Avez-vous ressenti un malaise dans l’épisode de District 31 lundi soir? Vous n’êtes pas seuls. Si plusieurs téléspectateurs et téléspectatrices ont trouvé une scène aussi comique qu’un des personnages, d’autres ont exprimé leur inconfort sur la page Facebook de la série policière en indiquant avoir perçu ce moment comme une banalisation de la violence conjugale.
C’est que, durant l’épisode, on a pu voir un homme se présenter au poste de police avec un bandage à la main. Il a raconté aux enquêteurs que sa femme avait voulu voir le contenu de son téléphone et que, pour l’ouvrir, elle avait besoin de son empreinte digitale. Elle n’a cependant pas simplement utilisé le pouce de son mari pour activer le bouton d’accueil; elle a sectionné ce doigt (fort utile, on va se le dire), a ouvert le téléphone et a eu la délicatesse de sacrer le pouce dans la cuvette des toilettes avant d’en vider le contenu en activant la chasse d’eau.
Mais alors que l’homme en question narrait son calvaire à Noélie (Catherine St-Laurent), le reste de l’équipe du 31 écoutait l’histoire… en riant. Ce qui était au départ des rires étouffés c’est transformé en véritable esclaffade. De mauvais goût, vous dites? Eh bien, la victime de violence conjugale (parce que se faire couper le pouce par son partenaire rentre sans aucun doute dans cette catégorie) a continué de subir les rires de Patrick Bissonnette (Vincent-Guillaume Otis) tout au long de l’épisode.
Sur la page Facebook de District 31, plusieurs fans sont allés commenter pour signifier leur désapprobation, comme l’a d’abord remarqué Narcity. « Si on avait inversé les rôles et qu’un homme avait fait cela à une femme, on serait outré de la violence de la cruauté du geste et du manque de remords de l’agresseur, écrit une internaute. Je ne comprends vraiment pas le rire des policiers dans cette situation même si je sais très bien que c’est de la fiction, le traitement de l’affaire m’a choquée. Comment on peut trouver ça drôle… »
« La série est du divertissement, mais quelques fois, il est bon d’utiliser ce média de grande influence pour signaler que la violence conjugale, produite par l’homme ou la femme, doit être considérée avec la même attention », note un autre.
Il faut dire que l’argument de la fiction revient très souvent dans les différentes controverses que District 31 a fait naître depuis ses débuts. Évidemment, on ne regarde pas une série documentaire et personne ne la considère comme telle. Mais la télévision d’État n’a-t-elle pas une certaine responsabilité sociale? Peut-on réellement se permettre d’agir comme des êtres insensibles à la souffrance humaine sous le simple couvert de la fiction? La fiction n’est-elle pas le reflet de notre réalité? Des questions que Luc Dionne et l’équipe devraient commencer à se poser, disons.