La vraie nature des enfants uniques
« Grandir seul avec ses parents a longtemps été pesant. Mais un peu comme pour les enfants de divorcés, que plus personne ne regarde de travers aujourd’hui, c’est devenu une situation “particulière” comme les autres. Il faut le savoir pour éviter quelques soucis, mais ni l’enfant ni les parents ne doivent en faire toute une histoire », explique Emmanuelle Rigon, elle-même enfant unique, au journal Le Parisien.
Le meilleur service qu’un adulte peut rendre à un enfant unique est de ne pas culpabiliser en se demandant pourquoi il n’a finalement pas eu d’autres bambins. Le mêler à la vie personnelle et aux problèmes des grands serait également à proscrire.
Mme Rigon explique que l’enfant unique a besoin d’indépendance, de liberté et qu’on lui fasse confiance, car trop souvent, l’attention est tournée vers lui à défaut d’en avoir d’autres.
Vers l’âge de 8 ou 9 ans, la psychologue dit que l’enfant unique peut se sentir seul et doit faire un deuil d’avoir un petit frère ou une petite soeur.
Heureusement, l’enfant unique peut combler ce possible vide par l’amitié. Il est souvent d’ailleurs un ami très fidèle, dit la spécialiste, affirmant qu’il est faux de croire qu’il sera plus égoïste que celui qui a des frères ou sœurs.
Elle explique que la solitude, qui le rend souvent plus fort, lui montre à apprécier davantage la vie en groupe.
Cependant, Mme Rigon est en accord pour dire que certains clichés sont vrais, notamment que les enfants uniques sont surprotégés, plus créatifs ou meilleurs à l’école.
Des chercheurs de l’Université McMaster ont découvert que les bébés d’un an qui ont droit à des moments interactifs ou des cours qui mettent en vedette la musique en compagnie de leurs parents sourient plus, sont plus faciles à consoler et peuvent mieux communiquer et échanger.
Les résultats, publiés dans le journal Developmental Science and Annals of the New York Academy of Sciences, démontrent également que ces bébés développent un intérêt plus accentué pour la musique, sont plus attentifs aux différentes tonalités musicales et ont des connaissances musicales plus sophistiquées très tôt.
Pour arriver à ces conclusions, des groupes de bébés et leurs parents ont passé six mois à participer à l’un des deux types de cours de musique hebdomadaires.
Alors que tous les bébés avaient démontré un développement normal, une classe a eu droit à des cours interactifs où il y avait apprentissage de comptines, berceuses et chansons à actions. Les parents et les enfants y apprenaient aussi à jouer d’un instrument à percussion et à chanter.
Dans l’autre groupe, les parents et enfants jouaient à divers jeux et écoutaient de manière passive, en arrière-plan, des enregistrements musicaux.
Il est ressorti que même si la plupart des gens aiment écouter de la musique d’ambiance à la maison et partagent ces sons avec leurs enfants, ce sont les cours et les activités interactives musicales qui ont le meilleur effet sur le développement du bébé.
Pour bien évoluer, les enfants ont besoin de routine et de structure. Constamment, ils testent les limites des adultes.
Il semblerait que lorsque les mères sont plus permissives et les pères plus autoritaires, les petits ont tendance à mal se conduire (crise de colère, non-partage des jouets, etc.). Dans aux familles où le père fait surtout preuve d’une attitude ferme, mais juste et amicale, les enfants ont tendance à afficher une attitude plus positive.
Les chercheuses Christina Rinaldi de l’Université de l’Alberta et Nina Howe de l’Université Concordia à Montréal précisent que tous les êtres humains sont différents.
Il est normal que le comportement diffère selon l’humeur des parents, ou encore que l’agissement ne soit pas le même pour chaque enfant d’une famille.
« Certains enfants nécessitent une attention un peu plus que d’autres, et cela déroute plus d’un parent », explique Mme Rinaldi.
Le parent doit s’adapter dans sa manière d’éduquer. Selon la spécialiste, il ne faudrait pas s’inquiéter à savoir si l’enfant dira un jour qu’il s’est senti moins aimé qu’un autre parce qu’il devait faire face à une plus grande autorité.
