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Survivre à ses enfants, une comédie qui ne fera pas seulement rire les parents!

Vous avez aimé Les Parent et Mes petits malheurs? Eh bien, vous risquez d’être un bon public pour Survivre à ses enfants, la nouvelle comédie familiale écrite par Jean-François Léger, qui a contribué aux textes de la première série susmentionnée et signé la seconde. Père de quatre enfants maintenant devenus adultes, il fallait bien qu’il « rentabilise » cette expérience, comme il l’a lancé à la blague en rencontrant les médias, mardi.

La prochaine offrande d’ICI Tout.tv Extra, qui sera en ligne la semaine prochaine, pose un regard comique sur l’exaspération des parents à travers un trio de vieux amis tissés serrés : Kamyar (l’hilarant Mani Soleymanlou), un père qui a besoin d’apprendre à respirer par le nez et qui est très réactif, mais aussi franchement amusant dans sa façon de pogner les nerfs; Annie (la dramatique Catherine Bérubé), une control freak qui reçoit des fois une bonne balance, des fois une source de stress de la part de son conjoint, et Josée (la belle découverte Anna Beaupré Moulounda), une styliste stylée plutôt décomplexée et affirmée, qui se fout un peu de la comparaison avec les autres mères.

Le premier est en couple avec Nadine (Mélissa Désormeaux-Poulin) depuis 23 ans et, ensemble, ils ont quatre enfants de huit à 17 ans, dont un jeune avec le syndrome d’Asperger, un personnage qui est vraiment bien amené et qui ne tombe pas dans les stéréotypes (même si les garçons autistes sont plutôt surreprésentés dans les médias en comparaison aux femmes adultes avec un TSA, mais ça, c’est une autre histoire). La deuxième est maman d’un petit bébé avec son chum, Philippe (Mickaël Gouin), et a la panique facile, étant persuadée que le cerveau de son enfant fondra si ses yeux entrent en contact avec un écran. La dernière, mais non la moindre, a quitté son conjoint pour vivre avec une femme, Stéphanie (Marie-Ève Perron), mais c’est surtout sa fille Mégane (Emma Lafrenière), un adorable petit monstre à qui elle ne dit pas assez souvent non, qui déplace de l’air dans sa famille. 

L’auteur, Jean-François Léger, s’est inspiré de sa propre réalité familiale pour écrire la comédie. « On est toujours à une mauvaise décision que notre enfant se ramasse en prison ou devienne un tueur en série. C’est un peu l’idée de base de la série », rigolait-il en s’adressant aux journalistes cette semaine. Cet esprit est définitivement présent à travers la série, les parents se questionnant toujours sur l’impact à long terme de chaque infime décision qu’ils prennent concernant leurs enfants. La sentez-vous, la bonne dose d’ironie qui parsème les textes?! Son parfum nous envoûte bien vite!

Les scènes sont alternées avec dynamisme, ce qui ajoute certainement au sens du punch. C’est qu’on voit des petits flashs ici et là dépeignant des moments imaginés par les personnages, mais aussi des courts retours dans le temps montrant des événements récents, des scènes qui mettent en images ce qu’un personnage est en train de raconter. Par exemple, Kamyar et Nadine expliquent à leurs amis que leur fille adolescente est à un party avec de l’alcool, mais plutôt que de rester statique dans le salon pour l’anecdote, la caméra nous montre la scène où ils ont accordé cette permission… et une autre, tirée de l’imagination des parents, les montrant en plein procès pour avoir acheté de la boisson à une mineure. Ne laissez pas un père ou une mère penser trop longtemps aux impacts de ses choix, sinon, bonjour, l’angoisse!

« Depuis à peu près 2000 ans, le rôle d’un parent, c’est de nourrir son enfant et de lui donner un toit, mais depuis les 20 dernières années, on est rendu qu’on est leur coach, constate l’auteur, dont l’idée est reprise par le personnage de Mani Soleymanlou. Il faut les conseiller, mais pas trop leur donner de réponse. Il faut les aider à s’épanouir, les inscrire dans plein de sports pour qu’ils puissent découvrir leur talent, mais pas trop, parce que là on les surbooke et ils développent de l’anxiété… C’est devenu vraiment un métier hyper difficile ».

De survivre à ses enfants, au sens premier, c’est un drame inimaginable. Mais ici, on parle bien sûr de réussir à les amener jusqu’à l’âge adulte sans faire d’arrêt cardiaque à chaque égratignure, et ça, ça donne une comédie réussie qui plaira sans aucun doute aux parents… mais aussi aux adultes sans enfant, qui seront probablement plus convaincus de leur choix que jamais!

Survivre à ses enfants sera disponible sur ICI Tou.tv Extra dès le 22 juin. Pour voir des images des personnages et la bande-annonce, glissez ci-dessous!

Kamyar et Nadine

Crédit: Bertrand Calmeau

Annie et Philippe

Crédit: Bertrand Calmeau

Josée et Stéphanie

Crédit: Bertrand Calmeau

Mégane

Crédit: Bertrand Calmeau

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Si on s’aimait: la relation d’Amélie et Guillaume dérape

Si vous trouviez que ça allait mal entre Brigitte et Carlos à Si on s’aimait, vous ne vous attentiez sûrement pas à ce que ça dérape autant entre Amélie et Guillaume. De notre côté, on ne peut pas dire que ça nous surprend, étant donné que ça fait maintenant cinq semaines qu’on voit un gars manifester son intérêt envers une femme comme s’il était un gamin qui jure à ses parents qu’il aime le brocoli, mais qui le refile au chien en dessous de la table : dans les deux cas, on n’y croit pas.

Dès lundi, Guillaume vantait à Amélie ses connaissances en body language (parenthèse pour rappeler que la synergologie est une pseudoscience et que la position de vos pieds n’indique absolument rien) et sa facilité à « sizer le monde rapidement ». Amélie a répondu qu’elle avait justement de la difficulté à le saisir, lui qui prétend être un « livre ouvert ». Un livre ouvert qui ment sur ses motivations pour participer à l’émission et sur l’intérêt qu’il a envers sa prétendante, comme le reste de la semaine nous l’aura démontré. Un livre ouvert qui donne pas trop le goût d’être lu, mettons. Tout ce que Guillaume a trouvé à dire pour rassurer sa partenaire a été de lui confier qu’elle était celle qui l’attirait le plus physiquement parmi les femmes qu’il a rencontrées au début de la saison. Pas un mot sur sa personnalité, sa drive, son humour. Nada.

À Louise Sigouin, Guillaume a avoué qu’il trouvait qu’Amélie et lui avaient toujours les mêmes sujets de conversation, ce qui n’est pas faux, étant donné qu’il ne semble pas vraiment prendre en compte ce que sa prétendante lui dit et qu’elle doit souvent lui répéter. Selon lui, c’est plutôt signe qu’ils n’ont pas une « connexion de fous ». Selon elle, c’est exaspérant de toujours devoir aller elle-même chercher ses compliments, et ce manque de démonstration de son intérêt ne lui donne pas envie de présenter ses enfants, ce que Guillaume dit (souvent) vouloir. Heureusement qu’elle a du fun dans leurs activités qui déplacent de l’air, comme leur séance de tir à l’arc (même si les flèches de Cupidon n’ont pas fait partie de la scène).

