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«Drôles de Véronic»: Une comédie qui gagnerait à miser plus sur l’actualité

À compter de la semaine prochaine, TVA présentera sa comédie à sketchs mettant en vedette Véronic DiCaire. Intitulée Drôles de Véronic, la nouveauté mise sur le talent de la chanteuse pour parodier des personnalités publiques et, après avoir vu deux épisodes, on peut dire qu’elle sait faire tenir un projet sur ses épaules! Il fallait s’y attendre, puisqu’on parle tout de même d’une imitatrice réputée et talentueuse, mais on découvre également qu’elle est une excellente comédienne.

Véronic DiCaire n’est cependant pas seule dans l’émission qui mise sur son prénom. Fabiola AladinGabrielle CôtéJosée DeschênesCatherine ChabotJoanie GuérinSharon IbguiAnglesh Major, Benoît Mauffette et Éric Bernier y figurent également, ce dernier étant particulièrement présent à l’écran, du moins, de ce qu’on a pu voir.

On en vient d’ailleurs parfois à se demander pourquoi le titre est autant axé sur une seule personne tellement les autres participent au résultat, mais il faut dire que TVA avait la volonté de travailler avec Véronic et que celle-ci a contribué au scénario de l’autrice principale, Marie-Andrée Labbé (Trop), tout comme Josée Fortier, Virginie Fortin et Odrée Rousseau.

On est assez habitués de voir des groupes d’humour dans ce genre de productions (Les AppendicesRBO) ou alors que tous les comédiens et comédiennes soient sur un même pied d’égalité (LOL 🙂, Like-moi), ce qui distingue certainement Drôles de Véronic d’autres émissions semblables.

Mais si la nouveauté nous rappelle toutes sortes de comédies à sketchs qu’on a vues défiler au fil des années, c’est surtout au Bye Bye qu’elle nous fait penser, l’autrice principale (dont on adore la plume comique) ayant d’ailleurs participé au brainstorm de l’édition 2010. Et c’est justement là où on décroche un peu : Drôles de Véronic est si proche d’une revue de fin d’année dans son style qu’on s’étonne qu’elle soit si déphasée par rapport à l’actualité.

Crédit:TVA

Ainsi, une parodie de Chambre en ville, rebaptisée Chambre en campagne, offre de bons moments et de bons gags (notamment un caméo de Grégory Charles!), mais parodier une émission qui s’est terminée il y a 25 ans sans la rattacher à une réalité plus contemporaine, ce n’est pas ça qui va raccrocher les jeunes à la télévision québécoise!

Autre exemple, un sketch rigole du titre d’égérie de Sarah-Jeanne Labrosse à Révolution… ce dont on riait quand la compétition de danse a été lancée en 2018. Un peu tard, et peu efficace quand c’est la deuxième fois en huit minutes top chrono qu’on aborde cette émission de TVA dans la nouveauté.

Crédit:TVA

En fait, les sketchs qui réussissent mieux leur coup sont ceux qui, justement, surfent davantage sur l’actualité. La recherche d’un nouvel animateur ou d’une nouvelle animatrice pour L’Amour est dans le pré avec des parodies de Simon Boulerice, Louise Latraverse et Serge Denoncourt en auditions pour la téléréalité est parmi les meilleurs numéros qu’on a pu voir dans ces deux premières demi-heures. Même chose pour celui dans lequel Melania Trump cherche des conseils d’autres femmes de dirigeants (bien qu’un peu en retard, considérant qu’elle a enfin quitté la Maison-Blanche aujourd’hui).

On nous glisse à l’oreille qu’il y en aura d’autres dans ce style, notamment un sketch parodiant Big Brother Célébrités avec des vedettes comme Moman de La Petite Vie. Ça s’annonce plus prometteur qu’une énième reprise de Fille de personne II.

Crédit:Vivien Gaumand pour TVA

Un autre point fort de la nouveauté, c’est qu’on donne beaucoup dans le sketch parodique, mais pas que. Oui, Véronic DiCaire incarne tantôt Isabelle Boulay, tantôt Céline Dion, mais il y a aussi des personnages créés de toutes pièces, comme une courtière immobilière vulgaire qu’on ne s’étonnerait pas de revoir plus d’une fois au cours de la saison.

Drôles de Véronic semble par contre par moments avoir de la difficulté à trouver sa propre identité. Un petit segment, rapide et comique, présente une dame qui dérange sans trop le savoir et qui vient jaser de tout et de rien dans des contextes qui ne s’y prêtent pas du tout. Mais un petit air, quoique fort amusant, nous évoque encore une fois les Tim & Eric de ce monde en version édulcorée. Ce constat devrait tout de même s’atténuer au fil des épisodes.

Crédit:TVA

En même temps, la production et le diffuseur sont justement très satisfaits de ce résultat un peu hétéroclite. Ce n’est pas tout le monde qui a le même humour et offrir des sketchs de nature différente les uns des autres permet de rejoindre plus de gens. À trop vouloir plaire à tout le monde, on finit parfois par le plus plaire à personne, mais on doute que ce soit le sort qui attend Drôles de Véronic, puisque, après tout, on a tous besoin de rire un peu par les temps qui courent.

Drôles de Véronic sera diffusée sur les ondes de TVA les mercredis à 21h30 dès le 27 janvier.

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«Flirt à l’aveugle», plus mignon et moins cinglé que «Love Is Blind»!

Mercredi, Canal Vie présentait le tout premier épisode de Flirt à l’aveugle, sa toute nouvelle téléréalité qui satisfera notre côté voyeur cet hiver. Comme Love Is Blind, la téléréalité de Netflix qui a vaguement inspiré cette émission, on cherche à savoir si la maxime voulant que l’amour soit aveugle dit vrai ou pas du tout. Mais ne vous inquiétez pas : le format n’est pas coucou au point de demander à des inconnus de se fiancer.

