Encore une fois, les charcuteries sont pointées du doigt. Ces viandes sont considérablement transformées. On leur ajoute du sel, des nitrites et on les colore. Ces procédés favorisent l’augmentation des lésions précancéreuses au côlon.
Selon une étude des chercheurs de l’Institut national de recherches agronomiques (INRA) de Toulouse, qui portait sur le lien entre la consommation de charcuteries et le cancer, on a découvert une association de quatre facteurs qui favoriseraient l’apparition de la maladie.
Il y a la coloration de la viande, l’ajout de nitrites, la cuisson et l’oxydation. Ces facteurs augmentent significativement les risques de cancer du côlon.
Par exemple, pour le jambon cuit, la transformation de l’hème (molécule à l’origine de la couleur rouge de la viande) augmente l’apparition d’agents cancérigènes lors de la fabrication.
On croit que cette découverte pourrait favoriser la mise en place de nouveaux processus de fabrication et de nouvelles stratégies de prévention.
Il semblerait que les gros mangeurs de viandes transformées, de type charcuteries notamment, ont plus de chances de développer un cancer de la prostate. Les gros mangeurs de viande rouge également, mais dans une moindre mesure.
Une récente étude a été menée auprès de 175 343 hommes âgés de 50 à 71 ans. Au départ, aucun d’entre eux n’avait le cancer. Neuf ans plus tard, on a diagnostiqué 10 313 cas de cancer de la prostate, dont 1 102 étaient à un stade avancé avec métastases.
Ceux qui mangeaient beaucoup de charcuteries avaient 32 % plus de chances d’être atteints du cancer. Chez les mangeurs de viande rouge, le taux était de 12 % et chez les amateurs de viandes grillées, 11 %.
Bien qu’elles représentent un nouveau facteur, les viandes transformées feraient partie des facteurs secondaires et ne tiennent pas compte des autres facteurs probables tels les antécédents, la race, le vieillissement, l’obésité, le manque d’exercice, le tabagisme, la vasectomie, l’hypertrophie bénigne de la prostate et les infections transmises sexuellement.
Les chercheurs croient que les nitrites et les nitrates que l’on retrouve surtout dans les viandes transformées seraient responsables de l’augmentation du risque de cancer. Il pourrait aussi y avoir un lien avec des agents chimiques présents dans la viande ou lors de la cuisson.
L’industrie de la charcuterie traverse encore une période difficile. Un an après la crise de la listériose, le Fonds mondial de recherche contre le cancer conseille aux parents de ne plus donner de charcuterie à leurs enfants, rapporte Cyberpresse.
Ce qui pousse le Fonds à faire cette demande, ce sont les liens découverts entre la consommation de charcuteries et le cancer colorectal. C’est pourquoi il souhaite diminuer la consommation de jambon, de salami et d’autres saucissons de Bologne pour les enfants en bas âge.
Dans son rapport sur les habitudes de vie publié en 2007, le Fonds avait déjà recommandé de limiter les viandes rouges et de carrément éviter les viandes préparées et les charcuteries industrielles auxquelles on ajoute du sel et des agents de conservation.
Ce sont les nitrites, permettant aux charcuteries de se détériorer moins rapidement, qui, une fois ingérés, se transforment en molécules ayant des propriétés cancérigènes.
Gerry Ritz, le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire du Canada, a fait le point samedi dernier (23 août) sur les cas de listériose qui ont entraîné quatre décès au pays jusqu’ici.
M. Ritz a confirmé que c’est la consommation des charcuteries Maple Leaf, fabriquées à l’usine de Toronto, qui est à l’origine de l’éclosion de l’intoxication à cette bactérie.
Des analyses en laboratoire ont confirmé la présence de la bactérie Listeria monocytogenes chez les personnes infectées et dans deux des trois échantillons de produits Maple Leaf.
Jusqu’ici, 21 cas d’intoxication ont été confirmés par les autorités et 30 autres jugés suspects, dont 8 au Québec, sont font l’objet d’une enquête.
Pour l’Agence canadienne d’inspection des aliments, d’autres souches de la bactérie pourraient être découvertes d’ici quelques semaines et d’autres cas devraient être diagnostiqués puisque l’incubation peut aller jusqu’à 90 jours.
De son côté, Maple Leaf a reconnu sa responsabilité dans l’intoxication à la listériose et son usine devra être complètement désinfectée avant sa réouverture.
Le Dr David Williams, le responsable de la santé publique de l’Ontario, a confirmé le décès d’une personne à la suite d’une intoxication à la bactérie Listeria monocytogenes, contenue dans certains produits de charcuterie.
Quatre autres décès suspects font aussi l’objet d’une enquête par les autorités, qui croient que la listériose pourrait en être la cause.
13 autres Canadiens, dont un au Québec, sont encore aux prises avec une telle intoxication. On s’attend à ce que d’autres cas s’ajoutent d’ici quelques semaines.
L’agence canadienne de la santé publique suspecte des produits de viande de la société Maple Leaf Foods d’être à l’origine de l’intoxication. L’agence poursuit son enquête, même si Maple Leaf a déjà rappelé 23 de ses produits.
Rappel des produits Maple Leaf
Dur coup pour Maple Leaf, qui a annoncé un rappel de charcuteries, principalement dans les restaurants et dans les hôpitaux du Canada, alors que 17 cas de listériose ont été répertoriés, dont un au Québec. Selon ce que rapporte Cyberpresse.ca, une victime en est même décédée en Ontario.