Le 13 mars dernier, j’ai amené ma 8 ans avec moi dans un cours « maman-bébé » à mon gym de quartier. Je vivais ce congé forcé comme une journée tempête: l’école est fermée, mais pas question de rater mon « maman-fit ». Le « pour ou contre » l’idée d’amener un enfant d’âge scolaire dans un mini-local plein de nouvelles mamans et de bébés neufs ne m’a pas effleuré l’esprit, pas une seconde. Je me souviens aussi d’avoir ri avec une autre « maman-de-trois-qui-avait-amené-son-grand » des rumeurs d’une fermeture de peut-être deux semaines. « Ben voyons, on fermera JAMAIS DEUX semaines ». Je tiens à dire que ce 13 était un vendredi.
Alors nous y voilà, près de 6 mois plus tard et bon… On retourne à l’école?
Je sais que dans certaines régions les écoles ont rouvert au printemps, cela dit, pour mes deux petits Montréalais ce sera un premier retour (LE retour) après 6 longs mois.
Ils sont contents, optimistes, plein d’idées. Ils ont hâte de rencontrer les nouvelles enseignantes, leurs nouveaux groupes d’amis, les nouveaux projets-école. Cela dit, ils n’ont jamais vécu un retour avec mesures ET avec un enseignant connu. Jeudi, tout sera nouveau. J’essaie de leur expliquer que ce sera un brin (dites-moi que c’est juste un brin) différent et ils me répondent que oui… ça ne semble pas siiii clair, tant pour eux, pour moi, que pour l’école elle-même parfois.
Moi aussi j’ai hâte, oh que j’ai hâte! Soyons honnête, mes 6 et 8 ans peinent à s’endurer l’un l’autre depuis quelques semaines, malgré les sorties au parc et les visites chez amis et famille.
Donc, on se prépare tranquillement, que ce soit en insistant sur le lavage de main ou carrément en tentant de retrouver les boîtes à lunch.
J’essaie de trouver des façons amusantes d’en parler. J’insiste sur l’importance d’écouter les consignes. En même temps, étant enseignante moi-même (en maternité cette année), je sais qu’un enfant reste un enfant. Se tromper et y penser après, ça arrive tous les jours. Mon chum étant aussi directeur d’une école primaire, ici, à Montréal, je le vois de l’intérieur le giga méga casse-tête d’organisation: entrée des élèves, lavage de mains, minutes d’enseignement… C’est lourd.
J’envoie aussi une prière aux parents et enseignants d’adolescents qui devront faire respecter les mesures. Entre vous et moi, je salue les efforts du gouvernement avec ses campagnes, mais chaque fois que j’entends un rap sur le COVID, j’entends aussi (pour ceux qui ont mon âge) Jocelyne dans « Radio-Enfer » avec son « Yo le jeune! ». Et… Je ne suis pas sûre.
Je me questionne sur l’effet des mesures sur mes enfants… Changement d’horaire, limite sur les possibilités de côtoyer les amis, enseignants distancés et parfois masqués? Est-ce qu’il y aura quelqu’un pour réconforter mon 6 ans au genou écorché? Est-ce qu’on aura accès au matériel de manipulation, aux coins symboliques? Et surtout… Est-ce qu’on impose tout cela à des enfants qui se retrouvent de toute façon au parc la fin de semaine ou au soccer le soir?
J’ai hâte à jeudi, en fait non, j’ai hâte au 15 septembre, quand la poussière sera retombée et qu’on aura une meilleure idée de l’année qui nous attend. Et vous, comment voyez-vous la rentrée?