La timidité : une maladie mentale?
Voilà ce qui ressort de la plus grande étude américaine jamais réalisée à ce jour sur ce sujet. De plus, il semblerait que les enfants qui vivent le deuil de parents qui se sont suicidés ont également jusqu’à deux fois plus de risque d’être hospitalisés à la suite d’une tentative de suicide, d’une grave dépression, d’une psychose ou de troubles de la personnalité.
Selon les chercheurs de l’étude publiée dans le Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry, les adultes vivent de façon très différente le suicide, si l’on compare aux réactions infantiles.
Un éventail d’émotions négatives et lourdes telles que la peine, la culpabilité, la colère et la honte, après avoir perdu un parent à cause d’un suicide, pousse les jeunes à s’isoler au lieu de demander de l’aide. Selon les spécialistes, cela peut entrainer les enfants à commettre l’impardonnable encore plus que l’aspect héréditaire ou génétique.
En 2002, l’Organisation mondiale de la santé a affirmé que ceux qui restent après un suicide souffrent plus intensément que s’ils devaient affronter toute autre situation de deuil.
De plus en plus de programmes d’aide pour les enfants sont développés, dans divers pays, pour les soutenir après une telle tragédie. Au Québec, selon un article de La Presse, l’intervenante de la Ressource régionale suicide de Laval du CSSS local, Josée Lake, se démarque par la qualité de son programme et vient en aide à plusieurs enfants à travers la province.
Bien que des recherches aient conclu que le mieux pour la santé était de ne pas vivre de traumatismes, il y a peu de chance que les gens ne doivent jamais faire face à l’adversité dans la vie. En plus d’être peu réaliste, cela ne serait également pas sain.
Il semblerait que les gens ayant vécu des coups durs sont moins stressés en général, explique Mark D. Seery de l’Université de Buffalo dans un article du journal Psychological Science.
Seery et ses collègues ont conclu que les gens qui ont vécu des expériences difficiles ont eu la chance de développer leur capacité à être forts.
« L’idée est que les expériences de vie négatives (sévices sexuels, deuil, maladie, catastrophe naturelle, etc.) peuvent endurcir le caractère des personnes, les rendant plus aptes à gérer les difficultés ultérieures », dit Seery.
Grâce à de mauvais événements, les gens peuvent ainsi tester leur réseau social et apprendre à obtenir de l’aide quand ils en ont besoin, ce qui facilite le contrôle du stress.
Le spécialiste précise que les événements négatifs ont des effets négatifs, mais cela ne signifie pas que parce que quelque chose de mauvais est arrivé à quelqu’un, celui-ci est condamné à souffrir de problèmes.
Faire le deuil d’un parent
Certaines grandes lignes directrices peuvent être établies quant aux enfants qui font face à la mort d’un de leurs parents. Des spécialistes ont présenté dernièrement leurs constats à ce sujet dans les Archives of General Psychiatry.
On apprend entre autres que pour un assez grand nombre d’entre eux, le processus de deuil se fait plutôt rapidement. Au bout de 9 mois, près de 60 % des enfants verront leurs réactions au décès d’un parent être grandement diminuées. De plus, ces réactions tendront à s’amoindrir dans le temps par la suite.
Toutefois, les difficultés demeurent présentes pour un peu plus de 40 % des enfants vivant cette situation. Les réactions seront donc encore sévères après les 9 premiers mois pour 31 % des enfants. Et après 3 ans, les répercussions sont encore présentes et intenses pour 10 % d’entre eux.
On souligne d’ailleurs que des difficultés prolongées représentent un indicateur important de dépression ou de problèmes de fonctionnement. Ces derniers touchent la réussite scolaire et les relations avec les gens, entre autres.
Un double deuil pour Tim Robbins
On peut lire sur Medical News Today que des chercheurs de l’Université de York ont fait paraître un livre sur le deuil des parents dont un enfant est décédé, Parenting After the Death of a Child: A Practitioner’s Guide.
Après avoir rencontré des parents qui avaient vécu un tel événement et qui ont au moins un autre enfant, les chercheurs ont noté deux défis à relever pour eux.
Bien entendu, la perte de l’enfant comme telle est une souffrance difficile à traverser. D’autre part, il y a les inquiétudes quant à l’enfant survivant, ainsi que la peine que celui-ci vit lui-même.
En général, on a remarqué que les pères avaient plus souvent tendance à se lancer rapidement dans le travail et le quotidien pour s’en sortir.
Les mères semblaient plus intuitives et près de leurs sentiments. Elles vivent aussi dans la peur constante de perdre leur autre enfant. Globalement, les gens qui vivent ce grand drame en viennent à acquérir un plus grand sens d’eux-mêmes et de la famille.
Le but du présent ouvrage est donc de soutenir les familles endeuillées et de leur fournir des outils pour bien accompagner l’enfant survivant.
On espère aussi pouvoir mieux prévenir les problèmes de santé mentale qui peuvent être entraînés par la mort d’un enfant, comme le choc post-traumatique, l’anxiété et la dépression.