Animée par Félix-Antoine Tremblay, cette nouveauté présente un concept assez simple : chacun des 12 épisodes nous fait découvrir une célibataire qui rencontre trois prétendants, mais sans les voir et sans même connaître leur âge. Tous munis d’une caméra accrochée à leur poitrine, ils l’entendent et lui parlent, mais ne lui montrent que ce qui se trouve face à eux et pas leur (joli?) minois.

Il faut savoir cependant que l’animateur a fait plusieurs appels sur ses réseaux sociaux durant les tournages afin de trouver des participants issus de la diversité; la saison pourrait donc notamment mettre de l’avant des candidats homosexuels, bien que la production avait annoncé l’émission de manière plus hétéronormative en parlant seulement de femmes à la rencontre d’hommes.

À l’écoute de cette première heure diffusée cette semaine, on sent rapidement que le format repose en partie sur la (ou le, potentiellement) célibataire pivot. La personne doit évidemment être assez spontanée, puisque ses réactions composent une bonne partie de l’émission. Mais Félix-Antoine y compte aussi pour beaucoup : il sait mettre rapidement son invitée à l’aise et son animation implique notamment d’avoir des discussions complices avec la personne qui vient s’ouvrir le coeur à la télévision.

Le ton est léger, bien sûr (« T’es super belle, bravo pour ça en partant », de dire l’animateur en introduction à la séance de speed dating), mais le contexte est propice aux confidences. Le plateau a plus l’air d’un salon qu’autre chose et Félix-Antoine participe à une partie des rencontres amoureuses, ce qui fait que ses interventions complètent celles de la célibataire et créent rapidement une dynamique presque amicale. En fait, il est un peu comme un chaperon, mais qui conseille son interlocutrice en fonction des réticences ou des attirances de celle-ci. Sa sensibilité et son empathie lui permettent de bien saisir les émotions de l’autre et de placer son animation en fonction de ce qui est vécu.

Plusieurs étapes composent un épisode. D’abord, l’animateur s’assoit avec celle (ou celui) qu’il accompagnera afin de cerner sa personnalité, mais surtout, ce qu’elle recherche chez un partenaire. Viennent ensuite les premières rencontres, vues sur un écran et auxquelles assiste Félix-Antoine. Petit bémol ici : ce segment est trèèèèès rapide. « T’aimes le sport? Cool, moi aussi. Bye à plus tard », et on passe au prochain.

Une fois ce premier tour complété, l’animateur quitte la pièce pour laisser la célibataire faire un second tour de ses rencards, cette fois seule avec sa télé. Cette étape mériterait d’être revue et peaufinée : transformer ces deux rencontres distinctes avec chacun des trois prétendants en un seul segment rendrait peut-être le tout plus naturel, puisqu’on s’explique mal ces allées et venues. Oui, ça permet de saisir les premières impressions, mais ça manque un peu de fluidité et l’émission gagnerait à mieux ficeler ce point, d’autant plus que Félix-Antoine revient, toujours sans trop d’explication, pour le troisième et dernier round de rendez-vous galants.

Après toutes ces rencontres, la célibataire doit choisir celui qui lui a le plus plu dans une finale qui a des échos de Coup de foudre. Après qu’elle ait pris sa décision, tous ceux à qui elle a parlé se présentent silencieusement sur le plateau afin qu’elle pointe du doigt celui qu’elle trouve le plus cute avant qu’on ne dévoile son choix et qu’elle prenne quelques minutes pour décider si oui ou non elle désire poursuivre l’aventure avec lui hors caméra ou pas.

Vous l’aurez deviné, ce concept donne lieu, du début à la fin, à des moments plein de malaises et absolument savoureux, comme un gars qui allume sa caméra sur ses jambes avec son maillot de bain à ses chevilles (oui, on a cru un instant qu’il était en direct du trône et oui, on parle bien de celui dans les WC, pas de celui en fer qui a fait capoter les fans de HBO). Mais il y a de quoi être surpris quand on assiste à des moments plus touchants. Disons qu’on ne s’attendait pas à voir des gens au bord des larmes dans Flirt à l’aveugle!

La nouveauté n’est pas le genre de production qui va occuper les pages de memes sur le web pendant des mois, comme c’est le cas d’Occupation Double ou de Big Brother Célébrités. Mais, à la manière de Célibataires à boutte, elle offre un divertissement au même niveau intellectuel que d’autres téléréalités, sans nécessiter le même engagement des téléspectateurs et téléspectatrices.

Surtout, Flirt à l’aveugle réussit son mandat, puisqu’au final, la célibataire est vraiment confrontée à LA question : l’amour est-il aveugle? Si la personne choisie n’a pas l’apparence physique qu’on espérait, est-ce que ses valeurs peuvent compenser? Comme quoi on peut y répondre sans se passer la bague au doigt…!

Flirt à l’aveugle est diffusée les mercredis à 20h sur les ondes de Canal Vie depuis le 13 janvier.

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La fille de Mélissa Désormaux-Poulin crève l’écran

Noovo présentait mercredi le tout premier épisode d’Entre deux draps, une des premières fictions de la chaîne avec Contre-offre, et on peut dire que ça a assez bien commencé!

Déjà, si on prend le pouls du public sur les réseaux sociaux, les commentaires sont très positifs : bien des internautes affirment avoir ri, tout comme nous, en voyant cette première heure hier soir. Matthieu Pepper, qui signe ici sa toute première série, risque de nous gâter en one-liners qui pourraient bien devenir iconiques s’il continue de nous offrir des phrases aussi succulentes que « mon vagin a eu mal au coeur » (promis, juré, dans le contexte, c’était très amusant).

