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Dimitri Christakis, professeur en pédiatrie de l’Université de Washington, et son équipe prétendent que le téléviseur allumé en permanence compromet le développement du langage et de l’intelligence des jeunes enfants, même s’ils ne le regardent pas.
« La télévision allumée à la maison réduit manifestement la verbalisation, à la fois chez les enfants et ceux qui s’en occupent, et est donc potentiellement néfaste pour le développement des bébés », ont mentionné les chercheurs.
Selon le Dr Christakis, les bambins entendent de 500 à 1000 mots de moins de la part des adultes lorsque la télé est ouverte. « Les adultes prononcent généralement environ 941 mots par heure. Notre étude a montré que ces mots étaient presque complètement éliminés quand l’enfant peut entendre la télévision », a-t-il conclu.
Le ronflement chez les enfants
L’équipe de la Dre Eeva T. Aronen, du Centre hospitalier universitaire de Helsinki en Finlande, affirme que les enfants âgés de trois à six ans qui ronflent sont plus à risque de souffrir de divers troubles comme la dépression, l’anxiété, des retards de langage ou des troubles d’attention.
Les scientifiques ont travaillé avec 43 enfants d’âge préscolaire qui ronflaient d’une à deux fois par semaine et 46 enfants moins bruyants durant leur sommeil.
« 22 % des enfants ronfleurs ont des troubles au niveau de l’humeur assez sérieux pour nécessiter de l’aide professionnelle, comparativement à 11 % chez les autres enfants », affirme Mme Aronen.
Parmi les autres troubles associés au ronflement, on note également de la difficulté à s’endormir, des cauchemars ou des conversations durant le sommeil.
Selon la Dre Ginette Dionne et son équipe, de l’Université Laval à Québec, le diabète de grossesse pourrait entraîner des retards dans le développement du langage chez l’enfant.
Pour en arriver à ces conclusions, la Dre Dionne a travaillé avec 221 enfants dont la mère avait fait du diabète gestationnel durant leur grossesse et 2 621 bambins dont la mère n’a pas souffert de ce trouble.
Il en résulte que les 221 bambins ciblés avaient des résultats moins élevés aux tests qui mesuraient leur niveau de langage.
L’éducation de la mère peut aider à compenser les troubles du langage, selon la Dre Dionne, mais, pour elle, il ne fait pas de doute que le diabète gestationnel affecte le langage de l’enfant.
Le bilinguisme fait bégayer
Une recherche, dont les résultats complets sont publiés dans Archives of Disease in Childhood, se penche sur les effets du bilinguisme chez les enfants de moins de 5 ans.
317 petits Londoniens ont participé à cette étude et ont été recrutés parce qu’ils éprouvaient des troubles de langage. Chez les enfants bilingues, le taux de bégaiement était de 62 %, a découvert le Dr Peter Howell de l’University College de Londres.
Ce bégaiement a été observé lorsque l’enfant parlait dans les deux langues et débutait vers l’âge de 4 ans, particulièrement chez les garçons qui sont 4 fois plus touchés que les filles par ce trouble.
Pour le Dr Howell, se débarrasser du bégaiement n’est pas une mince affaire chez les enfants bilingues. Seulement 25 % d’entre eux parlaient avec fluidité à 12 ans, tandis que 55 % des enfants non bilingues cessaient de bégayer vers le même âge.
Selon la Dre Judit Gervain, de l’Université de Colombie-Britannique, le langage des bébés se développe beaucoup plus tôt que prévu, soit dès la gestation. Ils sont en mesure de mémoriser plus facilement des mots contenant des syllabes répétitives, comme « papa » et « maman ».
Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs ont fait écouter à 22 poupons des enregistrements sonores avec des mots inventés, avec et sans syllabes répétées.
Si les bébés, âgés de deux à trois jours, ont moins réagi à l’écoute de mots comme « murage » et « penaud », il en fut autrement pour « mubaba » et « penana », qui comportent des répétitions comme les premiers mots prononcés par les bébés « maman » et « dada ».
Les résultats complets sont publiés dans le journal scientifique Proceedings of the National Academy of Science des États-Unis.