L’humoriste Dieudonné s’est vu refuser l’accès au Canada mardi (11 mai), lui qui devait donner 13 représentations de son spectacle à Montréal, Québec et Trois-Rivières.
Si les raisons précises de son renvoi en France n’ont pas été dévoilées, on peut déduire que ses condamnations à la suite d’accusations de haine raciale expliquent la décision des agents frontaliers.
Malgré ce renvoi, Dieudonné compte des partisans au Québec, notamment des humoristes rencontrés par le 98.5 FM à Montréal. S’ils ne s’affichent pas tous en faveur du discours de Dieudonné, Guy Nantel, Guillaume Wagner et Neev ont tous trois dit souhaiter qu’il puisse donner son spectacle au Québec éventuellement.
«Si la loi 59 (NDLR. Loi concernant la prévention et la lutte contre les discours haineux et les discours incitant à la violence) arrive et qu’on s’en sert pour censurer des artistes un peu controversés, bien j’irai en prison et je vivrai une vie comme Dieudonné, je donnerai des shows dans des autobus ou des sous-sols, mais il n’est pas question que des politiciens qui ont déjà de la misère à se discipliner eux-mêmes fassent la morale aux gens à savoir qu’est-ce que c’est des propos haineux. Il y a des juges pour ça, il y a une séparation des pouvoirs qui existent dans notre société», a martelé Nantel.
«Il a des propos qu’on n’entend pas souvent. Il y a des gens qui pensent comme lui et on ne les entend jamais. Ça m’intéresse même quand je ne suis pas d’accord !», a pour sa part expliqué Wagner, des propos semblables à ceux tenus par Neev.
«On vient souvent me poser la question parce que je suis le juif-humoriste : est-ce que je vais trop loin avec mon gag? Ce à quoi je réponds : Si ton but est de mettre le doigt sur quelque chose qui fait mal et d’en rire, oui vas-y. Si ton but est de passer un message, là ça devient dangereux. Ça me fait mal, je ne suis pas d’accord avec ce qu’il a dit sur les juifs, mais il doit donner son spectacle, c’est mon métier, c’est ce qu’on fait», a expliqué Neev.
Sylvain Parent-Bédard, président fondateur du Festival ComediHa! De Québec, affirmait à Radio-Canada la semaine dernière qu’«en n’endossant pas son contenu, je ne l’aurais pas invité à faire partie du festival. Ceci étant dit, je crois qu’il a droit à une liberté d’expression, il peut exprimer ce qu’il souhaite. Je ne juge pas les gens qui le présentent. Je crois qu’il doit avoir accès au pays.»
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