C’est ce soir, 15 septembre, que la deuxième saison de Toute la vie prend les ondes de Radio-Canada. La bonne nouvelle, c’est que si vous n’avez pas vu la première saison, vous pouvez embarquer dans le train à partir de la seconde sans être trop perdus tellement les élèves de l’école Marie-Labrecque ne sont plus les mêmes. La moins bonne nouvelle, c’est que les adolescentes auxquelles on s’est attaché dans la dernière année ont laissé leur place à d’autres, donnant aux téléspectateurs un peu l’impression de consommer une toute nouvelle série. Puis placer des personnages, c’est long et loin du feu de l’action.
Bien sûr, des éléments sont là pour assurer une certaine continuité. C’est d’ailleurs dès les premières secondes de l’épisode de ce soir que les fans de la série pourront découvrir ce qui est arrivé au bébé d’Anaïs (Cassandra Latreille) et Tommy (Thomas Delorme), qui était entre la vie et la mort lors de la finale au printemps dernier. Pas question de vous divulgâcher la scène en vous donnant déjà la réponse, mais quel que soit l’état du poupon, on peut vous dire que la jeune fille de 14 ans ainsi que ses proches restent très présents dans l’émission écrite par Danielle Trottier. On peut même vous dire que la petite Anaïs ne va pas bien du tout, et que sa détermination tout comme son côté fonceur ont complètement pris le bord.
Tina (Hélène Bourgeois-Leclerc) ainsi que Christophe (Roy Dupuis) sont aussi toujours présents à l’école; une autre constance entre la première et la deuxième saison, puisqu’on continue de suivre les suivre dans leur vie personnelle et familiale. À ce sujet, le frère de Christophe, interprété par Jean-Nicolas Verreault, fait son apparition dès le premier épisode grâce à une coïncidence (le genre de hasard qui arrive drôlement plus souvent dans une fiction que dans la réalité!) et laissez-nous vous dire qu’il est rapidement haïssable.
C’est également dès le premier épisode qu’on fait la connaissance de la nouvelle travailleuse sociale Carole Marcil (Marie-Chantal Perron), qui a elle-même fréquenté Marie-Labrecque quand elle était adolescente. Son personnage, qui s’annonce fort attachant et bénéfique pour les élèves, est aussi un bel ajout de réalisme à la série, comme l’école manquait quelque peu de personnel, avouons-le.
Et comme toutes les adolescentes de la première saison ont maintenant quitté la série à l’exception d’Anaïs, il a bien sûr fallu nous introduire assez rapidement les six nouvelles élèves qu’on suivra jusqu’au printemps. On a misé sur une cohorte diversifiée, qui met en lumière des problématiques différentes de celles de l’an dernier.
La jeune joueuse de tennis interprétée par Milya Corbeil-Gauvreau est présentée à la vitesse de l’éclair, tandis que Riliana (Zeneb Blanchet), qu’on avait brièvement vue, est de retour maintenant qu’elle a cessé de consommer, même si ses démons semblent la suivre de près. Méli (Jemmy Echaquan-Dubé) est arrivée à Montréal dans l’objectif de retrouver sa mère, hospitalisée pour un cancer au cerveau, et sa scolarité semble passer pour le moment au second plan. Éloize (Élizabeth Tremblay-Gagnon) est un personnage particulièrement intéressant parce que si unique, étant atteinte d’une légère déficience. Elle aime bien faire des attouchements non consentis aux garçons et aux hommes autour d’elle, ce qui laisse croire que certains ont pu en profiter un peu trop, comme l’explique son père joué par Pierre-François Legendre. Finalement, Sassam (Lyna Khellef) voit sa grossesse à 17 ans comme une belle façon de s’enfuir de sa communauté, son père souhaitant poursuivre certaines traditions en la soumettant à un mariage arrangé avec un homme de 25 ans son aîné.
On ne peut pas ne pas remarquer comment les séries québécoises ont cette fâcheuse tendance à représenter des personnes musulmanes, comme c’est le cas pour Sassam, seulement pour les impliquer dans une histoire télévisuellement clichée. Oui, les crimes d’honneur, les mariages arrangés ou encore les djihadistes existent, mais pourquoi ne peut-on pas avoir de personnages qui sont musulmans sans que ça devienne une partie d’un passé tragique et, disons-le, qui conforte dans les préjugés? C’est certain que l’histoire de cette adolescente nous intrigue, mais c’est aussi une belle occasion pour demander aux producteurs et diffuseurs plus de personnages qui sont musulmans sans qu’on tombe dans ces stéréotypes. Et ce constat s’applique aussi aux personnages autochtones, qui sont de plus en plus présents dans nos séries, mais plus souvent dans des rôles d’itinérants que de CEO, mettons.
À travers ce flot de nouveautés, le premier épisode se conclut sur un étonnant lien avec la première saison, alors que Tina est à nouveau confrontée à la mort de Jolène (Alison Carrier). Comme quoi, on court un risque en changeant pratiquement toute la distribution, mais on sait également comment rattacher les fidèles à leur rendez-vous du mardi soir!
Toute la vie reprend les ondes de Radio-Canada dès le 15 septembre, à 20h.