Entre deux draps est un concept qui est né dans la tête de l’humoriste quand il a réalisé qu’il vivait plus dans sa chambre que dans son appartement. On retrouve donc cinq duos qui n’interagissent pas entre eux et qu’on voit évoluer chacun de leur côté entre les quatre murs de leur petit sanctuaire de dodo.

C’est une idée franchement intéressante de faire une comédie à sketchs avec si peu de personnages qu’on voit toujours dans le même décor. Étonnamment, ça ne limite pas vraiment les possibilités de scénario, du moins si on compare avec une autre sitcom, parce que c’est sûr que, dans l’absolu, le format rendrait difficile un épisode consacré à l’ascension du Kilimandjaro, mettons. Les différents personnages discutent de leur journée, de leurs problèmes. Ils mangent, ils s’obstinent, ils vivent, quoi, et ne font pas juste dormir, s’habiller ou faire des parties de jambes en l’air! C’est même un concept qui permet de rebondir sur l’actualité par des échanges; on parle, par exemple, d’un chef qui se fait accuser d’appropriation culturelle pour avoir cuisiné japonais…

Un des plus de la série, c’est qu’elle présente des réalités différentes les unes des autres. Bon, pas des réalités diamétralement opposées, mais tout de même, on n’a pas l’impression de scèner cinq fois dans le même foyer.

Il y a Valère (Fayolle Jean Jr.) et Thomas (Matthieu Pepper), deux amis qui deviendront colocs après que ce dernier se fasse lamentablement sacrer-là par sa blonde infidèle. Il y a Luc (François Papineau) et Marie-Ève (Bénédicte Décary), un couple plutôt nouvellement formé qui ne vit pas encore ensemble et qui a une assez grande différence d’âge. Il y a Antoine (Pier-Luc Funk) et Lydia (Virginie Ranger-Beauregard), qui forment peut-être la paire la moins originale des cinq, mais qui pourraient servir à souligner des écarts financiers en raison des origines plus modestes de l’un que de l’autre. Il y a Jean-Pascal (Simon Pigeon) et Simon (Antoine Pilon), deux amoureux qui travaillent dans des milieux très distincts et qui teintent leur personnalité.

Finalement, il y a Virginie (Karine Gonthier-Hyndman) et Marco (Guillaume Girard), les seuls parents dans le lot et donc les seuls qui ont un enfant qui vient les déranger dans leur chambre toutes les cinq minutes. C’est Florence Pilotte, la fille de la comédienne Mélissa Désormeaux-Poulin, qui incarne ce personnage si merveilleux qui porte d’ailleurs son prénom. Il s’agit d’un premier rôle pour la fillette et on doit dire qu’elle crève l’écran. La jeune Florence (le personnage, pas l’actrice) a des airs de sociopathe, que ce soit quand elle écrase une araignée ou quand elle surprend ses géniteurs en plein coït. Oui, ce gag n’est pas nouveau, mais oui, c’est toujours efficace quand c’est bien joué comme ça!


Matthieu Pepper a su créer des personnages qui, de toute évidence, sont plutôt loin de lui (à moins qu’il ait un coeur de fillette, qui sommes-nous pour le juger?). Mais une de ses forces comme scénariste, c’est de ne pas être tombé dans le piège de s’écrire les meilleures lignes. Combien de fois on a vu quelqu’un s’écrire un rôle pour se voir survivre à une avalanche ou être cruisé par tout ce qui bouge? Trop souvent. Combien de fois ça a fait un chef-d’oeuvre? Rarement. Au contraire, une des sitcoms les plus populaires de tous les temps est Seinfeld, série pour laquelle Jerry Seinfeld s’est toujours écrit un rôle sur le même pied d’égalité que ceux des trois autres têtes d’affiche. La comparaison avec Entre deux draps s’arrête là, mais c’est un point qu’on estime dans le travail de l’humoriste québécois.

Évidemment, comme cette série de Noovo met en vedette des comédiens et des comédiennes qui sont en couple ou en collocation dans la vraie vie, il y a une complicité naturelle parmi tous les duos, et ça, ça rend la nouveauté particulière… surtout parce qu’elle est une des rares productions à l’antenne en ce moment où la distanciation physique est complètement absente!

Si vous vous magasinez une seule comédie québécoise cet hiver, on vous suggère celle-ci avant Contre-offre et Caméra Café, mais on se permet de vous rappeler que Les Beaux malaises 2.0 prendra l’antenne à la fin du mois, donc peut-être voudrez-vous revoir votre panier rendu là!

Entre deux draps est diffusée les mercredis à 19h30 sur Noovo depuis le 13 janvier.

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«Deuxième chance» enfin de retour, juste à temps pour contrer la grisaille

Quand Radio-Canada a annoncé le retour de Deuxième chance en janvier 2020, un peu plus d’un an après avoir annulé l’émission, on était loin de se douter que cette quatrième saison serait présentée à travers la déprime et la grisaille d’une pandémie, mais déjà, on accueillait la nouvelle comme un cadeau. Alors, vous dire combien la production fait du bien dans le contexte…!

Patrick Lagacé, qui a coanimé l’émission durant ses trois premières années avec Marina Orsini, a cédé sa place à Monic Néron. On a déjà pu voir cette dernière dans ses nouvelles fonctions au fil des derniers mois grâce à la série de capsules produites par Deuxième chance pour nous faire patienter avant le retour, mais pour ceux et celles qui ne les ont pas vues, on peut vous dire que la journaliste d’enquête assume très bien son rôle.

Monic Néron offre en effet une bonne contrepartie à la plus émotive et toujours très attachante Marina. Visiblement pleine de compassion, très à l’écoute et sensible dans ses propos, elle est plus qu’une excellente remplaçante à son homologue; on en vient vite à oublier qu’elle n’a pas toujours coanimé l’émission!

