Le gouvernement du Québec a annoncé un retard de deux ans dans son projet de transférer les données des Québécois vers les nuages d’Amazon et de Microsoft, malgré les économies annuelles prévues de 100 millions $.
Ce report est dû à une résistance au changement dans les organisations gouvernementales. Ce projet avait été initié en 2019 par l’ex-président du Conseil du trésor, Christian Dubé, et l’ancien ministre délégué à la Transformation numérique, Éric Caire, qui avaient affirmé qu’en trois ans, ces économies pourraient être réalisées en consolidant les centres de données.
Cependant, seulement cinq organisations ont effectué leur transition numérique jusqu’à présent, alors qu’il y a plus de 120 organismes et ministères.
Le ministre de la Cybersécurité et du Numérique (MCN), Éric Caire, a souligné que les centres de données actuels sont désuets et mettent les informations des Québécois à risque, et que le Québec devrait éliminer rapidement les 457 centres de traitement informatique où sont hébergées nos données.
Nouveau décret
En pleine pandémie de COVID-19 et sans faire de bruit, le gouvernement du Québec a publié en juin 2020 un deuxième décret pour élargir la portée de son projet de transfert de données vers les nuages d’Amazon et de Microsoft.
Les réseaux de la santé et de l’éducation ont été inclus, faisant grimper le budget initial de 155,9 M$ à 324,3 M$. Cette enveloppe comprend également la création d’un nuage québécois pour héberger 40 % des données les plus sensibles. Conscient que le délai initial de trois ans ne serait pas respecté, Québec a accordé une prolongation jusqu’au 31 décembre 2025 à toutes les organisations concernées pour achever leur transition numérique.
David contre Goliath
Le Ministère de la Cybersécurité et du Numérique (MCN) a justifié la prolongation de la période de transition vers les nuages d’Amazon et Microsoft en expliquant que la gestion du changement et la capacité des organisations à effectuer les travaux nécessitaient plus de temps.
Selon le MCN, la pénurie de main-d’œuvre dans le domaine des technologies de l’information avait également un impact sur la livraison du projet. Des sources du Bureau parlementaire ont révélé que plusieurs organismes étaient très réticents aux changements et risquaient de ne pas respecter le nouveau décret. Une source proche du dossier a déploré que le roulement et le manque de personnel retardent l’implantation.
Nathalie St-Pierre, la porte-parole du ministre Caire, a souligné qu’il s’agissait de changements importants qui devaient être faits dans l’ordre pour susciter l’adhésion de tous.
CONSOLIDATION DE CENTRES DE DONNÉES
57 % des travaux auraient été réalisés auprès des ministères et organismes
42 % en éducation
Seulement 11,4 % dans le réseau de la santé
5 organisations sur plus de 120 ont complété la transformation
- Ministère du Tourisme
- Bureau des audiences publiques sur l’environnement
- Institut national des mines
- Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec
- Société du Grand Théâtre de Québec