Virginia Roberts Giuffre est l’une des nombreuses femmes qui ont accusé le financier décédé Jeffrey Epstein, le délinquant sexuel condamné.
Un tribunal fédéral de New York a commencé à publier des documents relatifs à son action civile en diffamation.
Cette plainte, déposée en 2015, l’avait été contre la mondaine britannique Ghislaine Maxwell, l’associée bien connue d’Epstein, elle aussi accusée au criminel. Elle a ainsi permis au public de découvrir le réseau complexe des relations d’Epstein, notamment avec des personnalités du monde de la politique, du spectacle et des affaires.
Mercredi soir, une première vague de documents a été révélée. Il s’agit de 40 pièces représentant des centaines de pages dans lesquelles d’anciens présidents américains, des membres de la famille royale britannique et de nombreuses autres personnalités ont été cités, notamment Michael Jackson, Stephen Hawking, David Copperfield, le prince Andrew, Donald Trump et Bill Clinton.
Les dossiers contiennent des dépositions de Giuffre qui a affirmé à plusieurs reprises avoir été victime d’abus sexuels et de trafic de la part d’Epstein et de Maxwell. Le témoignage choquant de Giuffre souligne que Maxwell lui aurait demandé d’avoir des relations sexuelles avec un certain nombre d’hommes influents, dont le prince Andrew, le gourou de la technologie Marvin Minsky, le gouverneur du Nouveau-Mexique Bill Richardson, le mannequin français Jean-Luc Brunel et l’investisseur américain Glenn Dubin.
Dans les documents qui ont été dévoilés, on trouve des références à des personnalités telles que Donald Trump et Bill Clinton. Les allégations vont de l’utilisation par Epstein de son jet privé pour ses déplacements à des commentaires désinvoltes reflétant certaines préférences en matière féminine.
Après que la juge de district américaine Loretta Preska a rendu une ordonnance soulignant l’importance de la transparence et de l’intérêt du public pour la procédure judiciaire, le tribunal a décidé de lever les scellés sur ces documents. La juge a reporté la publication de certains documents concernant des personnes qui s’y étaient opposées, en invoquant l’importance de la protection de la vie privée des individus, y compris ceux qui ont été soit témoins du crime, soit victimes elles-mêmes.
La levée des scellés a, comme prévu, relancé le débat sur la mort d’Epstein, survenue en août 2019 dans une cellule de prison de la ville de New York. Selon un rapport du ministère de la Justice, Epstein s’est suicidé à la suite de nombreux manquements de la part des employés de l’établissement pénitentiaire. Sa mort et le vaste réseau de personnes riches et puissantes qu’il avait constitué ont fait l’objet de théories du complot et de spéculations pendant de nombreuses années.
L’équipe juridique de Giuffre a insisté sur le fait que la publication des documents était un moyen de lutter contre la traite des êtres humains à des fins sexuelles et de garantir l’obligation de rendre des comptes. Pour de nombreuses personnes impliquées, directement ou indirectement, la publication de ces documents pourrait signifier une nouvelle période d’examen minutieux.
Cette publication sera échelonnée et d’autres documents devraient être publiés au fur et à mesure que les médias et le public éplucheront les pages à la recherche d’éclaircissements supplémentaires sur l’implication d’Epstein.
Il s’agit d’un nouveau chapitre pour de nombreux survivants, participants et témoins dans cette affaire. Il s’agit d’une nouvelle étape dans un voyage ardu vers la vérité et, en fin de compte, vers la fin de l’affaire.