Que ce soit pour mieux comprendre un moment de leur vie, pour remercier des inconnus qui nous ont transformés sans le savoir ou pour revoir un être cher, Deuxième chance continue d’user de magie… et de la patience d’une impressionnante équipe de recherchistes.

Tournée en pandémie, cette quatrième saison composée de 12 épisodes d’une heure ne comportera pas de recherches qui mèneront les animatrices aux quatre coins du globe dans l’espoir de réunir des personnes qui se sont perdues de vue depuis des années, mais elle contient toujours autant d’histoires qui mettent de la lumière dans l’obscurité, des larmes dans les yeux ou des sourires au visage.

Ainsi, Marina Orsini va notamment à la recherche d’un homme qui a sauvé la vie d’un autre il y a plus de 40 ans, tente de retrouver une personne qui a écrit une lettre qui a tout changé ou encore permet à une femme de renouer avec les gens qui ont accompagné son mari en fin de vie, presque 30 ans plus tôt.

Monic Néron, elle, aide entre autres une fille à reprendre contact avec son père après deux décennies, fait tout pour retracer la vieille amie d’une famille et déniche les détails d’un accident de voiture tragique qui a coûté la vie à une adolescente 50 ans plus tôt. On ne voyage peut-être pas à travers la Terre, mais on voyage certainement dans le temps.

L’émission réussit toujours à nous faire vivre des émotions, même si on essaie des fois de les réprimer! C’est qu’elle donne souvent de l’espoir et permet d’assister à des retrouvailles qui font chaud au coeur, mais elle présente également des réalités parfois très dures qui rendent l’écoute beaucoup plus triste. Heureusement, il y a cette balance entre la joie et la peine, entre la vie et la mort.

Deuxième chance est diffusée les samedis à 20h sur ICI Radio-Canada Télé dès le 16 janvier.

En coulisses

On vous laisse avec la bande-annonce du premier épisode de la saison.

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Katherine Levac et beaucoup d’amour dans les prés

L’année a commencé comme si un truck de déneigement nous avait déversé son contenu en pleine poire. Entre les annonces liées au confinement au Québec et les événements de la dernière semaine chez nos voisins du Sud, 2021 manque jusqu’à maintenant de soleil et de douceur. Eh bien, on en aura une bonne dose tous les jeudis à 20h à compter du 14 janvier, puisque L’Amour est dans le pré s’apprête à lancer sa neuvième saison. On vous le dit en partant : des couples ont été formés durant les tournages cette année encore!

La téléréalité qui a jusqu’à maintenant créé 12 unions durables et bientôt 23 enfants (il y en a un actuellement en construction) présente cette année quelques petites nouveautés. D’abord, il y a bien sûr le changement d’animatrice, puisque Katherine Levac succède à Marie-Ève Janvier. On sent par moment que sa prédécesseure l’a bien coachée, mais l’humoriste qui marque ici sa première animation met ses couleurs assez rapidement dans l’émission, sans la dénaturer. On peut dire mission accomplie pour cette fan de ce qu’elle décrit en conférence de presse comme un « Tinder agricole extrêmement « trustable » ».

D’ailleurs, le premier épisode de la saison est légèrement différent de ce qu’on a vu au cours des dernières saisons : plutôt que de livrer les lettres aux agriculteurs, Katherine va les voir pour qu’ils lui dévoilent les cinq personnes qu’ils souhaitent rencontrer. Ça donne des discussions plus vivantes, ça permet de donner plus de temps d’écran à la nouvelle animatrice pour qu’on se familiarise avec elle et ça évite la manipulation des lettres par trop de gens, chose qui n’aurait pas été souhaitable en temps de pandémie.

La pandémie, justement, implique que les idylles naissantes sont plutôt platoniques. Mais attention, elles ne sont pas plates pour autant! Suivant les recommandations, la production a demandé aux agriculteurs ainsi qu’à leurs prétendantes ou leurs prétendants d’appliquer la distanciation sociale, même durant la semaine où tout le monde habite sous le même toit, à l’exception des 15 minutes par jour allouées par l’UDA durant lesquelles les contacts leur étaient permis… mais pas les baisers.

On nous glisse à l’oreille que ça se dévore du regard malgré tout et que la tension sexuelle n’est pas moins présente. On vous rassure aussi : il y aura des échanges de salive. Seulement, ils auront lieu une fois que les agriculteurs n’auront plus qu’une seule personne dans leur coeur. Dans le même ordre d’idées, les voyages dans le Sud ont bien sûr été abandonnés cette année. On verra plutôt les tourtereaux finir leur aventure avec des escapades dans la région de Montréal avant le désormais classique épisode de retrouvailles qui viendra conclure la saison. Vous pouvez aussi oublier les partys de région dans le garage ou au bord d’un feu de camp.

L’ultime nouveauté à l’émission, c’est un premier agriculteur gai de l’histoire de la téléréalité au Québec. Le format international de L’Amour est dans le pré a connu plusieurs couples du même sexe, mais aucun qui n’a duré jusqu’à maintenant. Ça pourrait donc être doublement une première avec Alex, un producteur laitier, avicole, porcin, acéricole et meunerie de 30 ans qui s’est décidé à s’inscrire à l’émission à force d’être confiné. La fin du monde, ça se vit mieux à deux!

On ne vous le cachera pas, Alex est un véritable coup de coeur pour notre équipe et on s’imagine bien qu’il le sera aussi pour le public. Il est charismatique, il est attachant et, surtout, il veut vraiment trouver l’amour. Notre petit doigt nous dit qu’il ne finira pas l’aventure tout seul…! Vraiment, c’est difficile de ne pas l’adorer et lui souhaiter en partant une multitude d’enfants avec l’homme de ses rêves.

Denis risque également de plaire à bien des téléspectateurs et téléspectatrices, comme c’est souvent le cas avec les agriculteurs plus âgés (pensons à Nicolas, qui file toujours le parfait bonheur avec sa belle Louise!). Ce producteur laitier et de maïs sucré de 60 ans est décrit par la production de L’Amour est dans le pré comme un « homme de parole ».