C’est dans l’épisode de mercredi qu’on a pu voir que tout partait en vrille. Amélie a avoué à Louise que la semaine lui était « rentrée dedans solide ». Déjà, il y a eu le moment où, en cuisinant, elle s’est ouverte sur ses insécurités, ajoutant qu’elle était facile à rassurer. Réaction de Guillaume? « OK. » Sans même la regarder. Évidemment, ça a fait beaucoup de peine à la jeune maman, qui ne s’est pas sentie respectée (avec raison).

Merci d’avoir été à l’écoute�!📺 Revoyez les épisodes de Si on s’aimait 👇➡️ http://bit.ly/LienSiOnSaimait2

Posted by Si on s’aimait on Monday, May 10, 2021

Plus tard, il lui a avoué qu’il avait paniqué à l’idée qu’elle puisse être anxieuse, une perspective renforcée par le portrait qu’elle a fait d’un de ses fils. Sa raison : il a connu une ex qui faisait de l’anxiété et ne peut se faire à l’idée de vivre avec ça. La psychophobie à son meilleur! « Je dis pas que c’est un pas vers l’arrière, mais c’est pas un pas en avant certain », a-t-il conclu, toujours aussi ambivalent, avant de dire qu’il avait commencé à signaler son désintérêt la semaine précédente. Mais bon, sans le verbaliser, aussi bien dire qu’il menait Amélie en bateau. Comme l’a résumé Emily Bégin, qui a eu beaucoup de bonnes répliques dans les derniers jours, il passe de « c’est mon premier choix, je veux rencontrer ses enfants » à « je soupçonne qu’elle fasse de l’anxiété, donc elle ne m’intéresse plus. »

Mais le pire était à venir. Guillaume a pour ainsi dire mis dehors Amélie (figurativement parlant, parce qu’ils étaient déjà dehors, mais là, on s’enlise dans des détails peu pertinents), alors qu’ils venaient à peine de commencer à manger, simplement à cause d’un petit commentaire fait par la grande sportive (un petit et taquin « tu m’énarves », dont on ne se serait certainement pas formalisé). Toute la cruauté de cette scène est ressortie quand Amélie a confié à Louise quelque chose que Guillaume aurait préféré garder pour eux : juste avant ce souper avorté, l’équipe de tournage n’était pas là et le « couple » de Si on s’aimait a eu une première relation sexuelle. Si on nous a assuré que celle-ci était consentie, ça ne change pas le fait qu’Amélie ne s’est pas du tout sentie bien pendant et après l’acte. Elle a d’ailleurs précisé que c’est cet événement qui créait chez elle une montée d’anxiété.

Amélie avait plusieurs intuitions depuis le début de la relation, et les faits lui ont démontré qu’elle avait toutes les raisons du monde de s’y fier. Elle sentait qu’il n’était pas intéressé par elle plus que ça, elle avait raison. Elle sentait qu’il était là pour « être famous », elle avait raison. Eh oui, Guillaume a admis à Louise qu’il était à l’émission pour les caméras et pour « faire avancer [sa] carrière ». Il travaille dans la maçonnerie et ne passe pas pour la truelle aux joints les plus saillants du coffre à outils, donc bonne chance.

Malheureusement, ce n’est pas pour autant la fin de l’idylle entre ces deux-là. On aimerait bien que Guillaume disparaisse et qu’Amélie poursuive l’aventure avec quelqu’un de plus mature, mais non, ils se sont revus pour un cours sur le café et le malaise entre eux était plutôt palpable, même si l’ambiance s’est détendue par moments. Selon ce que Louise a expliqué au couple Guillaume-Emily, Amélie aurait toujours espoir que ça fonctionne avec Guillaume et serait surtout déçue face à elle-même. Elle aurait l’habitude d’avoir des relations sexuelles « rapidement » dans une nouvelle relation, parce qu’elle y verrait une sorte de « validation » de celle-ci, et aurait donc répété un pattern avec Guillaume. C’est sûr qu’une analyse qui flirte un tantinet avec le slut-shamming n’est pas la confrontation avec Guillaume qu’on espérait voir.

Posted by Si on s’aimait on Friday, May 14, 2021

Carlos et Catherine, qui sont allés faire de la poterie dans une scène qui n’a en aucun point rivalisé avec celle de Ghost, ont mis fin à leur aventure et, par le fait même, au parcours de Carlos à Si on s’aimait. Catherine sentait bien qu’elle avait été choisie parce qu’elle était la « moins pire des deux » (flatteur), même si elle venait avec un « fardeau », soit trois jeunes enfants. Carlos a quant à lui avoué à Louise qu’il avait choisi la jeune mère parce qu’il n’avait pas été attiré par la photo de l’autre femme, même si elle lui correspondait davantage sur papier. Brigitte avait donc de bonnes raisons de le soupçonner d’être superficiel!

Cette dernière a continué d’apprendre à connaître Sylvain, avec qui elle est notamment allée prendre une marche durant laquelle ils ont observé un oiseau qui était une chouette ou un hibou, mâle ou femelle. De vrais ornithologues, quoi! Notre jeune grand-mère préférée a relu la lettre de son partenaire, cette fois devant lui et… en riant! Il lui a même offert, plus tard, un cadeau qui comprenait une statuette de Buddha et des sachets de chocolat chaud. On a comme envie de leur donner une chance, à ces deux-là!

Posted by Si on s’aimait on Friday, May 14, 2021

Le couple préféré du public s’est retrouvé seulement à la fin de la semaine, après avoir passé quelques jours séparés. C’est que Sébastien et Gabriel étaient occupés à se découvrir eux-mêmes, chacun de leur côté. Le premier a lu la pièce du second et a trouvé ça plutôt confrontant en tant que personne sexuée, mais a certainement mieux compris l’asexualité de son partenaire, entre autres par la notion de consentement. Sébastien a également souligné le premier anniversaire de son diagnostic de VIH avec une amie, nulle autre que la chanteuse Renée Wilkin, ce qui lui a permis de réaliser tout le chemin qu’il avait fait depuis ainsi que l’inconditionnel support de sa mère, tandis que Gabriel a fait une liste des points positifs à être en couple, une perspective qui est nouvelle pour lui.

Si on s’aimait est diffusée du lundi au jeudi, à 19h, sur les ondes de TVA.

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Sortez-moi de moi aborde de plein fouet les problèmes de santé mentale

On a à peine eu le temps de finir d’écouter Portrait-robot que, déjà, Sophie Lorain et Alexis Durand-Breault nous arrivent avec un nouveau projet, Sortez-moi de moi. Comme dans la série sortie sur le Club illico le mois dernier, la nouveauté qui atterrira sur Crave cette semaine jouit de la présence de la comédienne dans sa distribution, du talent du réalisateur derrière la caméra et des efforts du couple à la production, mais en plus, le duo a ici signé les textes, bien que ce n’était pas le plan du départ. En effet, les délais de livraison demandés par le diffuseur les auront fait prendre leur plume, mais on ne s’en plaint pas.

