Loin des gros budgets américains, Oggy et les cafards, film d’animation 100 % français, affiche un modeste « plus de 6,89 millions de dollars ». Sans compter qu’il n’y a pas de dialogues!
Tiré de la série télévisée créée il y a 15 ans et diffusée aujourd’hui dans 150 pays, le chat Oggy et ses meilleurs ennemis les cafards envahissent à partir pour la première fois de leur histoire le grand écran.
Pourquoi attendre si longtemps? « La notoriété à la télévision ne justifie pas à elle seule de passer sur grand écran », explique à l’AFP le producteur du film, Marc du Pontavice.
« On cherchait avec le réalisateur, Olivier Jean-Marie, la bonne idée justifiant que les gens se déplacent et ne pas répéter ce qu’on a fait à la télé », poursuit M. du Pontavice, dont la société de production Xylam, outre la série Oggy, produit Lucky Luke ou les Zinzins de l’espace.
« Le plus difficile, c’est de tenir en haleine le spectateur pendant 1 h 20 environ avec un film sans dialogue », dit-il. Le format de la série est de 7 min par épisode.
« Il fallait qu’on voie du Oggy, mais du Oggy jamais vu », poursuit le réalisateur, parti de l’idée qu’Oggy et les cafards « ont toujours existé dans le temps », alors que la série télé reste dans le contemporain.
Olivier Jean-Marie s’est concentré ensuite sur trois époques principales — la préhistoire, le Moyen Âge, le Londres de Sherlock Holmes de la fin du XIXe siècle — auxquelles s’ajoute comme un bouquet final un Star Wars revisité.
Le film reste fidèle à l’esprit de la série et du chase cartoon (le principe de la poursuite) et du rapport bourreau-victime.
Le chat Oggy est « une victime attendrissante qui aimerait bien être tranquille dans la vie » s’il n’y avait pas les trois cafards, selon Marc du Pontavice. Ce sont eux qui « le mettent toujours sur le chemin de l’exaspération », au point que de peureux, il devient courageux.