
Bien que le décès soit la conséquence la plus grave possible à la consommation de boissons énergisantes, des chercheurs ont dénoté jusqu’à 143 effets secondaires et indésirables ressentis par les participants à l’étude, dont des convulsions et de la détresse respiratoire. En 2015, une étude menée par le chercheur David Hammond (Université de Waterloo) a démontré que sur les 2048 personnes âgées de 12 à 24 ans, près de la moitié avaient subi au moins un effet indésirable suite à la consommation d’une boisson énergisante.
Alors comment se fait-il que Santé Canada n’agisse pas? En 2013, le statut des boissons énergisantes est passé de produit de santé naturel à simple aliment. La conséquence? Santé Canada n’est plus responsable de rapporter/dénoncer les problèmes de santé ressentis par les consommateurs. C’est au consommateur de rapporter lui-même à la compagnie, qui doit à son tour en faire part à Santé Canada. Le hic, c’est qu’aucune de ces compagnies n’iraient s’auto-dénoncer… alors on se trouve devant un vide d’informations et de mesures pour contrôler la consommation des boissons énergisantes.
La ministre québécoise de la Santé a réagi suite à la publication du reportage d’Enquête en disant que le gouvernement se penchera très bientôt sur le dossier avec notamment, des travaux de recherche menant à des recommandations précises quant à l’encadrement de la vente des boissons énergisantes. Une des solutions envisagées par le gouvernement est l’interdiction de vente aux moins de 16 ans, considérant les risques importants sur la santé de ces derniers.
En entrevue avec Radio-Canada, la ministre de la Santé a déclaré que le gouvernement « ne peut pas rester inactif devant des situations telles que celles-là. »