Sortez-moi de moi — qui reprend le titre du succès de Daniel Bélanger, interprété cette fois par Sally Folk au générique — nous plonge dans l’univers des problèmes de santé mentale, un monde de plus en plus exploré dans notre télévision, comme en témoignent entre autres Cerebrum ou encore Mon fils. Dans le cas qui nous intéresse, on suit une équipe d’intervenants de première ligne en urgence de soins, soit Clara St-Amand (Sophie Lorain), Gabriel Beauregard (Bruno Marcil) et Myriam Melançon (Sandra Dumaresq). Appelés sur le terrain pour aider des gens en crise, ils amènent à l’hôpital des patients qui sont ensuite vus par la Dre Justine Mathieu (Pascale Bussières). L’un d’eux, David Ducharme (Vincent Leclerc), nouvellement diagnostiqué avec la bipolarité, tombera dans l’oeil de la psychiatre, qui développera avec lui une relation aussi secrète que compromettante.

La scène d’introduction, avec David en pleine manie, est un peu déstabilisante, à l’image de la situation. Des lumières orangées et surexposées (qu’on retrouve tout au long des épisodes), un discours déconstruit… on ne sait pas trop où se situer dans les premières minutes, comme si on souffrait nous-mêmes d’une certaine confusion. Sortez-moi de moi réussit d’ailleurs à nous faire ressentir, de la même manière, « cette pression-là, qu’on sait présente dans le milieu médical », pour reprendre les mots de Bruno Marcil durant une table ronde médiatique, la semaine dernière.

C’est là qu’on fait la connaissance de Clara et de Myriam, qu’on découvre en pleine intervention difficile, tandis que Gabriel va à la rescousse de David. Ça crie, ça brasse, c’est intense. Au point où l’une des deux intervenantes se retrouvera elle-même dans une ambulance, en plein breakdown. Parce que c’est beaucoup ce que la série explore : la santé mentale, oui, mais pas seulement celle des patients; celle des professionnels de la santé aussi. « C’est difficile pour le corps médical de rester tout le temps imperméable à ce qu’ils vivent, à ce que les autres vivent », soulignait Pascale Bussières en rencontre avec les médias. Tous les personnages, patients ou pas, bénéficieraient d’une bonne grosse thérapie.

Au centre de ce thriller, il y a les sentiments que développe la psychiatre, Justine, pour son nouveau patient David, une performance d’ailleurs assez impressionnante de Vincent Leclerc, qui, au début, nous rappelle vaguement, par sa théâtralité plutôt champ gauche, le King Dave d’Alexandre Goyette. On peut se demander à première vue ce qu’elle lui trouve avec ses cheveux en bataille et ses yeux troublés, mais on comprend en fait assez vite comment elle peut éventuellement éprouver cet attachement : il lui dit des choses comme s’il lisait son âme, et ça lui parle tellement qu’elle lui fait une confidence importante. En plus, avec un diagnostic et la médication appropriée, David retrouve rapidement la santé (du moins, un moment) et son très mystérieux boulot, qui compte pour une bonne partie du côté suspense de la série. En même temps, ce volet policier doit encore faire ses preuves, puisqu’à la vue des deux premiers épisodes seulement, il est difficile de le rattacher au reste de l’intrigue.

D’entrée de jeu, Justine a d’autres soucis que sa relation avec David, qu’on verra tranquillement naître. En effet, elle se retrouve au centre d’une enquête en déontologie, parce qu’elle a refusé de traiter quelqu’un qu’elle connaît, suivant son code, mais que cette personne a beaucoup souffert de ne pas avoir reçu de soins durant ce moment critique où elle aurait pu être aidée. Il faut dire que la médecin se retrouve partagée entre la culpabilité et une certaine satisfaction, n’étant pas spécialement entichée de la personne en question… C’est d’ailleurs cet événement qui la fera basculer et la poussera à franchir des lignes qu’elle n’aurait jamais traversées avant, notamment avec David.

À tout ça s’ajoutent les problèmes familiaux des différents personnages. Justine est en couple avec Émile (Émile Proulx-Cloutier), qui travaille aussi à l’hôpital et qui est le frère de Clara, mais aussi du personnage de Valérie Blais, en prison parce qu’il a dénoncé son crime (ce qui doit rendre les partys de famille plutôt tendus). Gabriel, quant à lui, est père d’un fils dont il a la garde partagée avec la mère, avec qui la relation est très acerbe.

La force de la série est probablement sa représentation sensible des problèmes de santé mentale. « Quelques-uns des cas sont des cas véritables, qui ont été retravaillés, restructurés, reformatés pour ne pas qu’ils soient reconnaissables », a souligné Sophie Lorain aux médias, en plus de préciser que des psychiatres ont été consultés pour contribuer au réalisme de la production. Combiné au fait que les comédiens, notamment Vincent Leclerc, étaient conscients de la difficulté de jouer ces enjeux en « dosant » bien leur interprétation, on comprend que la vérité de ces scènes était un enjeu important pour l’équipe.

Sortez-moi de moi, qui compte également Danielle Proulx et Émile Schneider dans sa distribution, sera disponible sur Crave, en français comme en anglais (Way Over Me), dès le 7 mai. Pour la bande-annonce, c’est par ici.

Si vous êtes en détresse, composez dès maintenant le 1 866 APPELLE.

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Histoires de coming out: l’important, c’est d’être aimé

Dès la semaine prochaine, MOI ET CIE proposera une nouveauté sensible qui fait du bien. Histoires de coming out, une série documentaire imaginée et portée par Debbie Lynch-White, nous invite à nous pencher sur cette étape importante pour bien des gens qui s’identifient à la communauté LGBTQ+ et qui est malheureusement trop souvent mal comprise par des personnes hétérosexuelles, ouvertes ou pas à la différence.

« C’est né d’une discussion avec ma blonde. On parlait de coming out et on ne comprenait pas pourquoi ça n’avait pas été raconté, pourquoi ça n’avait pas été exploré de façon plus approfondie. […] J’avais envie d’aller au fond, je trouvais qu’il y avait vraiment beaucoup de choses à dire sur ce sujet-là. J’avais surtout envie de nous célébrer. De célébrer ces personnes-là qui, suite à leur processus de cheminement, ont décidé de se choisir et de vivre leur best life », a résumé la comédienne (désormais aussi animatrice) en rencontre de presse, cette semaine.

Histoires de coming out alterne entre le récit de Debbie elle-même, celui de différentes personnes homosexuelles, pansexuelles ou bisexuelles ainsi que les interventions de quelques artistes qui s’identifient également comme tel. Tous ces gens ont en commun d’avoir accepté de participer à l’émission dans le but de faire oeuvre utile, parce que la pluralité des modèles et une meilleure compréhension de l’importance du coming out peuvent réellement changer la donne pour les plus jeunes générations qui voudront « sortir du placard ».

