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Le Cloître de Bramante à Rome, petit musée dans la cour des grands

Andy Warhol, la dynastie Brueghel ou actuellement les peintres victoriens du Cloître de Bramante ont réussi à séduire les touristes, une fois accompli le tour rituel de la chapelle Sixtine au Colisée.

Situé à deux pas de la Place de Navone, le « Chiostro del Bramante » résiste avec ses deux à trois expositions annuelles, et surtout grâce à ses activités parallèles, notamment les trois chambres que les Amis du musée peuvent louer dans le Cloître ou encore les évènements d’entreprises.

Le musée possède également une « Académie des petits » pour initier les enfants, accueille des leçons d’anglais, des cours de théâtre et même de yoga.

Il faut être « inventif, explique Natalia De Marco, une des directrices du musée. “Les musées publics se plaignent, mais je ne sais pas comment ils font pour ne pas s’en sortir. Ils reçoivent plein de subventions, mais ne savent pas les faire fructifier, parce qu’au fond, ce n’est pas leur argent. »

Alors, pour attirer le public dans la ville aux cent musées, il faut de bonnes idées, germant dans la direction pyramidale et familiale du Cloître, présidé par une mère et ses trois filles, dont Natalia. « Le personnel est presque entièrement féminin depuis le début, je ne voudrais pas être polémique, mais cela nous donne un petit plus », ajoute-t-elle.

Après la restauration du cloître Renaissance bâti par Donato Bramante, grand rival de Michel-Ange et architecte du pape Jules II, elles ont loué le bâtiment au vicariat, accolé à l’église Sainte-Marie-de-la-Paix, où se trouvent les célèbres Sibylles de Raphaël, visibles depuis une fenêtre à l’intérieur de la cafétéria du musée.

Les De Marco ont commencé leur aventure par une exposition Andy Warhol, au printemps 1997, en contactant elles-mêmes des collectionneurs américains. « Cela a été notre cheval de Troie, pour amener un peu d’art contemporain à Rome », raconte Natalia De Marco.

Puis il y a eu Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Joan Miró et l’horizon s’est élargi. Une superbe rétrospective sur la dynastie Brueghel a connu un vrai succès l’an dernier. Les étrangers viennent surtout voir le joyau de la Renaissance qu’est le Cloître, et les Italiens les expositions.

Ce printemps, le Cloître propose une rétrospective de peintres anglais de l’époque victorienne autour de Sir Lawrence Alma-Tadema (1836-1912) et son chef d’oeuvre, Les Roses d’Héliogabale, où une pluie de fleurs tombe sur les invités de cet empereur décadent.