Il semble que les attentes irréalistes de la parentalité et la sensation de fatigue sont de loin les plus grands prédicateurs de la dépression postadoption, a déclaré Karen J. Foli de l’Université de Perdue, dont l’étude paraîtra ce mois-ci dans Advances in Nursing Science.
Pour la spécialiste, il est encore embêtant de savoir si la cause de la dépression postadoption repose réellement sur le symptôme de la fatigue en soi ou plutôt sur l’expérience parentale qui engendrerait la fatigue.
Selon le sondage réalisé auprès de 300 femmes qui avaient adopté un enfant âgé en moyenne de 4,6 ans, ce genre de dépression pourrait également être causé par le manque de soutien social, familial et d’appui du système.
Il a également été démontré que tisser des liens avec l’enfant n’est pas toujours évident pour la mère. « En investissant tant d’espoir dans cette nouvelle relation, les mères adoptives qui ne réussissent pas à se lier à leur enfant aussi rapidement qu’elles s’y attendaient peuvent développer des sentiments de honte et de culpabilité », a affirmé Mme Foli.
L’experte ajoute que l’adoption peut rimer avec problèmes de comportement ou besoins spéciaux pour l’enfant. En effet, il a été prouvé que les symptômes dépressifs étaient plus élevés chez les mères qui ont peu ou aucune information sur le passé biologique et affectif de l’enfant adopté.
Finalement, l’étude a démontré que la race ou l’ethnie du nouveau venu à la maison n’avait pas d’impact sur le taux de dépression des mères adoptives. Toutefois, ces dernières ont confirmé que cela semblait affecter la société. Les participantes ont rapporté « percevoir que la société était moins encline à accepter leur famille adoptive ».
Mme Foli prévoit se pencher prochainement sur la dépression postadoption dans une étude à long terme, afin de mieux comprendre les enjeux liés à la liaison maternelle avec l’enfant et la satisfaction conjugale.