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Art de vivre

Enseigner en pandémie, une demi-année plus tard

(CHRONIQUE)

Comme les élèves, je suis en congé depuis le 21 décembre. Nous sommes presque à la mi-année scolaire et j’en suis fière. Ce fut des mois très chargés autant pour les enseignantes que pour les élèves.

J’ai l’impression, comme beaucoup de personnes, que le début de l’année scolaire a été beaucoup plus long que d’habitude. Ça vient probablement du fait que bien avant le mois de septembre j’avais déjà la tête dans la planification. J’ai dû me préparer à enseigner en présentiel (#MotDe2020) et en virtuel. C’est plutôt compliqué de ne pas savoir dans quel contexte je vais travailler ni à quel moment je peux passer d’un contexte à l’autre.

Dès les premiers jours d’école, avec les élèves, nous avons eu à faire de nombreux ajustements autant au niveau des mesures sanitaires que sur le plan des apprentissages. Nous avons dû revoir des notions de l’année précédente. Mes élèves ont dû réapprendre à discuter en français au quotidien. Il faut aussi prendre en considération que les règles que les écoles doivent suivent ont souvent changé dans les derniers mois.

Malgré tout ça, j’ai pas mal de chance. Même si j’enseigne à Montréal, il n’y a pas eu de cas de Covid-19 dans ma classe ou dans les familles des élèves. Il y a eu quelques cas à l’école, mais en comparaison à d’autres, nous nous en tirons plutôt bien. J’ai donc eu du temps pour enseigner à mes élèves. C’est beaucoup plus facile d’être physiquement à l’école pour permettre aux élèves de manipuler du matériel et pour travailler en équipe. Je suis donc vraiment heureuse de comment le début de l’année s’est déroulé.

Pour la seconde moitié, je pense malheureusement que je ne retournerai pas à l’école de sitôt. Selon les plans actuels, je retourne avec mes élèves en classe le 11 janvier. Cependant, avec le nombre de cas actuels, je doute que l’enseignement en présentiel soit la meilleure solution à envisager. Nous aurons la réponse dans les prochains jours. Malgré ces incertitudes, je suis prête pour l’enseignement virtuel.

Quelles sont vos prévisions pour le reste de l’année scolaire?

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Ton petit look

Enseigner au Nunavik

Le 10 août aura à jamais une saveur particulière. Une odeur de toundra. Un vent froid qui pénètre l’âme. Un écho de rire d’enfants et un soleil éternel qui ne se couche qu’au petit matin.

Il y a un an, je partais vivre la plus grande/grave aventure de ma vie. Enseignante au Nunavik. Moi qui avais toujours vécu ma carrière dans un cadre d’école privée. Une aventure que certains disent nécessaire (ils ne savent pas), que d’autres qualifieront de
belle expérience (ils ne comprennent pas). Je ne la qualifierai pas. Parce que je n’ai toujours pas trouvé les mots justes pour la définir.

Certes, elle m’a (re)définie comme personne. Elle a refait et écorché les contours de celle que j’étais. Étrangement, j’ai encore des flashbacks d’odeur du Grand Nord. De grands vertiges lorsque j’écoute Inscape d’Alexandra Streliski.

J’avais une amie qui enseignait déjà là-bas, qui s’est avérée être tout sauf une amie. Qui, voyant ma détresse, a préféré la qualifier de « faiblesse » et disparaître. Certains vivent le Nord comme la plus belle des aventures et y passent des années. Et il y a les autres. J’étais l’autre.

Je crois que certaines rides creusées par mes larmes ne s’estomperont jamais. J’ai été éblouie, surprise, déracinée, conquise. Terrassée, ébranlée, perdue, abattue. J’ai dépassé les limites de moi-même que je ne connaissais pas. C’était effrayant. Et effrayée, je l’ai été plus d’une fois dans mon exil volontaire.

Même si je n’y suis plus, une partie de moi est restée dans la toundra. Une belle partie. Une partie que je ne retrouverai jamais.

Crédit:Providence Baillargeon

J’entends encore les rires sonores d’Adamie et Harry dans le couloir avant la cloche. Les larmes de Susie que je console. La détresse d’Elaisa que je n’ai jamais su soulager. Le bruit de la détresse humaine. Les cloches des enterrements hebdomadaires. Le vent qui claque dans le drapeau en(core) berne. L’odeur des blizzards. L’impitoyable beauté du Grand Nord. Les enfants qui se tuent et qui tuent leur chiot par ennui. La beauté des aurores boréales enlacée dans les bras de celui que j’aime. La peur au ventre quand la balle de fusil traverse la fenêtre de mon salon une nuit d’octobre. Les journées sans soleil et sans joie. Le silence de l’isolement. La maison qui craque sous le poids des bourrasques de vent à 120 km/h.

Je ne retournerai jamais au Grand Nord. Mais le Grand Nord ne me quittera jamais plus.

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Les préjugés, ça s’apprend quand on est jeune

Les enfants découvrent les préjugés et la discrimination très tôt. Des études antérieures ont d’ailleurs démontré qu’entre 3 et 6 ans, l’enfant peur reconnaître la discrimination et appliquer des stéréotypes. Entre 6 et 10 ans, il serait conscient de ce problème et serait même capable de percevoir la discrimination subtile.

Une nouvelle étude de l’Université de Toronto parue dans le bulletin Personality and Social Psychology démontre de quelle façon les enfants découvrent le rejet entre personnes et comment ils peuvent être eux-mêmes une cible des préjugés.
 
Il semblerait que l’instruction externe et les expériences personnelles jouent des rôles distincts dans la manière dont les enfants caractérisent d’autres groupes de personnes.
 
Les conséquences se sont fait ressentir rapidement alors que des enfants de différents âges et ethnies – qui ne se connaissaient pas – se sont vus divisés en deux groupes. Le groupe « bleu », disait-on, était composé d’enfants méchants. Les participants de 5e année ont su faire la part des choses, mais ceux de 1re année ont automatiquement écarté le groupe bleu. Selon eux et ce qu’on leur avait enseigné en bas âge, le groupe était catégorisé « méchant » et ne méritait pas qu’on leur partage bonbons et autocollants.
 
En conclusion, les chercheurs ont constaté que l’impact de l’instruction était assez puissant pour porter atteinte à des informations contradictoires.
 
Selon les chercheurs, dès le jeune âge, il est d’une importance capitale d’instruire l’enfant aux différentes réalités et de lui montrer à ne pas juger. Cet enseignement influencera grandement sa vision des choses, ouvrira ses horizons et lui permettra de vivre des relations plus positives, à peine quelques années plus tard.