Julien, 30 ans, producteur laitier et de grandes cultures, est le « viking au coeur tendre » de la saison. Bien intentionné, il aura quelques « maladresses » que ses prétendantes n’hésiteront pas à lui mettre au visage. C’est aussi comme ça que Martin Métivier, producteur exécutif de la téléréalité, décrit Marc-Antoine, 25 ans, producteur de veaux de grain et de grandes cultures qui est par ailleurs un grand ami de Philippe de la dernière saison de l’émission. À la recherche de l’amour pour la première fois, il sera lui aussi plutôt « maladroit » et se le fera dire par les filles présentes sur sa ferme.

Finalement, Martin, un producteur laitier de 25 ans, touchera sûrement le public avec sa démarche sincère, lui qui ne veut pas d’un choix superficiel. C’est lui qui a reçu le plus de lettres de prétendantes, mais on ne vous dira pas le total pour ne pas lui enfler la tête!

Comme d’habitude, les agriculteurs choisiront les trois personnes qui viendront sur leur ferme après en avoir rencontré cinq. Ces séances de speed dating sont toujours aussi délicieuses; elles comportent cette année encore la classique question du nombre d’enfants désirés (toujours un peu étonnant quand c’est entre des gens qui se connaissent depuis environ 45 secondes), mais aussi de magnifiques malaises, comme une demoiselle qui compare la vie de ferme avec le chalet sur le bord du lac ou encore le fantastique lapsus « je suis enfin contente de te voir ». Mais surtout, ces premières rencontres vous permettront de voir ce qui a tout l’air d’un coup de foudre…

L’Amour est dans le pré connaît un vent de fraîcheur cette année, juste assez pour se renouveler sans rien enlever de ce qui fait son succès depuis 10 ans.

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«Faits Divers»: Une ultime saison qui ne donne pas le goût que ça s’arrête!

Il y a de ces séries qui excellent année après année, et Faits Divers est définitivement une de celles-là. Plus les saisons passent, plus l’intrigue est délirante.

La première nous a fait découvrir Constance (Isabelle Blais), son équipe et le monde de la criminalité de Mascouche. La seconde nous a amenés dans un camping de nudistes. La troisième a mêlé ferme de dindons et abduction par des extraterrestres. Cette fois, c’est un meurtre de mariachi et les élucubrations d’un polémiste de radio poubelle qui nous occupent, le temps des six épisodes qui composent l’ultime saison de cette série à laquelle on n’a pas envie de dire adieu.

Disponible depuis jeudi sur l’Extra d’ICI Tou.tv et à l’antenne d’ICI Radio-Canada Télé à compter du 15 février, le dernier chapitre de Faits Divers nous ramène à Mascouche alors que la ville est, comme le reste du monde, frappée par la pandémie. Eh oui, elle a été intégrée à l’émission, mais ne vous inquiétez pas, c’est loin d’être lourd ou central à l’histoire. C’est surtout une façon toute naturelle d’expliquer la présence de figurants masqués ou la distance de deux mètres entre les personnages, une technique utilisée par d’autres productions également.

Chaque saison, Faits Divers nous séduit par ses personnages hors de l’ordinaire qui contrastent avec ceux plus typiques qui forment l’entourage de Constance. Cette année, c’est Albert Scott-Ducharme (Simon Lacroix) qui nous fait capoter avec ses lignes absolument parfaites et la courbe de son personnage dont le moral se dégrade à vu d’oeil. Albert, c’est un chroniqueur radio qui fait fureur pour ses positions de droite, principalement sa vision très fermée sur l’immigration. On est dans la parodie, c’est clair, mais une parodie fine et intelligente.

Crédit:S. Gauvin pour ICI Télé

On rêverait que ce personnage ait son propre spin-off tellement on s’en délecte, mais toujours faut-il qu’il survive à toutes les péripéties qui l’attendent. Parce que des morts, il y en a à la pelle dans cette saison qui est peut-être la dernière, mais certainement pas la moindre.

La raison pour laquelle Albert s’effrite à cette vitesse, c’est qu’il se retrouve bien malgré lui dans une affaire criminelle. Sa mère Françoise (Dominique Leduc), qui est tout son contraire et qui a notamment bâti un programme d’insertion pour les nouveaux arrivants, traficote avec des trafiquants, chose qu’il découvrira quand il se retrouvera les deux pieds dedans. Ces criminels, ils sont en partie menés par Dany, le personnage d’un Éric Bruneau transformé en gangster au cou tatoué d’un scorpion.

Françoise connaît bien Constance et ses proches puisqu’elle est allée avec sa mère au collège. Et Constance a d’ailleurs une vie personnelle aussi occupée que sa vie professionnelle. Avec un nouveau bébé, son quatrième enfant, et de nouveau en couple avec Sylvain (Patrick Hivon), une relation qui promet de lui donner encore quelques ulcères, disons qu’elle a pas mal de choses sur le feu. Notamment beaucoup, beaucoup de meurtres.

Alors que bien des séries se lavent les mains du message qu’elles envoient, l’autrice Joanne Arseneau semble prendre une position assez évidente en faveur de l’immigration. Et on ne fait pas qu’en parler : une foule d’acteurs méconnus d’origines latines font partie de la saison et, en plus d’être à découvrir, ils la ponctuent d’échanges hispanophones. Parlez-nous de ça, une production qui ne panique pas à l’idée de devoir mettre des sous-titres ici et là!

La dernière saison de Faits Divers est offerte dès maintenant sur ICI Tou.tv Extra.

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«Contre-offre», une comédie immobilière réussie

La voici, la voilà, la toute première fiction de NoovoContre-offre prendra les ondes le 12 janvier et, sans révolutionner le monde de la télé, la nouveauté sympathique trouvera certainement son public.