Chaque épisode aborde le sujet avec un angle différent, comme l’homoparentalité, l’homophobie ou encore les communautés LGBTQ+ en régions. Dans le premier, c’est principalement la fracture que le coming out peut amener avec des proches qui est touchée, Debbie Lynch-White l’ayant elle-même vécue lorsqu’elle a commencé à s’ouvrir sur son homosexualité, vers l’âge de 29 ans, en rencontrant celle qui allait devenir sa femme, Marina Gallant.

Ainsi, on fait la connaissance de Karine, une femme qui a dû couper les ponts avec sa mère pendant un an quand elle lui a annoncé qu’elle et sa conjointe attendaient un enfant. Le témoignage de sa maman, qui évoque les larmes aux yeux qu’elle ne voulait pas perdre sa fille unique à jamais, est certainement crève-coeur et soulève habilement le fait que le coming out, ce n’est pas juste l’histoire de la personne qui le fait, mais aussi celle de la personne qui le reçoit, comme le souligne Debbie. Dans certains cas, les liens se réparent, mais ce n’est pas la même conclusion pour tout le monde.

Un autre épisode se penche plutôt sur l’âge du coming out. Plus tardif chez notre comédienne-animatrice, plus précoce chez un jeune garçon d’une douzaine d’années qu’elle interviewe et qui lui explique avoir commencé à éprouver des sentiments pour les personnes du même sexe vers l’âge de sept ans. Est-ce trop jeune? Non, c’est beau! Et c’est ce qu’on constate en écoutant les parents de Kaled qui le supportent avec tout leur amour, parce qu’au final, l’important, c’est de vouloir le bonheur de son enfant. Après tout, s’il disait avoir une fille dans l’oeil, est-ce que les adultes lui auraient répondu qu’il était trop jeune pour savoir qui il veut aimer? Certainement pas!

En parallèle, on a droit tantôt à des réflexions sensibles de Pierre Lapointe, tantôt à des commentaires de Simon Boulerice sur l’importance d’inclure toutes les formes de diversités dans ses oeuvres, tandis que le tout est complété par Debbie Lynch-White qui s’ouvre sur son propre parcours en abordant l’ouverture de son grand-père récemment décédé ou encore comment sa conjointe l’a accompagnée dans cette grande étape.

Histoires de coming out ne fait pas juste prêcher en terrains convaincus : des gens qui sont, disons, plus réticents face à la différence pourront réaliser avec la série qu’il n’y a pas de raisons de l’être. C’est d’ailleurs un point sur lequel revient fréquemment la jeune femme de 35 ans : l’ouverture, c’est la clé, parce que si le coming out est accepté et compris de tous et toutes, peut-être qu’un jour, il ne sera plus nécessaire. Peut-être qu’un jour, les personnes gaies ne se feront plus demander quand elles ont su qu’elles l’étaient, pas plus qu’on ne demande aux personnes hétérosexuelles quand elles ont réalisé qu’elles étaient attirées par le sexe opposé. Au final, la crainte derrière le coming out, c’est d’être rejeté, alors que l’important, c’est d’être aimé.

Histoires de coming out sera diffusée les lundis à 21h sur MOI ET CIE dès le 3 mai. Pour voir la bande-annonce, c’est par ici.

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Défense d’entrer, une série jeunesse rythmée et colorée à ne pas manquer!

Il n’y a rien comme une série jeunesse pour nous remettre sur le piton. Vous pouvez essayer de nous prouver le contraire, c’est peine perdue. L’autrice de ces lignes écoute encore Ramdam chaque fois qu’elle a le spleen, et c’est une adulte quand même pas pire accomplie. Heureusement, l’industrie télé québécoise ne lésine pas sur le genre et arrive régulièrement avec d’excellentes propositions, de La vie compliquée de Léa Olivier aux Mutants en passant par L’effet secondaire.

La plus récente nouveauté en la matière est Défense d’entrer!, une série qui sera bientôt déposée sur ICI Tou.tv Extra et qui est basée sur le premier tome des livres éponymes écrits par Caroline Héroux avec la participation de son fils, Charles-Olivier Larouche, qui a donné son prénom au personnage principal, surnommé Lolo. Lolo — joué par un fan des bouquins, Loïc Bouffard, qui en est à son tout premier rôle et qui le maîtrise très bien — est un garçon de 11 ans qu’on découvre à la veille de la rentrée, mais pas n’importe laquelle : celle de sa sixième année du primaire, quand il fera partie des plus grands de l’école!

Lolo est un préado qui se confie dans son journal intime sur ses frustrations, ses attentes, ses passions, bref, les pensées qui le préoccupent face à sa famille et ses amis. Il décrit sa mère (Sandrine Bisson) comme une sorcière parce qu’elle devine tout, tandis que son père (François Chénier) est vu comme un gaffeur qui a une magnifique qualité dans ses yeux d’enfant : il n’est pas sévère! Son noyau familial inclut aussi sa demi-soeur adolescente, Amélie (Laura Compan), une adepte du cellulaire qu’il appelle Mémé juste pour faire son fatigant, son petit frère, Tutu (Thomas Haché), qui lui tape sur les nerfs quand il parle avec une voix de robot ou qu’il devine ses blagues trop facilement, et sa petite soeur, Lulu (Victoria Bouchard), qu’il aime bien, mais pas autant que le chien, son membre préféré de la famille (et on comprend, parce que Frileux est cute à l’os!).

À l’école, la jolie Justine (Charlie Pierre, la fille de Frédéric Pierre qu’on a pu voir cet hiver dans Contre-offre) tape vite dans l’oeil de Lolo, qui a peur qu’elle préfère le turbulent Kevin (Tiago Plourde). Il peut au moins compter sur son meilleur ami, Max (Elliot Léonard), alors qu’il navigue entre ses sentiments amoureux et ses problèmes amicaux, étant incertain de son amitié avec Tommy (Samuel Beaudet), qui tripe un peu trop sur la magie et sur Harry Potter, ou avec William (Loic Oliviera), auquel il ne veut pas être associé parce qu’il craint de devenir la cible de rigolades en fréquentant un « gros ». Eh oui, les enfants peuvent être cruels, mais Lolo apprendra certainement que baser ses amitiés sur le poids, c’est plutôt nono.

Défense d’entrer!, dont le scénario est signé par l’autrice des livres, est une série jeunesse rythmée et colorée, avec d’amusants dessins qui viennent ajouter une couche de dynamisme supplémentaire ici et là. La contribution de Charles-Olivier Larouche se ressent aussi dans toutes sortes d’éléments qui montrent que le quotidien des enfants est bien représenté, de vouloir apprendre l’humour dans un livre de blagues à devoir annuler ses plans du week-end parce que son copain est obligé d’assister à un tournoi de bowling avec ses parents. En vieillissant, on finit par oublier tous ces petits défis de l’enfance, mais c’est ainsi que les jeunes se reconnaissent dans les personnages et s’attachent aux histoires.

Défense d’entrer! est réalisée par Jason Roy-Léveilée. Les 13 premiers épisodes seront disponibles sur l’Extra d’ICI Tou.TV le 4 mai, tandis que les 13 suivants atterriront sur la plateforme le 8 juin. Pour des photos des personnages, glissez ci-dessous!

