Inspiré de faits vécus et du mémoire du même nom, Unplanned dépeint l’histoire d’Abby Jonhson, directrice de l’organisme Planned Parenthood qui, après avoir assisté à un avortement, devient une fervente activiste pro-vie. Paru aux États-Unis plus tôt cet hiver, le film a amené avec lui une énorme vague de contestations et de manifestations. Tout droit sorti des studios chrétiens Pure Flix, le film est considéré par plusieurs comme de la propagande pure. La vague a fini par rejoindre le Québec suite à l’annonce au courant de la semaine dernière de la projection du film dans quelques salles des cinémas Guzzo.
Les réseaux sociaux ont vite été enflammés par les réactions des utilisateurs. Nos amis de La Clique du Plateau l’ont bien montré avec un article publié plus tôt aujourd’hui. Ils sont nombreux à déplorer les raisons monétaires qui se cachent derrière la projection d’un film si peu objectif. De son côté, Vincent Guzzo, propriétaire des cinémas du même nom, se défend en prétextant la liberté d’expression. En effet, dans une récente entrevue pour l’émission Les Effrontées sur QUB radio, ce dernier mentionne qu’il a déjà projeté des documentaires du réalisateur Michael Moore, et donc qu’il n’endosse aucun parti précis, tout en insistant pourtant sur le fait qu’Unplanned est une fiction. Cela ne l’a pas empêché de dire au Journal La Presse :
« En 2019, avec tous les moyens de contraception que nous avons, a-t-on vraiment le droit de dire que l’avortement est une alternative? »
Pour l’objectivité, on repassera.
Dans l’entrevue radio, il ajoute ensuite que les gens qui s’opposent au film et qui clament en sa propagande antichoix sont mal informés :
« Ça vient de personnes qui n’ont pas vu le film. Moi, je l’ai vu le film, [dont une fois] avec ma femme […] qui est au doctorat à McGill en santé mentale. C’est pas une nounoune. On l’a vu et on a essayé de comprendre comme tout le monde. Pis, tous les deux on a eu la même réaction qui était [que le film], c’est une fiction. » Selon lui, le spectateur peut comprendre que malgré les faits réels, le film demeure un film, et que le spectateur est capable de faire la part des choses.
« La régie du cinéma qui est une institution indépendante du gouvernement du Québec a dit que le film était 13 ans et plus. Donc, ce n’est pas un film [….] de propagande nocive, parce que si ça l’était, la régie du cinéma l’aurait coté 18 ans et plus. »
Cependant, la controverse ne vient pas de là. Personne ne met en doute l’intelligence du spectateur ni la liberté d’expression, mais plutôt le message qui est présenté dans le film. Aucune nuance n’est offerte au spectateur, et bien que le film n’ait pas été vu au Québec, il l’a été aux États-Unis, et les critiques sont unanimes.
Unplanned a été fait pour rejoindre un public bien précis et a ainsi attisé un débat qui rage déjà depuis de longues années.
Pour l’entrevue complète, visitez le Journal de Montréal. Le film quant à lui sera présenté à compter du 12 juillet.