On y suit Christine (Marie-Soleil Dion), Daphnée (Emmanuelle Lussier-Martinez) et Jade (Noémie O’Farrell), trois soeurs qui décident de reprendre l’entreprise familiale, l’agence immobilière Lévesque, quand leur père Alain (Normand D’Amour) pète une coche digne de quelqu’un qui est au bout du rouleau. Tanné de se fendre en quatre pour vendre les maisons ordinaires de gens qui pensent vivre à Versailles, pour le paraphraser, il choisit de s’exiler dans le Sud au moins un moment.

Les trois femmes sont appuyées par Marcel (Antoine Vézina), un courtier plein de bonnes volontés, mais dont les méthodes dépassées sont plutôt… inefficaces, soyons honnêtes. Mais elles aussi ont des croûtes à manger. Jade tente en parallèle de percer comme comédienne et fait la belle gaffe de tourner une publicité pour une compagnie immobilière sans agent. Daphnée est très agile pour conjuguer travail et famille, elle qui est la mère monoparentale (et très cernée) de Marie Lune (Charlie Pierre), mais elle semble toujours un peu dépassée.

Quant à elle, Christine est une carriériste qui n’a plus à prouver ses compétences, mais son dévouement pour l’entreprise familiale pourrait souffrir de son flirt apparent avec la compétition, l’agence Intermax, et plus précisément avec son rival, le courtier Marc Huard (Pierre-Yves Cardinal).

Tous ces personnages ainsi que les liens qui les unissent sont placés très rapidement. Pour vous donner une idée, dans les 10 premières minutes, on dit deux fois plutôt qu’une que la mère des trois soeurs est décédée. Mais bon, une comédie à sketchs comme celle-ci n’a pas vraiment à faire dans la subtilité et les nuances!

D’ailleurs, ça s’applique aussi aux situations plus ou moins abracadabrantes auxquelles font face nos nouvelles courtières favorites. Ici, elles doivent faire visiter la maison d’une anthropologue soigneusement décorée de bibelots phalliques (« Ça va faire la queue pour rentrer ici! »); là, elles doivent composer avec un couple en pleine séparation qui est plus occupé à s’arracher la tête qu’à vendre sa maison (et oui, il y a une dispute sur les petits électroménagers).

Si les policiers sont adeptes de District 31 ou que les agents d’artistes se sont fait un devoir d’écouter Les invisibles, il n’y a pas de raison pour que ceux et celles qui baignent dans le monde de l’immobilier se laissent séduire par Contre-offre. Sans doute, les courtiers et courtières se reconnaîtront, par exemple, dans cette rivalité avec le compétiteur qui, oui, est un peu facile et prévisible, mais reste sympathique et comique à l’écran. Et les autres? Une petite comédie pour percer le froid de l’hiver devrait plaire à bien des gens, fans d’immobilier ou pas.

Contre-offre sera présentée les mardis à 19h30 dès le 12 janvier sur les ondes de Noovo. Pour plus d’images de la série, c’est par ici.

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Une dernière visite aux «Pays d’en haut» qui vaut le détour

C’est la dernière virée en calèche pour se rendre aux Pays d’en haut. La sixième et dernière saison de la série écrite par Gilles Desjardins (dont nous avons vu les trois premiers épisodes) conserve la même qualité, tant sur le plan des scénarios que de la production.

Alors que certaines séries s’étiolent avec le temps, celle-ci a su maturer comme un bon vin, se décollant tranquillement du classique du terroir pour nous plonger dans l’histoire des Laurentides à une époque pas si loin de la nôtre. Parce qu’au final, que Donalda manque de beurre est quand même bien une intrigue moins préoccupante qu’une jeune femme menacée de lobotomie pour avoir osé aimer une personne du même sexe, comme on a pu le voir dans la précédente saison. Féministe, Les Pays d’en haut? Eh bien, on voit même une femme FAIRE DES ÉTUDES. C’est vous dire!

Cette fois, c’est la sécheresse dans le Nord qui occupera principalement les habitants de Sainte-Adèle et des alentours, eux qui sont déjà affectés par la perte du curé et de sa mère. Ils s’en font beaucoup moins pour Séraphin (Vincent Leclerc), qui est entre la vie et la mort depuis qu’il s’est fait tirer dessus dans la finale de la cinquième saison, mais sont vachement intéressés par ses puits, les seuls de toute la région à ne pas être vides. Même cloué au lit, l’homme avare trouvera le moyen de manigancer, quoiqu’il se fera peut-être avoir lui-même…

Ceci dit, si on vous confirme que Séraphin est bel et bien vivant au début de la nouvelle saison, ça ne veut pas dire qu’il est en forme. Il enlaidit à vue d’oeil, comme le Seigneur des clés d’Atmosfear, et sa vie repose dans les mains… d’une femme! Quoi? Une médecin? Quelle infamie! Osera-t-il subir une opération des mains du sexe faible? Donalda (Sarah-Jeanne Labrosse), qui est enceinte, se montera-t-elle assez convaincante? Pour ça, on vous laisse la surprise.

Crédit:Bertrand Calmeau

L’enquête sur l’attentat contre Séraphin occupe aussi une bonne partie de la nouvelle saison. Le détective Pat Pessell (David Boutin) pourrait apprendre quelques trucs de la gang de District 31, parce que son enquête semble plutôt nuire à tout le monde qu’aider qui que ce soit. Celle qui en écope le plus a priori est Délima (Julie Le Breton), plus en feu que jamais, qui se retrouve à devenir « la promise » d’un homme qu’elle n’aime pas simplement pour s’éviter des problèmes. Mais un mari, Délima n’en a pas besoin. Elle découvrira bien vite qu’elle est assise sur une vraie mine d’or, et cette sécheresse prendra des airs de Manon des sources bien assez vite!

