Cette saison, les Bruins de Boston ont pulvérisé un vieux record du Canadien de Montréal avec une récolte de 65-12-5 pour un total de 135 points en 82 rencontres, le plus haut total de points jamais récolté auparavant dans la LNH.
Depuis 2011, les Bruins totalisent une Coupe Stanley ainsi que 2 autres présences en grande finale.
Il y a quelque chose de frappant lorsqu’on compare les rivaux de Boston et de Montréal : deux clubs qui trouvaient chacun leur joueur de concession au début des années 2000, mais des chemins qui sont ensuite devenus bien différents.
Le 22 juin 2003 à Nashville, Mike O’Connell frappait un coup de circuit énorme en sélectionnant le jeune Patrice Bergeron au 45e rang.
La saison précédente, Boston s’était qualifié de justesse pour les séries éliminatoires, tout juste devant Montréal qui affichait quelques points en moins.
Au terme de la saison, Bob Gainey arrivait en poste comme DG du Tricolore, succédant à André Savard.
Toujours au repêchage de 2003, il avait tourné son choix vers Andrei Kostitsyn au 10e rang.
En 2005, c’était au tour du Canadien de trouver son joueur de franchise en sélectionnant Carey Price au 5e rang.
Dès sa saison recrue, le portier est tout simplement fumant, amenant son club au sommet de l’Est avec 104 points en 82 matchs.
En 2006, Boston frappe fort au repêchage en tournant ses choix notamment vers Phil Kessel, Milan Lucic et un certain Brad Marchand. De l’autre côté, Montréal fait un repêchage épouvantable, sélectionnant David Fischer au premier tour.
L’année suivante, en 2007, les deux clubs inversent les rôles alors que Ryan McDonagh, Max Pacioretty et PK Subban s’amènent dans la belle province. De l’autre côté, la cuvée 2007 des Bruins est horrible et ils sélectionnent Zach Hamill au 8e rang.
Là où les choses deviennent particulièrement intéressantes, c’est qu’une personne en particulier est venue faire une différence énorme entre le destin des deux clubs : Jeff Gorton.
Alors que Mike O’Connell s’était fait montrer la porte, Gorton s’était vu confier les reines du club en attendant la nomination de Peter Chiarelli.
C’est lui qui avait fait tout le travail pour amener Zdeno Chara et Marc Savard chez les Bruins, eux qui étaient agents libres.
En analysant la suite, on réalise plusieurs facteurs intéressants et je pense que l’organisation montréalaise se doit absolument de regarder vers le passé pour mieux bâtir vers l’avenir.
Je pense qu’on peut s’entendre en disant qu’autant Price que Bergeron ont tenu leur club sur les épaules.
Toutefois, les Bruins sont parvenus à trouver d’autres joueurs qui ont le logo de l’équipe tatoué sur le cœur, notamment Brad Marchand et Zdeno Chara, qui est demeuré pendant très longtemps avec l’organisation.
Le Canadien était parvenu à trouver ses deux piliers en Brendan Gallagher et Andrei Markov. Toutefois, le premier n’a encore que 30 ans et peine à suivre le rythme tandis que le second a été traité de façon douteuse par l’organisation.
Pendant que Tyler Seguin, Dougie Hamilton, David Pastrnak, Jake DeBrusk et Charlie McAvoy s’amenaient à Boston, Montréal multipliait les échecs aux repêchages, parvenant tout de même à soutirer Brendan Gallagher, Alex Galchenyuk, Artturi Lehkonen et Mikhail Sergachev de 2010 à 2016.
Une différence énorme, mais surtout, une erreur énorme de Marc Bergevin d’avoir ensuite échangé Sergachev au Lightning.
Il y a donc deux choses importantes qui expliquent notamment pourquoi les Bruins sont demeurés compétitifs pendant si longtemps alors que le Canadien est en plein virage jeunesse :
– Ne pas avoir été capable de conserver les joueurs en leur donnant l’ADN du club
– Multiplier les échecs pendant 6 années consécutives au repêchage
Autre remarque frappante :
De l’édition 2010-11 du Canadien, un seul joueur est encore actif dans la LNH en Lars Eller alors que Carey Price et Max Pacioretty risquent de ne jamais revenir.
De l’édition 2010-11 des Bruins, six joueurs sont encore actifs dans la LNH et trois évoluent encore sous les couleurs des Bruins : David Krejci, Patrice Bergeron et Brad Marchand (ainsi que Milan Lucic, Blake Wheeler et Tyler Seguin).
Si vous pensez que c’est parce que le Canadien avait un club beaucoup plus vieux, c’est faux. La moyenne d’âge était similaire et les deux misaient sur 10 joueurs de 30 ans ou plus.
En espérant que la suite tournera à l’avantage du Tricolore !