Lolo (Loïc Bouffard)

Crédit: ICI Tou.tv Extra

Maman (Sandrine Bisson)

Crédit: ICI Tou.tv Extra

Papa (François Chénier)

Crédit: ICI Tou.tv Extra

Amélie (Laura Compan)

Crédit: ICI Tou.tv Extra

Tutu (Thomas Haché)

Crédit: ICI Tou.tv Extra

Lulu (Victoria Bouchard)

Crédit: ICI Tou.tv Extra

William (Loic Oliviera)

Crédit: ICI Tou.tv Extra

Justine (Charlie Pierre)

Crédit: ICI Tou.tv Extra

Maxime (Elliot Léonard)

Crédit: ICI Tou.tv Extra

Kevin (Tiago Plourde)

Crédit: ICI Tou.tv Extra

Lolo et Tommy (Samuel Beaudet)

Crédit: Éric Myre

Frileux (lui-même!)

Crédit: ICI Tou.tv Extra

Tante Claire (Béatrice Picard)

Crédit: ICI Tou.tv Extra

Madame Michele (Samantha Fins)

Crédit: ICI Tou.tv Extra
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Si on s’aimait: un gars indécis, une femme trop directe et de grosses confidences

Notre plaisir coupable du printemps, Si on s’aimait, a conclu jeudi soir la première semaine de sa seconde saison. Nos trois célibataires, des gens qui se sont volontairement soumis à notre regard critique de leur parcours amoureux par courage ou par masochisme (dur à dire!), ont commencé à montrer leur personnalité. C’est surtout le cas pour Brigitte, comme on a vu ses rencontres lundi, tandis qu’il a fallu attendre à mardi pour Sébastien et mercredi pour Guillaume, ce qui fait qu’on a beaucoup moins appris à connaître ce dernier que la jeune grand-mère. Le montage était un peu frustrant pour ça, disons-le.

Brigitte est très directe, et ça aura pris environ un quart de seconde à sa séance de speed dating pour qu’on le réalise. Elle « déteste » les bijoux sur un homme et elle est un peu beaucoup dans le jugement, même si elle affirme haut et fort exactement le contraire. Quand même, elle est plutôt comique dans sa spontanéité et limite sans filtre dans sa façon de réagir, donc pas nécessairement l’image qu’on se ferait d’une agente de probation, son métier qui a fait dire à Emily Bégin que « ça, c’est le genre de filles que tu niaises pas » (petit rappel qu’il n’y a pas de genre de filles que tu niaises, mais bon). Sans surprise, elle a choisi de poursuivre l’aventure avec Carlos, le gars avec un pinch à qui elle a fait des compliments et dont elle parlait du sourire comme d’une oeuvre de Michel-Ange.

Crédit:Facebook Si on s’aimait Brigitte

On nous a rapidement présenté Carlos et ses « blessures » (oui, oui, déjà). On nous le décrit comme quelqu’un qui ne s’est pas beaucoup engagé dans ses relations parce qu’il fréquentait des femmes mariées (c’est pas fin, ça!) et Louise Sigouin en a vite profité pour trouver un lien avec son enfance, telle une Freud du 21e siècle (la cocaïne en moins). Il faudra que notre « experte en accompagnement relationnel » trouve un lien entre l’enfance de Brigitte et son aversion pour les casquettes, parce que la quinquagénaire a vite fait une obsession sur celle de Carlos. Entre ça et les conseils qu’il lui a donnés sur sa relation avec sa mère, il s’est fait revirer d’bord comme il aime le faire avec la palette de son couvre-chef.

Quand Brigitte a fait un genre de crisette en réaction à Carlos qui lui a glissé qu’il aimait toucher les gens, déformant son propos pour finir par lui faire dire qu’il aime tapoter les femmes, on a tout de suite eu des flashbacks de Mike et Jennifer. Notre corps s’est raidi comme si on souffrait d’un trouble de stress post-traumatique, mais ça n’a été que de courte durée, puisque le parallèle boiteux que Brigitte a établi entre son malaise avec la casquette et des seins gros comme des citrouilles qui sortent d’un chandail nous a vite fait penser à autre chose (à Halloween, espèces de petits libidineux!).

Crédit:Facebook Si on s’aimait Brigitte

De son côté, Sébastien parle de sa passion pour le chant aussi souvent que s’il était un concurrent à Star Académie et donne vite l’impression qu’il est à l’émission pour promouvoir sa carrière de chanteur. C’est pas à Occupation Double qu’il faut s’inscrire pour devenir une idole instantanée? On a dû manquer un mémo… N’empêche, celui qui cumule les conquêtes à consommation rapide et qui n’a jamais été en couple a un profil fort différent des autres candidats de Si on s’aimait. Déjà, il s’agit du premier participant homosexuel dans une production où la seule diversité représentée auparavant était, euh… les racines anglophones de Jennifer? Mais aussi, il a confié durant sa séance de speed dating qu’il est séropositif indétectable. Louise en a profité pour mentionner que sa présence à l’émission permettra de sensibiliser davantage le public et de défaire des préjugés face au VIH/sida, mais personne n’a jugé bon de rappeler qu’indétectable veut aussi dire non transmissible, alors nous voici à la rescousse avec cette information quand même pas pire importante.

Sébastien s’est ainsi ouvert à Gabriel, qui lui a rendu la pareille en lui confiant qu’il se considère dans le « spectre » de l’asexualité. Suivant ce bel échange, c’est sans surprise que le célibataire a sélectionné Gabriel pour poursuivre l’aventure. Mais est-ce le bon choix pour lui, qui semble déjà craintif à l’idée de vivre avec une personne asexuelle? Ça reste à voir. Ce qu’on ne veut pas voir, par contre, c’est Gabriel manger des cornichons, puisqu’il a décrit son intolérance comme était de niveau malade-pendant-trois-semaines-et-perte-de-25-livres. On ne veut même pas savoir ce qui se passe s’il consomme du lactose, son autre allergie.

Crédit:Facebook Si on s’aimait Brigitte

Quand Guillaume a enfin eu droit à son speed dating, il n’a pas été capable de prendre une décision. Ayant eu beaucoup moins de temps d’écran que ses homologues qu’on a suivis toute la semaine, on sait de lui uniquement qu’il cherche quelqu’un de « dégourdi » (dans le sens wink-wink du mot) et qu’il était assez indécis entre Amélie et Marie-Gina pour avoir une deuxième date avec chacune d’entre elles avant de faire son choix. On a d’ailleurs pu voir la première, une partie de mini-golf avec Amélie, qui a été en couple pendant 10 ans avec le père de ses enfants et qui, depuis la rupture, a fréquenté des hommes qui ne voulaient pas s’engager ou qui n’étaient pas prêts à faire de la place dans leur vie à ses enfants, contrairement à Guillaume, qui aime bien l’idée.

On finit donc la semaine avec une Brigitte qui a déjà l’air tannée de son Carlos, un Guillaume qu’on ne connaît pas encore ben, ben et qui n’a pas fait son choix ainsi qu’un Sébastien qui a déjà des craintes, dont celle d’accidentellement tuer Gabriel en lui donnant des produits laitiers ou des cornichons. Ça commence merveilleusement bien!

