Au moment où la population internationale milite maintenant depuis plusieurs mois, à la suite de l’incident déclencheur de cette révolte antiraciste — soit la mort de George Floyd aux mains des forces de l’ordre, au Minnesota (É.-U.) en mai dernier —, les mots nous manquent pour décrire la stupéfaction, la tristesse et la déception que l’on éprouve face au récent décès d’une femme atikamekw dans un centre hospitalier du Québec.
Laissée à elle-même et injuriée de multiples propos racistes de la part des infirmières présentes, alors qu’elle était clairement en détresse sur son lit d’hôpital, Joyce Echaquan, 37 ans, publiait une vidéo en direct sur sa page Facebook lundi dernier, dans un dernier élan désespéré en espoir qu’on lui vienne en aide.
Peu après ces 7 minutes filmées, qui crèvent le coeur à quiconque visionne la vidéo, Joyce décédait suite à l’administration de morphine — médicament dont elle avait signifié son allergie aux infirmières.
Enregistrement de la vidéo initiale publiée par Joyce Echaquan. Pour un public averti seulement:
Jvais pas ecrire quest ce que les infirmières ont dit, vous allez pouvoir entendre.Mais en ce qui concerne Joyce Echaquan, elle criait << venez maider ils me droguent >> a un des membres de sa famille qui l’avait accompagné a l’hôpital. Et en ce qui concerne la cause, elle etait allergique a la morphine. Un surdosage aurait provoqué son décès. Décès qui aurait pu être évité, mais les infirmières et le docteur, ont été négligeant. Le probleme est que les employés de cet hôpital ( Joliette ) ont dejas une réputation bien connue de ne pas cacher leur mépris pour les autochtones. Donc cest plus de la simple negligenceÇa, cest du racisme systémique.Bon visionnement.
Posted by Anderson Le Souverain Dorlean on Tuesday, September 29, 2020
La vidéo, rapidement devenue virale, a secoué le Québec en entier et tous demandent depuis à ce que justice soit rendue (#JusticeForJoyce, #JusticePourJoyce sur les réseaux sociaux).
Les Québécois sont non seulement indignés qu’un tel traitement ait pu être subi par la résidente de Joliette (centre hospitalier où ont d’ailleurs eu lieu les événements), mais ressentent aussi énormément d’empathie pour les 7 enfants et le conjoint que cette jeune mère de famille laisse derrière.
En colère, plusieurs citoyens de la petite ville de Lanaudière ont pris d’assaut les rues hier, mardi 29 septembre, afin de demander à ce des actions soient prises pour corriger la situation, mais aussi pour rendre hommage à Joyce (photos plus bas).
Depuis, une des infirmières en charge de Joyce Echaquan aurait été congédiée, et une enquête quant à la mort de la femme atikamekw a été ouverte.
Ce samedi 3 octobre 2020 aura également lieu une manifestation antiraciste, qui rendra elle aussi hommage à Joyce tout en demandant que justice lui soit rendue — avec, notamment, un congédiement complet de toutes les infirmières impliquées au moment de la tragédie.
La protestation débutera à la Place Émilie-Gamelin à 13h, avant d’emprunter la rue Berri en direction sud, le boulevard René-Lévesque en direction ouest, le boulevard St-Laurent en direction nord et finalement le boulevard De Maisonneuve en direction ouest pour terminer à l’Espace vert.
Il s’agira d’une marche pacifique où plusieurs personnalités de la communauté atikamekw seront invitées à prendre parole. Les manifestants sont également encouragés à emmener leurs tambours — afin de faire résonner encore plus fort leurs demandes, mais aussi, on présume, un salut à la culture et l’identité de la jeune femme décédée.
En terminant, on rappelle que le port du masque sera obligatoire lors de cet événement et que la mise ne place de celui-ci respecte les consignes gouvernementales en ce qui a trait à « l’alerte rouge » pour Montréal.
Place Émilie-Gamelin
1500 Rue Berri, Montréal, QC
Samedi 3 octobre 2020, à 13h