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Le retour des vacances en pandémie: une semaine haute en émotion pour les petits

Aujourd’hui est un grand jour. Pour plusieurs parents d’ici et d’ailleurs, c’est le retour en classe et/ou en milieu de garde. Je ne dirai pas « tant attendu », dans les circonstances, puisque cette situation unique est remplie d’ambivalence et de tergiversations. Plusieurs enverront leurs enfants avec appréhension. D’autres avec satisfaction. Et certains les garderont encore quelques jours additionnels à la maison. Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix.

Après la tempête hivernale de lundi, au tour de nos émotions d’être en tourbillon. Je n’élaborerai pas sur l’aspect politique de la chose, mais si je puis me permettre un seul commentaire – ce que j’oserai faire, à l’encre de mon cœur de mère-, c’est qu’il importe de bécoter abondamment vos enfants ce soir, et tous ceux à venir, quoi qu’il vous en coûte.

Que ce soit au retour de l’école, alors qu’ils auront vécu une journée exigeante et pleine d’excitation. Que ce soit au coucher, alors qu’ils auront eu une autre rude journée de conciliation parent-maisonnée. Qu’il soit 16h, 20h ou au beau milieu de la nuit, lorsqu’ils seront éveillés par un trop-plein cérébral ou un cauchemar infernal. Accueillez leur pleine charge d’émotions. Sans bouclier, sans sablier. Soyez indulgents face aux exaspérations, à l’écoute inactive des consignes, faute de fatigue, et aux crises qui interrompent votre souper ou votre discussion avec votre douce moitié. Ils seront bouleversés par la nouveauté, les horloges bien serrées ou la météo qui les rendra captifs encore de l’écran ou de la maisonnée.

Câlinez vos grands et petits, en manque de contacts humains depuis des lustres, sans laisser paraître votre inquiétude, quant au lendemain. Serrez-les dans vos bras, sans craindre le virus ingrat. Respirez doucement le parfum de leur cou, tout en restant au parfum, en ce qui a trait aux éléments en fusion et implosion dans leur tout petit corps volcanique.

Vos chéris connaîtront une semaine complexe, saupoudrée de petits et grands moments de bonheur.

Ils auront besoin de vos oreilles, pour entendre les récits de leur palpitante ou difficile journée. Ils auront besoin de vos yeux, pour superviser les devoirs, apprécier leurs œuvres d’art ou même pour constater de nouveaux tics nerveux. Ils auront besoin de votre voix, pour raconter une histoire tendre, le soir venu, ou chanter à tue-tête, pour détendre leur esprit trituré par l’immensité du changement. Ils auront, surtout, besoin de vos bras, pour apaiser leur être, sans dédain, sans presse, sans soucis à laisser transparaître. Pour calmer leurs pleurs d’épuisement, éteindre un feu de déception, guérir leur cœur écorché par l’isolement ou par un(e) ami(e) qui n’a plus d’intérêt, simplement.

Au final, quoiqu’il en coûte, rendez-vous disponibles, cette semaine. Au meilleur de vous-mêmes, malgré le stress, la charge mentale et tout ce qui préoccupe votre fonction cérébrale. Rendez-vous disponibles physiquement, certes, mais surtout, mentalement. Au diable le souper gastronomique. Prenez plutôt le temps d’être auprès d’eux, puisque ces moments de réconfort et d’excitation à partager consolideront votre relation et vous valoriseront mutuellement. Et quelle que soit la musique à laquelle vous ferez face cette semaine, allez-y un jour à la fois, à coup de bisous et de câlins généreux.

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Chers parents, ça va l’école à distance?

(CHRONIQUE)

Depuis le début de la pandémie, on a tous connu l’école à distance avec nos enfants à plus ou moins grande échelle. On dira ce qu’on voudra, ça a l’air tout beau sur papier, et en théorie c’est la meilleure solution, mais qu’en est-il de la réalité? Ici, c’est loin d’être une partie de plaisir!

Il faut savoir qu’au début, j’avais un enfant au primaire et que comme je travaillais dans une école et que ces dernières étaient fermées, j’avais beaucoup de temps pour l’aider. Mes deux plus grandes sont au secondaire et au Cégep et de prime abord, tout avait l’air de rouler. Comme la pandémie s’étire dans le temps et que mon mari et moi sommes des travailleurs essentiels, nous ne sommes plus disponibles le jour pour apporter du support à nos enfants. Ils ont beau avoir toujours eu de la facilité à l’école, de bonnes notes et une organisation quand même efficace pour leurs âges, se retrouver seuls pour gérer horaire, connexion Zoom, cahiers, travaux et devoirs, ça devient vite une charge de travail imposante. Surtout pour mon fils de 12 ans!

Au début, ma fille de secondaire 5 trouvait que c’était le meilleur des deux mondes d’étudier en présentiel un jour sur deux. Elle peut se lever plus tard (on habite en région et l’autobus passe beaucoup trop tôt), étudier à son rythme, voir ses amis de temps en temps à l’école, etc. Sauf que bien qu’au départ le rendement était le même, les choses ont changé peu avant le congé des Fêtes. Certaines matières ne sont pas du tout efficaces à distance, comme la biologie et la physique.

Les résultats de certaines matières dégringolent et on réalise que même si elle y met tous les efforts, apprendre derrière un écran, ce n’est pas bon pour elle! Et visiblement, la moyenne de la classe connaît le même sort, ce qui signifie que la majorité est dans le même bateau. Elle doit faire son inscription au Cégep en mars prochain. Espérons qu’elle puisse remonter ses notes, et ce, malgré le fait qu’il n’y aura que deux bulletins au lieu de trois cette année.

Crédit:Photo de Andrea Piacquadio provenant de Pexels

D’ailleurs, parlons-en, du Cégep! Ce sont de jeunes adultes, me direz-vous, mais rien n’est plus insécurisant pour eux que d’être lancés dans le vide de cette manière. Je m’explique! Le passage du secondaire aux études post-secondaires est déjà une grosse étape, puisque les étudiants doivent vraiment tout gérer par eux-mêmes. Les suivis en ligne ne se font pas correctement, les plages horaires pour remettre les travaux de fin de session sont limitées et les bugs informatiques rendent le tout assez compliqué.

En ce moment, ma plus vieille a des cours en ligne tous les jours, mais parfois, elle doit être présente au Collège. Le réel problème, c’est qu’elle n’a pas assez de temps entre ses cours pour prendre l’autobus et s’y rendre. Personne n’a pensé à ça? Résultat, l’anxiété monte en flèche, mon mari qui travaille de la maison tente de se libérer pour l’y reconduire, c’est complètement fou! Peu avant les Fêtes, elle a d’ailleurs été dans l’impossibilité de se présenter à son dernier cours de la session, puisqu’elle avait un autre cours à distance juste avant. Gros conflit d’horaire! À cause de son absence, elle est en échec! Elle doit reprendre son cours en entier, alors qu’elle avait déjà eu sa note et réussissait haut la main! Elle devra faire une demande d’incomplet.

Bref, tellement de choses incongrues, tellement de déceptions pour les élèves, de défis à relever et d’expériences perdues. Je trouve que malgré tout, on s’en sort bien, au sens où ça met à l’épreuve notre capacité d’adaptation. En tant que parent, on apprend à se revirer de bord, et faire de notre mieux pour soutenir nos enfants.

J’ai envie de vous donner une petite tape dans le dos d’encouragement ainsi qu’à tous les élèves et étudiants et de vous demander; comment ça se passe chez vous?