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Portrait-robot, une série policière avec un angle nouveau

Aaaah, le printemps! Le retour du soleil et des oiseaux, le goût de passer son temps dehors et… les nouveautés télé qui nous donnent finalement envie d’être dans notre salon à longueur de journée. Dans le style, la prochaine série du Club illico risque de vous clouer à votre siège pendant un bon 10 heures. Portrait-robot est le genre de thriller qui nous attire dans son gouffre par son univers englobant.

Le thriller se concentre sur les quatre membres d’une unité d’enquête et sur les affaires qui tombent entre leurs mains. Il y a Ève (Rachel Graton), spécialisée dans les portraits-robots (un métier qui lui fait très bien gagner sa vie si on se fie à son impressionnant penthouse) et quasiment dotée d’un sixième sens qui, sur papier, semblait peu convaincant, mais dont le rendu à l’écran est vraiment fort, comme si elle hypnotisait les gens et entrait dans leurs souvenirs. Surtout, elle est hantée par la disparition de son fils, survenue cinq ans plus tôt. Maryse (Sophie Lorain) est experte en analyse et en planification stratégique, en plus d’être la directrice de l’unité à laquelle on s’intéresse ici. Cartésienne, limite froide, elle est atteinte d’un syndrome qui fait qu’elle se déplace principalement en fauteuil roulant (et qu’elle nous rappelle Mr. Glass, le personnage de Samuel L. Jackson dans la trilogie Glass, mais ça, c’est une autre histoire).

Il y a également Bernard (Rémy Girard), alias Molosse, qui est un homme raciste, misogyne et homophobe aussi assumé que peu subtil, mais qui trouve le moyen, aussi choquant que ça puisse paraître, de se montrer attachant, entre autres en se laissant agréablement surprendre par la petite recrue, un nouveau collègue racisé. Ce dernier, Anthony (Adrien Belugou), est du genre bien déterminé à faire ses preuves. Peu expérimenté, il a beaucoup de volonté, mais son nouveau métier de technicien de scènes de crimes risque de le confronter à des réalités qu’il n’était pas prêt à voir.

Cette évolution des personnages, c’est d’ailleurs un des points que Rachel Graton a voulu soulever en rencontre de presse, cette semaine : « Ève, c’est un personnage très complexe. Ce qui est beau dans l’écriture d’André [Gulluni, l’auteur], c’est que les personnages ne sont pas donnés. On a l’impression de les découvrir au compte-gouttes tout au long de la série. Les personnages qu’on apprend à connaître à l’épisode 10 ne sont pas nécessairement ceux qu’on pensait connaître à l’épisode un. »

En ayant vu les deux premiers, on peut dire qu’en effet, les personnages se dévoilent tranquillement. C’est surtout vrai quand on pense au handicap de Maryse ou à l’histoire de la disparition du fils d’Ève, mais c’est moins le cas quand on parle de la bipolarité de cette dernière, qui est établie de manière un peu précoce, comme s’il s’agissait de l’essence de son personnage, alors qu’on a plus l’impression d’observer quelqu’un avec un trouble de stress post-traumatique. Disons qu’on aurait pu l’aborder dans la première heure plutôt que dans les premières 10 minutes, mais l’interprète a tenu à jouer cet aspect de son personnage « dans le plus grand des respects », sans tomber dans la caricature ou les préjugés, et cette sensibilité ressort.

Parenthèse ici. Depuis quelques années, il y a cette mouvance voulant que des comédiens et des comédiennes soient sélectionnés pour incarner des personnages qui ont une réalité semblable à la leur, surtout si cette réalité est marginalisée. C’est particulièrement le cas pour les personnages trans, mais certains aimeraient que ça soit appliqué aussi, notamment, aux personnages en situation de handicap. Ce courant est loin de faire l’unanimité, et Sophie Lorain n’y adhère pas, chose sur laquelle elle a été plutôt claire en rencontre de presse. « Premièrement, le handicap dont il est question n’existe pas, il est inventé de toutes pièces, alors trouver un comédien capable de jouer [ça] aurait été très difficile, a-t-elle expliqué avant d’ajouter que l’auteur se donne ainsi plus de latitude concernant le développement du syndrome en question. Il y a aussi le fait que nous sommes dans des appropriations de toutes sortes quand on joue. […] Rachel n’est pas bipolaire et portraitiste, Rémy Girard n’est pas sexiste et raciste… Les cadavres, faudrait que ce soit des vrais morts. On n’en finit plus… faudrait arrêter ça bientôt. » 10-4, fin de la parenthèse!

Les grandes lignes de l’histoire sont pour ainsi dire tracées dans les personnages, mais s’ajoutent à leurs intrigues personnelles plusieurs affaires criminelles qui font toujours le succès des séries policières. Ces intrigues se déroulent chacune sur deux épisodes, donc cinq au total pour la saison, sans compter celle sur la disparition du fils d’Ève.

On commence avec une jeune femme de 20 ans (Romane Denis) qui a été kidnappée des années plus tôt avant de réussir à s’enfuir et que notre portraitiste tente d’aider en la faisant fouiller dans sa mémoire pour retrouver le visage de son assaillant, qui n’a jamais été retracé. En parallèle, il y a une alerte Amber, et c’était écrit dans le ciel que ces deux trames narratives se rejoindraient assez vite. Pas de gros punch, mais bien des émotions.

L’auteur, André Gulluni, a résumé les autres enquêtes sur le bureau de l’unité : un tueur en série en prison qui se montre repentant et qui veut identifier une de ses victimes, un cadavre au visage défoncé, des corps attachés ensemble d’une façon étrangement mystique et un tireur déchaîné qui fait des victimes dans la ville de façon aléatoire. C’est assez horrifiant, on va se le dire! C’est aussi par ces histoires qu’on découvrira davantage nos quatre enquêteurs, dont le passé remontera parfois à la surface en devant naviguer à travers tous ces dossiers difficiles.

Portrait-robot aurait pu être une énième série policière, un genre surexploité dont on a souvent l’impression qu’on a fait le tour. Mais de temps en temps, il arrive une nouveauté comme celle-ci, une nouveauté qui trouve un angle franchement rafraîchissant pour aborder des enquêtes qui peuvent se permettre de tomber davantage dans le déjà-vu. Ici, c’est clairement grâce au métier méconnu de portraitiste et au talent d’Ève d’entrer dans le subconscient des gens, voire dans la subjectivité de leur mémoire. Parce qu’on joue beaucoup sur l’interprétation de nos souvenirs, sur comment on peut percevoir un même événement de différentes façons à travers le temps et sur comment notre cerveau nous protège de nous-mêmes en nous faisant oublier. L’amnésie est d’ailleurs assez présente chez plusieurs personnages. 

Les histoires sont supportées par un esthétisme qui rappelle David Fincher, comme ça a été évoqué par plusieurs en rencontre de presse et comme ça sera observé par ceux et celles qui sont familiers avec le travail du cinéaste. Cet esthétisme instaure un climat très rapidement, tandis que l’ambiance sonore contribue au sentiment d’angoisse qui nous prend par le ventre ici et là. Aussi, c’est franchement fascinant comment la série nous montre les personnes non identifiées dont les visages se modifient sous nos yeux comme un portrait-robot en construction.