Crédit:Bertrand Calmeau

Il y a aussi le curé Caron (David La Haye), dont les actions scandaleuses seront enfin mises à la lumière du jour. Mais l’homme de foi n’a pas l’intention de tirer sa révérence aussi facilement et compte bien virer sul top au moins une dernière fois. À croire qu’il est devenu aussi complotiste que son interprète…

Radio-Canada nous glisse à l’oreille qu’une « épouvantable catastrophe » terminera la saison. On est donc loin de nous promettre une fin heureuse pour les habitants de Sainte-Adèle.

Les Pays d’en haut est disponible dès maintenant sur l’Extra d’ICI Tou.tv et sera présentée à ICI Télé à compter du 4 janvier, 21h.

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Gildor Roy lit les mémoires d’un tueur en série dans une nouvelle série

Le true crime a la cote plus que jamais ces temps-ci et le Québec emboîte de plus en plus le pas sur cette tendance. Après entre autres Le dernier soir et Sur les traces d’un tueur en série, on nous propose cet automne Fille de tueur? sur le Canal D et, à compter de la semaine prochaine, Léo-Paul Dion : Confessions d’un tueur sur la chaîne Investigation. Cette série en quatre épisodes a de quoi troubler sérieusement même les plus grands consommateurs du genre.

En 1963, Léo-Paul Dion tue et viole quatre jeunes garçons âgés de huit à 13 ans en plus d’en abuser un autre, le tout en l’espace d’à peine un mois. Ce tueur en série québécois, mort en prison en 1972, a marqué une époque et une région, soit Pont-Rouge dans le secteur de la ville de Québec. Ses contemporains s’en souviennent certainement, alors que les plus jeunes ignorent peut-être tout de cette histoire aussi barbare que tragique, mais rares sont ceux qui connaissent réellement tous les détails de cette saga que la série documentaire, dont nous avons pu voir les deux premiers épisodes, expose.

C’est le célèbre avocat Me Guy Bertrand qui a défendu l’assassin lors de son procès. Pour ce faire, il lui a demandé de lui écrire sa vie, de détailler ses souvenirs depuis sa tendre enfance, ce qui a donné un troublant document de près de 300 pages écrit au passé simple, un temps peu utilisé aujourd’hui qui donne presque un côté poétique au récit, aussi horrible soit-il. Ces mémoires, c’est la confession du meurtrier, et c’est ce que lit Gildor Roy (qui a lui-même déjà incarné un tueur dans Requiem pour un beau sans-coeur, en 1992), avec la permission de l’avocat, tout au long de la série documentaire.

L’effet qui en résulte est franchement déstabilisant, puisqu’on alterne entre les faits tels que décrits par divers intervenants (policiers, journalistes, proches des victimes) et ceux racontés par Léo-Paul Dion, qui s’autoqualifiait de monstre. Voir, par exemple, la soeur d’un des enfants assassinés se remémorer l’angoisse ressentie par sa famille à la disparition du jeune et, quelques secondes plus tard, entendre Gildor Roy narrer les souvenirs du tueur qui explique le moment où il a pris la décision de l’assassiner, c’est absolument crève-coeur.

Presque 60 ans après les faits, la série a réussi à mettre de l’avant plusieurs personnes qui ont vécu l’histoire alors qu’elle se déroulait. Un policier centenaire, l’unique Claude Poirier ainsi que des soeurs des victimes, notamment, sont interviewés. Ça prend une bonne équipe de recherchistes et des arguments convaincants pour réussir à mener un projet comme celui-ci. Mais contrairement aux autres séries de true crime nées au Québec dans la dernière année, on ne mène pas une enquête; on sort plutôt des boules à mites un moment marquant de notre histoire judiciaire pour le faire revivre dans la mémoire collective.

« De mes deux maudites mains, j’ai fait quatre petits sains », a écrit le criminel, comme le lit Gildor Roy. Il s’agit de Guy Luckeniuk, 12 ans, d’Alain Carrier, 10 ans, de Michel Morel, huit ans, et de Pierre Marquis, 13 ans. C’est d’eux qu’il faut se souvenir en écoutant Léo-Paul Dion : Confessions d’un tueur. Ces garçons, tous disparus un à la suite de l’autre par des dimanches du mois de mai, sont morts de manière cruelle, injuste, vile. Il aura fallu aux policiers plusieurs disparitions avant de prendre l’affaire au sérieux, ce qui a finalement mené à une véritable panique dans la région, alors que tous se demandaient qui serait le prochain à se volatiliser.

Le suspect a été appréhendé peu après le quatrième meurtre, mettant fin à l’hécatombe. Comme dans bien des séries du genre, l’enfance de l’assassin est ici analysée à la loupe. En un sens, on peut trouver critiquable l’idée de mettre autant d’emphase sur le narratif d’un tueur en série, mais il s’agit d’une formule assez habituelle, puisqu’une enfance marquée par la violence est plutôt commune à ce type de criminel. Léo-Paul Dion n’y a pas fait exception : victime de violence et de malnutrition chez ses parents, repris par le système et envoyé dans un orphelinat où il a été abusé puis incarcéré adolescent (chez les adultes, comme c’était le cas à l’époque) où il a été à nouveau agressé, cette fois par d’autres prisonniers et par des gardes, cet homme est parti dans la vie sans aucune chance, aucun espoir. Comme le dit un des intervenants interviewés : « Ça explique, mais ça n’excuse pas ».

La série documentaire explore aussi son sujet par un angle peu exploité dans le genre, puisque des entrevues avec des membres de la famille du meurtrier sont aussi présentées. Comme quoi la famille du criminel n’échappe pas non plus à la peine et la détresse provoquées par les gestes qu’il a commis, mais soulève une question qui mérite réflexion : Léo-Paul Dion a-t-il toujours été un monstre ou l’est-il devenu à cause de l’absence totale de ressource et d’encadrement pour l’aider à se sortir de la violence? Quelle est la responsabilité de la société dans la création d’un tueur?

