Ma belle fille d’amour, si petite et si grande à la fois. Du haut de tes 3 ans bien ronds, tu m’as demandé si toi aussi, tu allais être une grande soeur. Si j’étais pour avoir un bébé dans mon ventre bientôt. Mon coeur me dit OUI, fais un autre bébé. Ma tête me dit NON, tu es déjà la plus choyée. Je sais que ce ne sont que des craintes non fondées. Mais MAUDIT que j’ai peur.
J’ai eu une première et unique grossesse des plus typiques : un premier trimestre agrémenté de nausées et de fatigue, un deuxième trimestre avec regain d’énergie, entrecoupé de chutes de pression et un troisième trimestre où j’ai dû prendre un peu de repos pour me rendre bien à terme. Aucune complication, vraiment. Juste du beau. J’ai ADORÉ porter la vie. Je ne me suis jamais sentie aussi belle et femme. J’ai ensuite eu un accouchement sans faille. Non pas sans douleur, j’ai quand même traversé 14h de gros travail et bonheur, avec mon copain. Sans blague, je ne retiens que du positif de cette journée. J’en suis ressortie plus forte et grandie.
Ma bébé, maintenant grande, est en parfaite santé depuis le Jour 1. J’ai eu la chance de pouvoir faire de l’allaitement mixte et de profiter d’un long congé de maternité à ses côtés. Chaque étape du développement de ma fille est venue avec son lot de défis, mais aussi de joies et d’apprentissages. Comme tout enfant, elle a eu une première année de garderie où elle a combattu des dizaines de virus. Nous y avons goûté sans bon sens.
Mais le cheminement de ma maternité est tout ce qu’il y a de plus NORMAL. La gestation, la naissance et l’épanouissement d’une bonne petite fille adorable. Mon couple aussi n’a jamais été aussi fort que depuis que nous sommes parents. Mon conjoint et moi sommes soudés à cette belle bulle d’amour familiale et notre routine à trois nous convient parfaitement.
Et maintenant, avec du recul, j’ai peur. Peur d’en faire un deuxième. Peur d’avoir une grossesse difficile, un accouchement pénible, un enfant malade, des étapes de développement encore plus complexes, moins de temps de qualité (seule, en couple ou en famille), une carte dans le jeu qui viendrait brouiller ma relation amoureuse, etc.
Pourtant, au premier bébé, je n’avais pas toutes ces craintes. En fait, je crois que je n’y pensais même pas. De l’avoir vécu une fois, d’avoir eu un parcours parsemé d’embûches, mais surtout de bons moments, fait réfléchir. Je sais que je le regretterai peut-être un jour. Je sais que les chances d’un enfant malade, par exemple, peuvent être minces… que c’est un risque à prendre… que même si l’aventure n’est pas la même que la première, elle peut être tout aussi belle et enrichissante. Mais. J’ai peur. Et le pire ? Mon copain aussi. Pour les mêmes foutues raisons.
Ma belle petite fille d’amour, si petite et si grande à la fois. Ma porte est pratiquement fermée pour un deuxième bébé. Te voir grandir et évoluer est la chose la plus magnifique du monde. Tu me rends fière et tu es mon plus beau rêve devenu réalité. Je ne sais toujours pas si je serai en mesure de t’offrir le privilège d’être une grande soeur et si nous oserons prendre ce risque… juste parce qu’on a peur.
Aviez-vous ou avez-vous peur d’avoir un deuxième enfant?
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