Le Musée d’art de Los Angeles (Lacma) présente Football: the beautiful game, où sont rassemblés des photos, des peintures et des montages vidéo qui explorent la masculinité, les rituels et l’idolâtrie dont sont l’objet les joueurs, ainsi que le pouvoir économique, l’impact social et culturel de ce sport.
Une des pièces centrales de l’exposition est un tableau qu’Andy Warhol avait dédicacé à Pelé en 1978, trois ans après que la star brésilienne fut arrivée au Cosmos de New York, le dernier club de sa carrière.
Pelé avait été avec l’Allemand Franz Beckenbauer et le Néerlandais Johan Cruyff une des vedettes attirées aux États-Unis pour tenter de populariser le « soccer » et la NASL (North american soccer league) au pays du baseball et du football américain.
L’expérience avait été un fiasco, la ligue créée en 1968 disparaissant corps et biens en 1984, mais la fédération internationale de football a accordé aux États-Unis une autre chance de populariser son sport en lui octroyant l’organisation du Mondial 1994.
Passées les premières critiques, la compétition avait été un succès avec des stades pleins, des infrastructures fonctionnant bien et un engouement nouveau pour le foot dans ce pays qui y était pourtant si réticent. Un an plus tard, un nouveau championnat professionnel avait vu le jour, la Major League Soccer (MLS), qui fonctionne toujours et a pris sa vitesse de croisière.
Le Mondial 1994 tient une bonne place dans l’exposition. Il avait été marqué par la dramatique finale Brésil-Italie et le tir au but manqué de Roberto Baggio qui avait permis aux « auriverde » de remporter leur quatrième Coupe du monde. L’exclusion de l’Argentin Diego Maradona pour un contrôle antidopage positif avait été un autre moment marquant.
En marge de la compétition, le défenseur colombien Andres Escobar, auteur d’un but contre son camp éliminant son pays, avait été assassiné de retour dans son pays. Un tableau de l’artiste Carolyn Castano lui est dédié.
Par ailleurs, le film Zidane : un portrait du 21e siècle est également présenté. Réalisé par le Français Philippe Parreno, il permet de suivre grâce à 17 caméras les moindres mouvements de Zinédine Zidane durant les 90 minutes d’un match en 2005, illustrant ainsi ses efforts et sa contribution au travail de son équipe.
Un tableau représentant l’attaquant camerounais Samuel Eto’o au Mondial 2010 ou la « Main de Dieu » de Maradona en 1986 sont également mis en valeur au fil d’une exposition, qui n’oublie pas non plus les côtés plus sombres de la violence et de l’argent roi.
L’humour est également présent, avec un montage du Mexicain Miguel Calderon, qui a mis bout à bout des images de nombreux matches de sa sélection contre le Brésil. Le Mexicain n’a gardé que les passages flatteurs et au final le grand Brésil est battu… 17-0.