Elle précise au site Science Daily qu’il y a plusieurs façons d’être un parent efficace, mais ceux qui s’entendent pour partager des traits autoritaires sans être trop stricts, qui sont clairs et précis avec leur progéniture et qui fournissent une structure de vie aimante et attentionnée connaissent plus de succès.
C’est ce que révèle une étude publiée sur Psychcentral.com. En fait, les enfants ayant des troubles de l’apprentissage, de comportement ou d’attention seraient les plus susceptibles de développer de la fatigue excessive durant le jour (EDS).
Aussi, les chercheurs ont déterminé qu’une série de facteurs pouvaient contribuer à l’EDS. Ils ont souligné que l’obésité, les symptômes d’inattention, la dépression et l’anxiété ainsi que la difficulté des parents à s’endormir étaient des aspects qui pouvaient contribuer à l’EDS, et ce, même parmi les enfants n’ayant pas de temps de sommeil réduit ou d’apnée du sommeil.
« Les faiblesses dues au EDS dans le fonctionnement cognitif et comportemental peuvent avoir de sérieux impacts sur le développement d’un enfant. Reconnaître et traiter l’EDS peut offrir de nouvelles stratégies pour s’attaquer à certains des problèmes neurocomportementaux les plus communs chez les jeunes enfants qui vont à l’école », explique l’auteure principale de la recherche, la Dre Susan Calhoun.
De plus, 15 % des enfants ont normalement une EDS. Ce pourcentage est cependant plus élevé parmi les enfants ayant des troubles d’apprentissage, de comportement ou d’attention, selon les experts.
En fait, le risque est similaire pour le bébé né en retard et celui qui vient au monde prématurément. Ces derniers peuvent être connus pour des problèmes de santé physique et émotionnelle, quelque temps après leur naissance, mettent en garde des chercheurs des Pays-Bas dont les résultats sont parus dans le Journal of Epidemiology.
La durée normale d’une grossesse étant de 40 semaines, il aurait été démontré que les enfants nés après 42 semaines et plus de gestation étaient plus à risque de développer un déficit de l’attention avec hyperactivité ou d’autres problèmes de santé que les bébés nés à temps.
Les chercheurs expliquent qu’un « vieux » placenta ne réussit pas à fournir les nutriments et l’oxygène nécessaire au bébé après 40 semaines.
Les chercheurs suggèrent donc de déclencher un accouchement entre 40 et 41 semaines ou de faire une césarienne pour éviter des problèmes à l’enfant, mais aussi à la mère, qui risque d’avoir un enfant plus grand et plus gros après 40 semaines.
Pour arriver à ces conclusions, 5145 bébés de Rotterdam ont été suivis pendant trois ans pour étudier la relation entre la longueur du temps passé dans l’utérus et les comportements et problèmes affectifs à plus long terme.
Alors que les risques étaient connus pour les enfants prématurés, il s’agit de la première étude qui fait la lumière sur les risques d’une grossesse prolongée sur le comportement des bébés.
Alors qu’il n’est plus autorisé pour usage domestique aux États-Unis, le chorpyriphos-éthyl est encore très répandu dans les parcs, sur les fruits et légumes, en agriculture, sur les terrains de golf, etc.
Même à des niveaux modérés, le pesticide peut avoir un effet néfaste sur le fœtus et faire en sorte que l’enfant développe des « anomalies importantes », a révélé une étude parue dans les Proccedings of the National Academy of Sciences.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs de la Mailman School of Public Health ont comparé, par imagerie à résonnance magnétique (IRM), le comportement de 20 enfants âgés de 5 à 11 ans dont les mères avaient été surexposées au chlorpyriphos-éthyl durant la grossesse à celui de 20 enfants dont les mères avaient été aussi exposées à ce pesticide, mais à des niveaux moindres, explique l’Agence France Presse.
Il a été démontré qu’une exposition de la mère durant la grossesse à des niveaux modérés de ce pesticide pouvait avoir des effets irréversibles sur le développement du cerveau du bambin et causer des retards.
Il a également été prouvé que les mères qui avaient été fortement exposées à la substance avaient davantage d’enfants dont certaines zones du cerveau étaient plus développées qu’habituellement et dont le QI était déficitaire.
Des études supplémentaires seront toutefois nécessaires pour confirmer cette dernière donnée et ses effets à long terme sur la vie de l’enfant.
