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Électrisante Dragonette

Il y a plusieurs genres de musique dans votre album Fixin’ to Thrill : du pop, du rock, du punk, de l’électro et même du country. Pourquoi mélanger autant de styles?

Il n’y a pas de raison spécifique. Quand on commence à faire une chanson, on ne sait pas vraiment où l’on s’en va. On ne commence pas une pièce en se disant: « OK, nous allons faire un disque qui va voyager dans différents genres musicaux. » Je pense qu’on n’est pas assez disciplinés pour être capable de le faire consciemment.

Pour nous, terminer une chanson donne l’impression que ça relève du miracle! On commence à la créer et on ne sait pas où elle va nous amener. Avec chance, ça nous mène dans une avenue qui nous excite et nous motive à poursuivre et à terminer la chanson!

 

S’il y a autant de genres musicaux dans votre album, est-ce parce que chaque membre du groupe écoute une musique différente?

Ouais… J’ai un background de compositrice de chansons et Dan vient d’un milieu orienté vers les pistes et la musique. Je pense qu’il a écrit ses premières chansons pop avec moi! Mais ses antécédents m’influencent et vice-versa.

Joel vient lui aussi d’un milieu musical complètement différent. Je suppose qu’on intègre chacun divers ingrédients acquis au fil des ans dans notre musique.

 

Comment est-ce de travailler avec son mari (le bassiste Dan Kurtz)? Est-ce facile, difficile, inspirant?

Oui, tout ça à la fois! En fait, c’est bien la plupart du temps. Je pense que l’expérience devient difficile quand il n’y a plus de retenue, de respect professionnel. Les « Je ne veux pas te faire de la peine en te disant ceci, mais je n’aime vraiment pas ce que tu fais avec la chanson en ce moment » n’existent pas vraiment…

Je peux imaginer que les frères et soeurs travaillant ensemble vivent la même chose; il n’y a pas de barrière professionnelle, alors on se donne plus facilement de coups – pas physiques; je fais une métaphore.

 

Qu’est-ce qui vous a inspirés à créer la chanson Don’t Be Funny?

Je suppose que la chanson fait référence aux relations avec autrui, du fait qu’on se sent parfois très proche d’une personne; parfois, c’est comme si nous vivions dans un monde parallèle. C’est à propos de ce genre de sentiment, dans le style « Oh mon Dieu! Je te vois chaque jour, mais c’est comme si on ne s’était pas vu depuis un mois! »

Qu’est-ce qui vous a inspiré à créer la chanson Fixin’ to Thrill?

Dragonette a dû mener beaucoup de combats. Je pense que chaque groupe débutant peut jouer pour un public qui n’est pas émotionnellement dévoué à lui. Cette chanson traite de cette idée : « Je veux simplement jouer mes chansons, que vous dansiez et que vous ayez du plaisir. Faisons-le! »

Pourquoi avoir choisi cette chanson comme pièce-titre de l’album?

J’aimais les paroles. (Elle sourit) Généralement, quand j’écris une chanson, je ne réfléchis pas aux mots; je les écris tout simplement. J’écoute une piste et quelque chose sort de ma bouche. Au début, j’avais trouvé la formule « I’m fixin’ to kill » (J’arrange pour tuer), mais j’ai réalisé que ça ne faisait pas vraiment de sens. « I’m fixin’ to thrill » (J’arrange pour électriser) m’apparaissait beaucoup plus fluide.

 

Votre chanson Gone Too Far a des sonorités country. En 2002, vous avez lancé un album pop folk en solo (The Cure For Bad Deeds). Avez-vous créé cette pièce parce que chanter de la musique folk vous manquait?

Non, je ne crois pas que ce soit vraiment ça. Je pense que nos chansons ou la façon que je compose sont encore très enracinées dans la manière que j’ai appris à écrire des chansons – des pièces jazz et country. Je me souviens d’avoir pensé, par le passé : « ce serait vraiment génial de pouvoir faire une chanson dance qui sonne aussi country… est-ce possible? »

Quand on a commencé à travailler sur Gone Too Far, je ne songeais pas consciemment à l’idée de mélanger le country et le dance, mais Dan s’est mis à jouer ce rythme dans le studio et je me suis mise à chanter quelque chose avec une voix « très country » et je me suis dit : « Voilà, c’est ça! »
 

Votre chanson We Rule the World (Nous menons le monde) fait-elle référence à l’une de vos ambitions?

C’est la dernière chanson qu’on a écrite pour l’album. C’était en fait la plus difficile à écrire! L’idée était plus du genre : « Au diable. Ce qui arrivera arrivera. Prétendons que tout se déroule comme on le souhaite. »

 

Qui vous a inspiré la chanson You’re a Disaster (Tu es un désastre)?

C’était ma meilleure amie. Notre relation a implosé. La chanson parle de ça, je suppose. Adresser la chanson à une personne ou chanter à propos d’une réalité, c’est thérapeutique pour moi. Je n’ai pas pu lui dire directement (le contenu de la chanson) parce que notre relation est terminée, alors je le chante. C’est comme si je lui avais dit de vive voix.

 

Espérez-vous qu’elle écoute la chanson?

Peut-être… À vrai dire, ce n’est plus important. Au moins, je l’ai dit.

 

Cette histoire inspire la mélancolie; est-ce la raison pour laquelle cette pièce a un rythme plus lent que les autres chansons de l’album?

Ouais, c’est mélancolique… À la fin de cette chanson, ça devient un peu épeurant, intense. Quand j’écoute cette pièce, j’ai l’impression que c’est ce qui arrive probablement dans son cerveau : c’est confus, comme des turbulences dans un monde bizarre…

Le deuxième album de Dragonette, Fixin’ to Thrill, est en vente chez les disquaires et dans la Toile.

 

Par Carolyne Marengo