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Après des mois loin du Conservatoire d’art dramatique pour lequel il enseignait depuis trois décennies, à la suite d’un congédiement dont il semble encore secoué, Gilbert Sicotte révèle avoir « tourné la page » lors d’un entretien avec le Journal de Montréal.

« Ça a été un hiver très difficile », admet cependant l’acteur de 70 ans, avant de demander à son interlocuteur de changer de sujet, selon cette même source.

Gilbert Sicotte souhaite se concentrer sur l’avenir et ses prochains projets, dont le film Identités, pour lequel il effectue justement cette sortie promotionnelle.

Il sera également prochainement de l’adaptation d’Il pleuvait des oiseaux.

Rappelons que le congédiement de Gilbert Sicotte du Conservatoire l’an dernier à la suite d’un reportage de Radio-Canada avait fait beaucoup de bruit et généré une controverse, alors que certains observateurs jugent injustifiée la sortie forcée du comédien et la tempête médiatique au coeur de laquelle il a été plongé.

Crédit photo : Radio-Canada (capture)

La carrière de Gilbert Sicotte n’est pas à son meilleur ces derniers temps, à la suite d’un reportage d’ICI Radio-Canada, publié en novembre dernier, réunissant plusieurs témoignages d’anciens élèves du comédien et professeur qui ont dénoncé ses pratiques pédagogiques jugées abusives, conduisant éventuellement à son licenciement du Conservatoire d’art dramatique de Montréal. Mais avant tout ce scandale, le tournage d’Identités avait été entamé à l’automne 2016, mettant en vedette l’acteur aujourd’hui controversé.

Réalisé par Samuel Thivierge (La fille du Martin), qui y partage également l’écran avec Samy Naceri, Léa Girard Nadeau, Jacynthe René et Frédéric Gilles, raconte l’histoire de Christophe, un jeune homme à l’aube de sa majorité, qui fait la rencontre de Roger, un véritable spécialiste de la fraude dont il suivra la voie jusqu’à sa rencontre avec Gabrielle.

À partir de ce moment, ses actions auront des conséquences pour lui, mais aussi pour ceux qui lui sont proches.

Cet habile et charmant usurpateur fera-t-il couler avec lui de parfaits innocents?

Le film prendra l’affiche le 8 juin.

En novembre dernier, Radio-Canada publiait un dossier sur Gilbert Sicotte, révélant que l’acteur et professeur au Conservatoire d’art dramatique de Montréal aurait usé d’abus de pouvoir dans ses classes entre 1991 et 2017 et accumulant les témoignages d’une vingtaine d’anciens élèves qui dénonçaient ses pratiques.

Or, l’établissement d’enseignement, qui avait suspendu son employé au moment où le scandale a éclaté, avait lancé une enquête à l’interne qui s’est finalement soldée avec le renvoi du comédien. C’est le directeur général du Conservatoire, Marc Lalonde, qui en a fait l’annonce par voie de communiqué : 

« Nos pensées vont aux personnes qui ont manifesté avoir vécu des moments difficiles. Le Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec a le souci d’offrir un climat d’apprentissage et de travail sain. Nous avons de nombreux mécanismes internes en place pour que les élèves et les employés puissent faire entendre leur voix; il est primordial pour nous d’être à leur écoute. »

Gilbert Sicotte n’a pour l’instant pas réagi publiquement à la nouvelle.

Les jours passent et les nouvelles tombent.

Cette fois, c’est Gilbert Sicotte, acteur et professeur au Conservatoire d’art dramatique de Montréal, qui fait face à des allégations d’abus de pouvoir.

Dans un reportage de Radio-Canada, une vingtaine d’étudiants et d’anciens élèves du Conservatoire ont dénoncé des pratiques troublantes qu’ils auraient subies de la part de leur professeur entre 1991 et 2017.

« Gilbert Sicotte me disait :  « J’ai pas de temps à perdre avec toi  » […]. Il nous poussait à bout en disant des choses comme :  « Mon ostie de câlisse, vas-tu la jouer ta scène?  » », raconte une ex étudiante. « Gilbert Sicotte était le plus dur, dit une autre […] Un jour, il a crié, il était enragé et il m’a dit à maintes reprises : « Va chier, pour qui tu te prends? » Moi, j’ai peur, parce que le milieu est petit et parce que c’est un homme qui est protégé », rapporte un autre.

Certaines personnes ayant témoigné sous le couvert de l’anonymat seraient apparemment des personnalités connues du grand public. Le statut d’intouchable de Gilbert Sicotte dans le milieu du cinéma en aurait dissuadé plusieurs de dévoiler leur identité.

L’acteur s’est défendu d’avoir voulu « casser » ses étudiants, plaidant plutôt que son exigence ne se rapprochait en rien de ce que l’on pourrait qualifier de harcèlement :

« Quelquefois, en jeu, on a des choses à transformer, on doit briser des choses dans notre tête pour nous amener ailleurs; des préjugés, des habitudes dont il faut se défaire. Mais pas  « se casser ». L’instrument [de notre métier], c’est la personne, il faut l’élargir, l’agrandir, chercher dans des endroits qui ne sont pas nécessairement confortables . Dans le jeu, on trouve souvent des choses dans l’inconfort, dans l’inconnu et ça crée une insécurité, mais c’est ça, ce métier-là »

Gilbert Sicotte a joué dans une trentaine de films, récoltant deux Jutra pour ses rôles dans Le Vendeur (2012) et Paul à Québec (2016).

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Source : La Presse