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« Crash Team Racing Nitro-Fueled » : une belle réussite

Attachez votre ceinture, car le studio québécois Beenox s’est attaqué à la refonte complète du jeu de course Crash Team Racing sorti à l’origine sur PlayStation en 1999. Est-ce que l’arrêt au puits pour cette franchise en valait le coup?

Welcome to Crash Kart

Il y a un peu plus de deux mois (qu’est-ce que vous voulez, je suis lent), Beenox et Activision distribuaient Crash Team Racing Nitro-Fueled sur PlayStation 4, Switch et Xbox One. Force est d’admettre que des jeux de course, ce n’est pas vraiment ce qui manque. Pourtant, peu ont réussi à capter autant mon intérêt que ce remaster.

Il faut dire que j’étais nostalgique à l’idée de retrouver Crash et sa bande dans un jeu de karts après quoi, 20 ans déjà? Je me souviens qu’à l’époque, Crash Team Racing m’avait surpris par sa grande qualité. Impossible de ne pas le comparer à son plus proche rival Mario Kart. Au-delà des apparences, le projet de Naughty Dog s’était démarqué par l’inclusion d’un mode aventure complet, ce que je n’avais pas vu depuis Diddy Kong Racing.

Et dans Crash Team Racing, pas de satané coquille bleue pour vous arrêter à la toute dernière seconde. Aux côtés de Rollcage et Driver, j’avais trouvé un autre jeu de course très amusant sur PlayStation. Si je voulais quelque chose de moins arcade, je pouvais me rabattre sur Gran Turismo.

Du gros matos sous le capot

Comme je l’ai indiqué en amorce, ce remaster de Crash Team Racing Nitro-Fueled pouvait compter sur un excellent fond. Beenox n’avait qu’à l’actualiser pour un nouveau marché, ce que le studio a accompli avec brio. La transition vers les consoles modernes exigeait un travail de moine au niveau visuel. Je vous laisse admirer le travail avec cette image comparative fournie par le studio :

La version PSX de Crash Team Racing a été nettement améliorée au point de vue des graphiques, c’est évident. Les environnements prennent vie avec une multitude de nouveaux détails, idem du côté des personnages. Le résultat final est très convainquant. J’ai eu énormément de plaisir à redécouvrir les pistes après autant d’années et l’incroyable qualité du travail artistique réalisé pour la cause.

Devenir un as du volant

J’avais certaines appréhensions au niveau gameplay, je dois l’avouer. Il y a une mince ligne entre reproduire un succès et le dénaturer en voulant trop le moderniser. Je crois que Beenox a compris l’importance de conserver une maniabilité facile d’approche pour les débutants. La priorité était d’adapter le succès de Naughty Dog à une audience moderne : un pari réussi sur toute la ligne!

Quand je lis que l’authenticité de l’expérience était un point central de ce remaster, je ne peux être qu’en accord. Crash Team Racing Nitro-Fueled se contrôle sans soucis majeurs : vous tentez de franchir la ligne d’arrivée en premier, utilisez des objets pour vous aider ou nuire à vos adversaires et usez de différentes techniques pour améliorer votre sort.

L’une des techniques les plus importantes à maîtriser pour devenir un as du volant est le « boost drift », soit accélérer en dérapant. Vous pouvez effectuer cette technique trois fois de suite au maximum. Je crois que le jeu indique mal comment s’y prendre (ou je suis bête!) : vous devez appuyer sur L1 ou R1 dans la direction de votre choix, puis appuyer dans la direction inverse avec l’autre gâchette. De la façon que le tutoriel nous l’apprend, je croyais que je devais relâcher une gâchette, donc je n’arrivais pas à booster!

D’autres techniques un peu plus obscures s’ajoutent, par exemple Sacred Fire lorsqu’on passe sur une rampe turbo. C’est un élément important à prendre en considération, puisque votre vitesse en sera directement affectée. Par contre, les instructions du jeu à ce sujet sont limitées. Ce n’est pas un problème en soit, mais si vous voulez moindrement gagner dans le mode en ligne il faut prendre le temps de pratiquer toutes ces techniques.

Le mode aventure : des qualifications excitantes

Crash Team Racing Nitro-Fueled excelle à plusieurs niveaux. La présence d’un mode aventure complet avec des boss est un élément distinctif majeur par rapport aux autres jeux de course. Ce n’est pas du jamais vu, mais assez rare pour être digne de mention. Surtout pour un jeu qui ne se prend pas vraiment au sérieux avec une atmosphère légère.

En mode aventure, vous apprendrez comment piloter votre kart, débloquerez différents défis et tenterez de remporter les quatre trophées après avoir vaincu autant de boss. Au départ, vous ne pouvez participer qu’à des courses normales, mais plus tard vous débloquez les défis CTR (trouver ces lettres cachées dans les niveaux pour un bonus) et les courses de reliques.

Le mode aventure est une excellente introduction avant de se lancer en ligne ou de défier ses amis. L’intelligence artificielle des ennemis peut s’avérer frustrante sans pour autant dire qu’elle triche. Gardez en tête que la vitesse des adversaires varie selon le niveau de difficulté choisi. L’IA est aussi plus agressive que dans un jeu comme Mario Kart, du moins à mon avis. Mais si vous maîtrisez par exemple le drift boost, vous pouvez facilement avoir le dessus.

Le circuit planétaire

Sans doute la plus grande addition à Crash Team Racing est le volet en ligne complet. Beenox a déployé beaucoup d’efforts pour créer une expérience en ligne addictive.

C’est aussi là où le bât blesse, car l’aspect en ligne semble encore en early access. Comme c’est devenu coutume dans l’industrie, on nous a livré un autre jeu en bêta de ce côté : c’est mon impression. Les bogues de collision sont nombreux, le système de progression (expérience) connait des ratés, certains objets sont invisibles (mais vous touchent quand même) et j’en passe.

Une déception amère puisque le jeu en soi est excellent. La fâcheuse manie de livrer des jeux incomplets ou bogués continue ici. Et n’allez pas croire que Beenox est sur le coup : vaut mieux créer du nouveau contenu ($$$) que de corriger les problèmes existants.

Le spectre d’Activision

Depuis la sortie du jeu en juin dernier, des mises à jour ont introduit le concept de Grand Prix à Crash Team Racing Nitro-Fueled. Au cours de ces événements à durée limitée, vous pouvez amasser des points Nitro pour débloquer du contenu spécial.

Cela m’amène à discuter d’un autre défaut du jeu, soit le système de progression. À l’instar d’un free-to-play, Crash Team Racing Nitro-Fueled propose des récompenses sous forme de pièces à gagner tant dans le mode aventure qu’en ligne. Il faut investir un temps incroyable pour obtenir des éléments cosmétiques ou, vous l’aurez deviné, passer du côté obscur avec les microtransactions.

Le jeu se vend moins cher puisqu’il s’agit d’un remaster, mais je suis franchement fatigué de ces systèmes de progression à la ramasse. C’est vraiment une tache sur cette production.