Portrait-robot est une série réalisée par Alexis Durand-Brault ainsi que Yan Lanouette-Turgeon et sera offerte sur le Club illico à compter de ce jeudi. Pour voir des photos des personnages, glissez ci-dessous. Pour la bande-annonce, c’est par ici.

Adrien Belugou est Anthony Kamal

Crédit: Yan Turcotte

Rémy Girard est Bernard « Molosse » Dupin

Crédit: Yan Turcotte

Rachel Graton est Ève Garance

Crédit: Yan Turcotte

Sophie Lorain est Maryse Ferron

Crédit: Yan Turcotte
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Ingrid Falaise vise encore dans le mille

Un an et demi après la diffusion du documentaire Face aux monstres, qui faisait suite à la sortie de la série adaptée de son livre Le MonstreIngrid Falaise présentait mercredi soir sur les ondes d’ICI Télé la suite de sa profonde et importante réflexion sur la violence conjugale. Dans Face aux monstres : La reconstruction, l’autrice et comédienne rencontre des survivantes et des intervenantes dans le domaine, mêlant les témoignages bouleversants aux explications de spécialistes. Un sujet important, et tout particulièrement en cette période, alors que le Québec a connu sept féminicides en sept semaines.

Comment se remet-on d’événements traumatisants? Peut-on s’en remettre? Et quand ça vient avec la perte d’un enfant, tué par un conjoint violent, peut-on se relever? Pourquoi les personnes violentes s’en prennent-elles aux enfants? Et quand on est élevé par un parent violent, quel adulte devient-on?

Ce sont des questions lourdes, mais cruciales que pose Ingrid Falaise aux courageuses femmes qui ont accepté de s’ouvrir à elle. Dans un cas, une femme raconte comment son ex a assassiné son bébé avant de s’enlever la vie, par pure vengeance. Une autre raconte comment elle a repris les patterns violents de sa mère dans ses propres relations amoureuses. Une autre encore explique comment elle a longtemps pris le côté de son père, malgré sa violence envers sa mère, puisqu’il l’a manipulée au moins de lui laisser croire que c’était sa mère qui était la source du problème.

Les projets d’Ingrid Falaise sont nécessaires parce qu’ils brisent l’isolement. Tout le monde peut être victime de violence conjugale, peu importe l’âge, l’origine ethnique, la classe sociale ou même le sexe. Des témoignages comme celui de celle qui s’est donné la mission de sauver des vies sont importants pour que les victimes réalisent ce qu’elles vivent et sachent qu’elles ne sont pas seules, qu’elles peuvent recevoir de l’aide.

Malheureusement, l’aide ne vient pas toujours assez vite, et la comédienne a bien pris soin de pointer ici encore les failles du système. On pense aux femmes qui ont perdu la garde de leurs enfants parce qu’elles ont dénoncé le père violent, aux appels à l’aide qui n’ont pas été écoutés des policiers et qui ont coûté la vie à des personnes, ou simplement le fait que les féminicides ne sont pas, contrairement aux autres crimes, en baisse. Au-delà de ces constats, Ingrid Falaise cherche à voir comment faire changer les choses.

Plus on suit le travail d’Ingrid Falaise, plus on constate quelques répétitions. Personne n’est à l’abri d’un M, comme elle les appelle. Des ailes, ça repousse. Ces phrases, on les a déjà entendues, mais elles sont si fortes et si nécessaires qu’on ne les répétera jamais trop. Les ailes d’Ingrid ont repoussé. Ça a pris du temps, mais cette femme résiliente a maintenant un message à passer, et elle nous donne inévitablement des frissons quand elle le fait.

Face aux monstres : La reconstruction est disponible en rattrapage sur ICI Tou.tv.

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Bête noire, une série prenante et sans répit

C’est rare qu’une série québécoise puisse rivaliser avec les grosses productions américaines. Ce n’est pas que nos scénarios ne sont pas de qualité ou que nos artisans manquent de talent, loin de là. C’est souvent, bêtement, une question de moyens. Mais pour Bête noire, première série réalisée par la cinéaste Sophie Deraspe (Antigone), Série Plus a injecté les gros dollars. La chaîne est, comme bien d’autres diffuseurs, plutôt frileuse à l’idée de dévoiler le montant exact, alors disons simplement que chacun des épisodes d’une heure a coûté environ trois fois plus que la moyenne québécoise. Et ça paraît.

Bête noire raconte, avec une qualité cinématographique impressionnante, une histoire difficile, celle d’une famille — les Tremblay — au lendemain d’une tuerie en milieu scolaire. Sauf que cette famille, c’est celle du tueur, de l’adolescent qui a pris six innocentes vies avant de s’enlever la sienne. Ce point de départ a de quoi donner des frissons et n’est pas sans rappeler les témoignages de Monique Lépine, des parents du tueur de la fusillade de Dawson ou encore de la mère d’un des tireurs de Columbine, des ouvrages et des entrevues que les auteurs, Patrick Lowe (Mémoires vives) et Annabelle Poisson (Le Chalet), ont consultés dans leur travail de recherche étoffé.

Crédit:Lou Scamble

La série s’ouvre sur Mélanie (la toujours excellente Isabelle Blais), qui travaille dans une garderie lorsqu’elle aperçoit aux nouvelles qu’un attentat est en train d’avoir lieu à l’école de ses deux adolescents, Jérémy (Zakary Auclair) et Léa (Marine Johnson). La panique la prend rapidement, évidemment, et elle se rend sur les lieux où elle retrouve son conjoint, Luc (Stéphane Gagnon), jusqu’au moment où elle se fait dire des mots qu’aucun parent ne veut entendre dans sa vie : votre fils est une des victimes, mais c’est aussi le coupable.

Le tour de force, ici, c’est de ne jamais montrer la fusillade, ne jamais glorifier cet acte atroce comme s’il s’agissait d’un événement spectaculaire. Les auteurs ont d’ailleurs tenu à répéter en rencontre de presse qu’ils ont à coeur la mouvance voulant qu’on évite de prononcer les noms des assaillants. Ce ne sont ni des héros ni des célébrités et personne ne souhaite leur donner la gloire qu’ils recherchent d’une manière aussi tordue et macabre. « On a abordé ça avec le plus de pudeur, le plus de circonspection [possible], en essayant de ne pas en faire un spectacle », a affirmé Patrick Lowe aux médias.

Zakary Auclair dans Bête noire
Crédit:Lou Scamble

Non, ce qui est exploré ici, c’est vraiment l’après-coup que vit la famille. Comme pour n’importe quel deuil, encore plus quand il est aussi particulier que celui-ci, les proches ne réagissent pas tous de la même manière. Certains ont honte, certains se sentent coupables, d’autres tombent dans la consommation, quelques-uns ont des choses à cacher…

Parce qu’en plus de devoir enterrer leur fils, de subir la perquisition dans leur maison, le harcèlement des médias, les confrontations parfois violentes avec les familles des victimes et les autres membres affectés dans la communauté, les questions incessantes, la cyberintimidation, les jugements constants, le sentiment d’avoir failli à son enfant et toutes les autres émotions complexes qu’on peut imaginer, les parents doivent aussi traverser l’enquête, et certaines personnes dans leur entourage ont moins envie de parler de ce qu’elles savent que d’autres.

