Deux fois par jour, le bus de Sex and the City fait ainsi le plein en face du Plaza Hotel, près de Central Park. De jeunes femmes, souvent venues entre copines, y embarquent pour découvrir les lieux de la série, faire du shopping comme ses héroïnes, boire et manger comme elles…
Des vidéos diffusées dans le bus montrent Carrie, Miranda, Charlotte ou Samantha sur les lieux visités, la guide alterne anecdotes de la série, devinettes et détails sur New York, et pendant trois heures et demie, les fans traversent avec délice la frontière entre fiction et réalité, se photographiant à chaque étape.
Le samedi, autre tour, autre public, pour The Sopranos. Des couples, un peu plus âgés, embarquent pour un voyage de près de 5 heures dans le New Jersey et ses paysages industriels. Le guide Marc Baron, ancien figurant de la série, enchaîne là aussi anecdotes et devinettes, et distribue même de petits cadeaux. Les fans, dont beaucoup de Britanniques, sont passionnés, connaissent la série sur le bout des doigts.
Points d’orgue du voyage, le restaurant Holsten’s où Tony Soprano, le mafieux déprimé, a mangé lors du dernier épisode, et la boîte de striptease Bada Bind, dans la vraie vie Satin Dolls.
Ces dernières années, ce tourisme spécialisé a connu une progression spectaculaire.
« J’avais commencé un peu comme un hobby le week-end, en 1999, car ces tours n’existaient pas alors que New York est l’endroit le plus filmé au monde », explique à l’AFP Georgette Blau, 39 ans, PDG de On Locations.
Sa compagnie offre désormais à New York sept tours en bus (dont Sex and the City et The Sopranos) consacrés au cinéma et à la télévision, et deux tours à pied. Certains sont en français ou allemand. S’y ajoute des tours privés en limousine, et un tour à Boston.
Quelque 90 000 personnes y participent chaque année, dont la moitié venue de l’étranger, notamment de France, d’Australie, du Royaume-Uni, de l’Italie, du Japon et de l’Allemagne, selon Mme Blau.
En 1999, « il y avait trois compagnies qui faisaient ça dans le monde », dit-elle. « Maintenant, il y en a plus de 100, dont 12 ou 13 aux États-Unis ».