« Il est important de comprendre que même si elles peuvent ressembler à des problèmes de comportement, les maladies mentales sont un trouble du développement du cerveau », explique le Dr Thomas Insel, directeur de l’Institut national de la santé mentale (NIMH) et conférencier à l’American Academy of Pediatrics’ Presidential Plenary qui a eu lieu à Boston.
Mentionnons que les maladies mentales infantiles sont le problème et la lacune numéro un aux États-Unis et au Canada, selon l’Organisation mondiale de la santé.
Selon le Dr Insel, l’une des raisons qui font en sorte qu’il est difficile d’aider les enfants devenus adolescents et adultes à guérir d’une maladie mentale, c’est que le diagnostic a été posé trop tard.
Selon lui, les pédiatres devraient être plus documentés et prêts à détecter les troubles mentaux précocement afin de s’assurer que les enfants se fassent soigner le plus tôt possible. « Il s’agirait là de la première ligne de défense », dit-il.
Bien que les questionnaires auprès de patients soient encore la méthode la plus utilisée et la meilleure pour détecter un problème psychologique et psychique, de plus en plus de tests cognitifs et génétiques pourront être effectués au cours des prochaines années.
« L’avenir de la maladie mentale doit être défini, car autrement, nous ne serons jamais en mesure de traiter les comportements séparément de la personne », affirme le Dr Insel.
Il y aurait un mécanisme génétique sous-jacent commun à l’autisme et au syndrome du X fragile, lance la revue Neuron.
En effet, une étude new-yorkaise démontre un lien flagrant entre des gènes perturbés identifiés chez les enfants autistes et les gènes cibles de FMRP (la protéine produite par le gène FMR1), dont le dysfonctionnement conduit au syndrome X, la cause héréditaire la plus fréquente de déficience intellectuelle.
Le gène FMR1 joue un rôle vital dans le développement neuronal et la plasticité synaptique.
En observant 343 familles d’enfants autistes, il est ressorti que 20 % des participants détenaient des gènes régulés par la protéine FRMP.
Pour les spécialistes, la découverte d’un lien entre l’autisme et le syndrome X prouve « que l’autisme est en grande partie un désordre moléculaire de la neuroplasticité, le mécanisme par lequel notre système nerveux s’adapte aux changements ».
Pour les chercheurs, il faut exclure que le problème provienne du gène FMR1 en soi, mais plutôt des gènes qui sont « en aval » de celui-ci, écrit le site SantéLog.
Au moment même de cette découverte, des chercheurs du National Institute of Mental Health (NIMH) américain ont prouvé l’efficacité d’une nouvelle molécule, le GRN-529, pour traiter le comportement autistique chez la souris.
Le GRN-529, qui est testé pour le traitement du syndrome du X fragile également, permettrait à l’enfant autiste d’être plus sociable et de réduire son comportement répétitif.
Les résultats du NIMH devraient paraître ultérieurement dans la revue Science Transational Medicine.
Un rapport de l’Université de Copenhague a passé en revue la plupart des études qui ont été faites jusqu’ici sur l’importance de l’alimentation pour les enfants et les jeunes atteints de TDAH.
Bien que peu de détails soient encore fournis à ce sujet, qui exigera davantage de recherches, le récent document confirme qu’il y aurait de potentiels avantages à modifier le régime alimentaire de ces enfants.
Par exemple, des études antérieures ont mis en lumière des effets positifs des acides gras provenant de poissons sur les symptômes de la maladie. Les aliments donnant des effets indésirables chez les enfants ont également été analysés.
Les spécialistes croient même que certains changements santé permettraient de réduire ou d’éliminer la médication donnée à ces jeunes.
Il reste par contre à démontrer l’effet bénéfique à long terme d’un nouveau régime sur la santé et le comportement des enfants. Plusieurs éléments doivent être pris en considération, car il existe plusieurs types de TDAH.
Tous les enfants réagissent différemment à la médication et aux régimes alimentaires, c’est ce qui rend la tâche ardue pour les chercheurs qui tentent de faire un lien avec les facteurs génétiques et environnementaux également.
Les experts rappellent aux parents d’être prudents et de toujours contacter un professionnel de la santé avant de changer le régime alimentaire chez un enfant.