Léo-Paul : Confessions d’un tueur sera diffusée les mardis à 22h dès le 10 novembre sur Investigation.

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«Les mecs», pas pour les oreilles chastes!

On l’aura attendu longtemps et elle a déjà fait couler beaucoup d’encre. La nouvelle série comique Les mecs — écrite par Jacques Davidts (Les Parent), réalisée par Ricardo Trogi (Les Simone) et produite par Guillaume Lespérance (Discussions avec mes parents) — est enfin sortie jeudi sur ICI Tou.tv Extra, un an après avoir été annoncée.

La comédie en 10 demi-heures qui suit quatre amis dans la cinquantaine (incarnés par Christian BéginNormand DaneauAlexis Martin et Yanic Truesdale) devait initialement atterrir sur la plateforme au début du mois de juin, mais la machine avait été suspendue en mars à cause de la pandémie alors qu’il ne restait plus qu’une journée de tournages à l’horaire. Cette journée, le producteur croyait au départ pouvoir la reprendre une semaine plus tard; il aura dû attendre près de quatre mois, au final.

Ces défis de logistique se sont ajoutés à une controverse née dès que le titre de l’émission avait été dévoilé, à l’automne 2019. Pour le rappel, Martine Delvaux avait écrit dans La Presse que Les mecs « donne un porte-voix — un de plus — à des voix qu’on entend partout ». Sophie Durocher lui avait d’ailleurs répondu dans Le Journal de Montréal avant que l’autrice féministe et le scénariste de la série n’aillent discuter ensemble à l’émission Pénélope, concluant ainsi le débat en s’entendant qu’il fallait voir les épisodes avant d’en déduire le propos.

Si on peut effectivement trouver dommage qu’on s’attarde encore une fois aux hommes, comme avec Les Invincibles ou Ces gars-là, on peut aussi relativiser un peu et penser à des séries centrées sur des personnages féminins, telles que La Galère ou Trop. De la même manière, on peut s’interroger sur à quel point ça sort de l’air du temps comme prémisse tout en se rappelant que, être un homme dans la cinquantaine, c’est toujours bien la réalité de l’auteur de la série. Et, pour avoir vu la moitié de cette première saison, on peut dire que le propos, en fin de compte, il est loin d’être masculiniste.

On n’ira certainement pas jusqu’à dire que c’est féministe, mais Les mecs est franchement bien balancé entre l’esprit rétrograde de certains de ses personnages et les réponses savoureuses que leur servent d’autres protagonistes. Suffit de penser à comment Simon (Alexis Martin) rappelle le mouvement #MeToo à son ami Christian (Christian Bégin) qui couche avec une étudiante (adulte et consentante, soulignons-le, parce que sinon ça ne serait pas drôle pantoute) ou comment on traite du patriarcat au fil des épisodes.

En point de presse mercredi, Jacques Davidts expliquait justement que c’est dans ces réponses que se trouve la comédie, pas dans les propos plus mononcles qui se pointent ici et là avant d’être vite abattus comme une taupe dans une partie de Whac-A-Mole. Quand même, quelques occasions sont manquées ici et là. Mais qu’une série conçue par des hommes insiste sur la notion de consentement, c’est certainement un pas dans la bonne direction.

Les mecs suit donc quatre cinquantenaires, toujours prêts à se rendre au bistro du coin pour prendre un verre et jaser de leur vie (surtout sexuelle) entre eux ou avec la serveuse (Julie Ménard) qui n’a pas plus la langue dans sa poche que le quatuor.

Celui-ci est composé de Simon, qui vient de se séparer pour la énième fois de Geneviève (Lynda Johnson) pour une histoire d’infidélité et qui se réfugie chez Christian, l’éternel célibataire qui se retrouve également à accueillir son fils Sébastien (Alexandre Nachi) et à se sentir envahi dans son baisodrome. Il y a aussi Martin (Normand Daneau), toujours en couple avec Sophie (Nathalie Malette), qui aime bien se confier à leur fille Charlotte (Laurence Barrette) à propos de leur intimité.

Et finalement, il y a Etienne (Yanic Truesdale), le seul personnage gai, le seul personnage racisé, qui est malheureusement relayé à un rôle très secondaire au départ. Il faut avancer pas mal dans les épisodes pour le voir davantage, puisqu’il passe le plus clair de son temps à lancer des commentaires dans son gym avec sa collègue (Myriam Debonville). Les répliques sont bonnes, mais pour la représentativité, c’est dommage…

Vous l’aurez compris, des histoires de couchettes, il en pleut dans Les mecs. La série en est définitivement une pour adultes avertis, pas pour un public avec des oreilles chastes.

Mais au-delà du sexe, au-delà des rapports hommes-femmes, on aborde aussi les liens parents-enfants, l’acceptation de son corps ou encore l’amitié. Des concepts qui transcendent l’âge des protagonistes et qui permettent à des gens de différentes générations de se retrouver, au moins en partie, dans les sujets touchés.

Les mecs est une comédie efficace à la réalisation soignée. Le contraste entre le Requiem de Mozart, qui résonne régulièrement, et les scènes dont le drame est très relatif est aussi amusant que saisissant. Les citations en début d’épisode qui vont de Bouddha à Wiz Khalifa appuient aussi cette intensité dramatique complètement décalée, et c’est très réussi, tout comme les immenses supers qui introduisent chaque personnage de manière absolument grandiose. On se croirait presque dans un film d’auteur!

Cet univers de bobos libidineux et intellos qui boivent du vino cher ou du café fancy est disponible dès maintenant dans l’Extra d’ICI Tou.tv.