« La nuit, c’est une thématique que l’on croit bien connaître. Mais en fin de compte, on s’aperçoit qu’on ne sait rien du tout, car il y a plein de choses que l’on ne voit pas. L’idée est d’apporter un peu de lumière sur toute cette vie nocturne », explique à l’AFP Sophie Grisolia, conceptrice de l’exposition Nuit pour le Muséum.
Située sous la Grande Galerie de l’Évolution, l’exposition s’ouvre avec un « regard naturaliste sur le ciel nocturne » et propose d’observer la Lune et les étoiles comme « comme on regarde les animaux », pour mieux les comprendre : pourquoi la Lune a-t-elle une face invisible des Terriens, à quoi correspondent ses différentes phases, comment trouver l’étoile Polaire et repérer les constellations?
Grâce à des jeux et dispositifs multimédias, on peut observer à la loupe d’authentiques « étoiles filantes » – des micrométéorites en réalité – ou admirer un gros morceau de Lune, prêté au Muséum par la NASA.
Actualisé quotidiennement, un écran présente en outre la carte du ciel nocturne vu depuis le Jardin des Plantes, sans nuage ni pollution lumineuse, nuisance moderne et urbaine.
Le visiteur passe ensuite dans le monde des noctambules à poils, à plumes ou à écailles, car la nature ne dort jamais et de nombreuses espèces ont développé des stratégies ingénieuses pour tirer parti de l’obscurité.
Ultrasons des chauves-souris chasseuses de moustiques, odorat ultrasensible des papillons de nuit grâce à leurs antennes truffées de récepteurs chimiques, yeux exorbités des lémuriens captant le moindre grain de lumière… des « cabanes des sens » présentent ces trouvailles biologiques en sons, lumières et en odeurs.
L’humain accède même au « sixième sens » de certaines espèces, comme les requins ou l’ornithorynque, capables de détecter une proie grâce à son champ électrique. Le visiteur peut ainsi expérimenter la perception des serpents à travers leurs capteurs thermiques, des fossettes situées sur leur museau et fonctionnant comme une caméra infrarouge.
Insectes, oiseaux, rongeurs, marsupiaux, chauves-souris, reptiles, mammifères carnivores ou non, insectes, tous les ordres biologiques sont représentés dans ce parcours à travers plus de 350 spécimens naturalisés issus des collections du Muséum, dont une soixantaine réalisés spécialement pour l’exposition, précise sa conceptrice.
Après une promenade en forêt, rien de tel qu’une bonne nuit de sommeil : dans la chambre à coucher du Muséum, on découvre que tous les oiseaux et les mammifères rêvent! Un petit dessin animé permet même d’entrer dans les songes d’un chat, fruit d’une expérience scientifique bien réelle.
Le visiteur lui-même peut ensuite devenir sujet d’expérience, en répondant à des questions sur ses rêves récurrents, et apprendre de petites astuces pour améliorer la qualité de son sommeil.
La nuit étant aussi le domaine des monstres en tous genres, la visite s’achève sur l’imaginaire du croque-mitaine et des vampires, avec la possibilité de se métamorphoser soi-même en loup-garou durant un petit instant…
L’exposition Nuit sera présentée du 12 février au 3 novembre 2014. Renseignements sur le site http://nuit.mnhn.fr/.