Découvrir la maternité avec son tout premier bébé est une expérience haute en couleur; autant les couleurs vives que les ternes.
D’ailleurs, en devenant maman, j’ai appris qu’il faut parfois du temps pour en saisir toutes les nuances.
À la naissance de mon garçon, j’ai été submergée par une vague immense de bonheur et d’amour. Il était beau, calme. Toute ma famille et toutes mes amies ont pris soin de moi et de lui lors de notre retour à la maison. Nous étions sur un petit nuage. Les visites étaient nombreuses, tout comme les petits plats et les offres d’aide. Tous les membres de mon entourage s’offraient pour bercer pendant que je faisais une sieste. Puis, naturellement, la vie a repris son cours pour tout le monde.
Les visites se sont espacées, les offres d’aide aussi et je comprends, ça ne pouvait pas durer éternellement, c’est normal.
Papa est retourné au travail. Bébé et moi nous sommes retrouvés ensemble, seuls à la maison. Je me sentais bien, en contrôle, petit bébé était si calme. Nous profitions de tous nos moments ensemble et je pouvais me reposer en même temps que lui.
Après plusieurs semaines de cette routine, la solitude s’est mise à me peser fort sur les épaules. L’angoisse qui n’est jamais bien loin pour moi s’est réveillée.
Et si je ne stimulais pas assez mon bébé? Et s’il ne dormait pas assez? Et si je ne le faisais pas boire assez? Comment je le saurais? Et si, à cause de moi, bébé devenait sauvage?
Je ne lui fais pas voir assez de gens. Je n’ai pas envie de sortir et de toute façon, toutes les autres mères sont meilleures que moi. Tranquillement, tout est devenu une montagne. Habiller bébé pour aller marcher était devenu une source de stress pour moi. S’il ne s’intéressait pas au jouet que je lui montrais, je m’imaginais tout de suite qu’il avait un problème. Même chose quand il n’évoluait pas en suivant à la lettre les étapes de développement du Mieux Vivre. Je pleurais plusieurs fois par jour et je me sentais mal de faire vivre ça à mon petit.
Pendant que je le vivais, j’avais tendance à me dire que c’était normal; que c’était probablement ça, être maman.
Je n’ai donc pas consulté et je n’en ai parlé à personne. Seulement, quelques mois plus tard, alors que je reprenais le dessus, je me suis rendu compte que ce n’était pas correct de se sentir ainsi.
Je pense que j’ai fait une dépression post-partum, ou que je n’en étais pas loin. Si j’ai un deuxième enfant, je vais me donner le droit d’aller consulter. Parce qu’avoir un enfant, c’est à la fois merveilleux et difficile, et qu’on a le droit d’avoir de l’aide, surtout quand on traverse une période difficile.
Avez-vous vécu une période difficile ou une dépression post-partum après l’arrivée de votre bébé?