Isabelle Blais et Sophie Cadieux dans Bête noire
Crédit:Lou Scamble

Cette enquête est menée par la psychiatre-coroner Éliane Sirois (Sophie Cadieux), dont le calme cartésien n’atténue pas la profonde empathie qu’elle ressent pour la famille Tremblay, empathie accentuée par sa vie personnelle qui est dans un grand tournant. Elle cherchera à comprendre ce qui est arrivé, ce qui a poussé Jérémy à commettre un tel acte irréparable, impardonnable, et développera une connexion avec la mère endeuillée, qui a besoin de ces réponses. Comment ce jeune qui avait du talent en dessin, un grand ami depuis longtemps (même si celui-ci avait changé d’école) et des parents aimants malgré son adolescence un peu difficile en est-il arrivé là?

Éliane Sirois doit également composer avec le sergent Boisvert (Martin Dubreuil), un enquêteur de la vieille école qui ne connaît clairement pas la définition du mot « compassion » et qui est pressé de clore l’affaire pour satisfaire l’opinion publique.

Crédit:Lou Scamble

En plus de la famille immédiate de Jérémy (qu’on découvre lui-même peu à peu à l’aide de quelques flashbacks) et des gens en charge du dossier, on rencontre au fil des épisodes d’autres personnages qui ont eu une influence sur l’adolescent. On pense à Zac (Lévi Doré), le chum de Léa; à Steve (Pierre-Luc Brillant), le frère de Mélanie; à Cassandre (Audrey Roger), la meilleure amie de Léa; à Charlie (merveilleuse Nahéma Ricci), une élève de l’école. Cette dernière se dévoile au compte-gouttes, mais seigneur que ce personnage est frappant.

Crédit:Lou Scamble

Plein de vies brisées, de gens traumatisés à jamais, de nouveaux éléments de preuve qui viennent tout changer. Bête noire est très intense, tout le temps. Il n’y a aucune pause, aucun moment où on peut reprendre notre souffle. Et ça, on ne peut qu’imaginer à quel point ça reflète le sentiment de manque d’air que ressentent les personnages — et les vraies victimes collatérales de ces tueries — à travers toute cette panique.

Bête noire sera diffusée les mercredis à 20h sur Série Plus dès le 31 mars. Pour voir la bande-annonce, c’est par ici.

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Toute la vie refait table rase pour sa finale de saison

On avait été un peu étonné au début de cette deuxième saison de Toute la vie de constater que pratiquement toutes les intrigues qu’on avait suivies durant la première année étaient terminées et que les compteurs étaient pour ainsi dire remis à zéro. Oui, la série porte sur des adolescentes enceintes et une grossesse ne dure que neuf mois, pas plusieurs saisons. Quand même, l’école Marie-Labrecque est également supposée accueillir des filles-mères, mais elles ne sont pas nombreuses à rester dans l’établissement après leur accouchement, ce qui explique ce gros roulement au sein de la distribution.

Il faut croire que l’autrice, Danielle Trottier, aime bien l’idée de faire table rase chaque année, puisqu’elle a fait le même traitement pour la finale de la deuxième saison, qui s’est conclue mardi soir à l’antenne d’ICI Télé. Déjà, au fil des dernières semaines, plusieurs élèves avaient quitté l’école : Méli (Jemmy Echaquan-Dubé) est retournée vivre dans sa communauté avec son enfant et Éloize (Élizabeth Tremblay-Gagnon) est tragiquement décédée (tout comme Anaïs, jouée par Cassandra Latreille), tandis que Viviane (Milya Corbeil-Gauvreau) et Charlotte (Romane Lefebvre) sont rentrées chez elles sans bébé, par choix. Quant à Riliana (Zeneb Blanchet), le personnage est resté plutôt secondaire, malgré qu’on pensait qu’il serait davantage en vedette cette année. Dommage.

Mardi soir, c’était donc la fin pour Sassan (Lyna Khellef), seule élève présente au début de la saison qui était toujours dans la série. Bien qu’elle continue de se battre avec ses parents, elle le fait désormais d’une manière plus responsable, en utilisant des moyens légaux et de l’aide d’accompagnatrices spécialisées. Mais bon, sans grande surprise, maintenant que son intrigue (limite islamophobe) est pas mal terminée et qu’elle a atteint la majorité, elle a choisi de quitter l’établissement scolaire avec sa fille, Alice, pour s’installer chez son amoureuse, Vic (Charlotte Aubin).

Tina (Hélène Bourgeois-Leclerc) aussi s’en va de Marie-Labrecque, non sans une bonne dose de nostalgie. Surtout, elle a enfin atteint son but : rencontrer sa mère biologique. L’autrice nous a ici montré une réalité qui n’est pas rose, puisque comme d’autres enfants adoptés, la directrice de l’école n’a pas eu les belles retrouvailles qu’elle espérait, au contraire. Sa mère biologique, schizophrène et très vulnérable, n’a pas l’intention de la revoir, mais maintenant que ce dossier est clos, la porte est ouverte pour que Tina reconnecte avec sa mère adoptive, qui aurait pu s’éviter bien des nuits blanches en parlant ouvertement à sa fille de ses racines.

Daphné (Marguerite Bouchard) est quant à elle toujours prise dans le cycle infernal de la violence conjugale. Ses intervenants (dont le personnage de Céline Bonnier) ont poussé un soupir de soulagement quand son foetus est décédé à cause des mauvais traitements qu’elle subissait, mais ils sont loin de voir le bout de cette histoire maintenant qu’elle s’est fait rentrer dans la tête l’idée de se marier. Comble du malheur, son monstre de chum (Mattis Savard-Verhoeven), qui est en prison après l’avoir enlevée, est contraint de la transformer en mule pour qu’elle fasse entrer de la drogue dans l’établissement carcéral. Daphné deviendra-t-elle elle-même une détenue? C’est bien parti pour ça… En tout cas, cette scène a définitivement été le climax de l’épisode, la finale ayant été étonnement plus calme que ce qu’on avait anticipé.

Danielle Trottier a intégré un autre nouveau personnage au cours des derniers épisodes et on a bon espoir de continuer de le suivre dans la prochaine saison. Il s’agit de Derek (Henri Picard), un jeune père qui a été mis dehors de la maison familiale et qui vit avec son bébé dans la rue. Si son enfant a finalement été placé (ouf!) en attendant qu’il retombe sur ses pieds, l’adolescent n’a pas l’air spécialement motivé à l’idée de réintégrer le système…

Christophe (Roy Dupuis) sera-t-il, au final, le seul visage familier de la troisième saison, qui a déjà été confirmée? On aurait pu le croire jusqu’aux dernières secondes de la finale, quand il est rentré dans son appartement et qu’il s’est fait frapper par un mystérieux intrus. Serait-ce en lien avec ses problèmes familiaux? On peut le croire, et ça voudrait également dire qu’on en saura plus à l’automne prochain.