(BRUXELLES-AFP) – La Commission européenne a lancé mercredi une nouvelle campagne contre la contrefaçon, notamment les jouets, qui sont pour la plupart fabriqués en Chine. Elle a rappelé aux États membres leur obligation de lutter contre ce fléau économique.
« Ces chaussures pour enfants ont des taux de chrome 6 à 10 fois supérieurs aux normes tolérées et ce produit toxique est cancérigène au-delà de 3 milligrammes », a déploré au cours d’une conférence de presse le commissaire chargé de l’Industrie, Antonio Tajani, en brandissant deux petits souliers.
« Elles ont été fabriquées en Chine et saisies en Italie », a-t-il précisé. Il avait aussi sur son bureau un canard en plastique et une bouée, présentés comme des produits dangereux pour les enfants.
La campagne a un slogan : « Ne laissez pas un accident gâcher votre été ». Elle s’appuie sur une vidéo et développe une série de conseils : n’achetez jamais de jouets sans le marquage CE, n’offrez jamais de jouets comportant des pièces détachables aux enfants de moins de trois ans à cause des risques d’étouffement, et lisez l’ensemble des avertissements et des consignes d’utilisation.
Derrière ces consignes, la Commission européenne vise une nouvelle fois les mauvaises pratiques reprochées à la Chine. « La majorité des jouets vendus dans nos magasins sont fabriqués en Chine », a rappelé M. Tajani, qui partage ce dossier avec son homologue chargé des Consommateurs et de la Santé.
Plus d’un produit sur deux (58 %) notifié comme dangereux dans l’UE est d’origine chinoise, selon les données annuelles publiées par la Commission.
« Près de 500 milliards d’euros de marchandises contrefaites circulent aujourd’hui dans le monde, et on prévoit que ce chiffre va doubler avant 2015 », a souligné M. Tajani. « Il s’agit de produits de presque tous les secteurs : jouets, machines, textile, et l’impact sur l’emploi est énorme», a-t-il ajouté.
M. Tajani a annoncé, lors de la présentation, la mise en place d’un plan d’action pour la période 2013-2015 afin de renforcer la surveillance des marchés de l’UE. « Traçabilité est le mot clé », a-t-il insisté.
Mais il a estimé que les règles, « aussi strictes soient-elles, ne suffisent pas pour assurer la sécurité. Les opérateurs sont responsables de la sécurité des jouets qu’ils mettent sur le marché. Nous faisons des règles, c’est aux États membres de les faire respecter ».