La cinquième saison des Pays d’en haut a été la dernière de bien des personnages, avec l’épidémie de variole qui a ravagé Ste-Adèle.
Mais Oscar (Fabien Cloutier), à qui le vilain curé Caron (David La Haye) a refusé une sépulture en sol sacré, n’aura pas été la dernière victime de cette soi-disant revanche divine.
Dans le dernier épisode de l’année, présenté lundi sur les ondes de Radio-Canada, on a aussi dû dire adieu à une matriarche du Nord, tandis qu’un personnage central s’est retrouvé entre la vie et la mort.
Attention, si vous n’avez pas encore terminé la saison, entendez l’alerte au divulgâcheur résonner comme les cloches de l’église paroissiale.
Le petit vlimeux de Bidou Laloge (Rémi-Pierre Paquin) s’est fait enlever par une gang d’anglophones masqués, que son entourage a vite identifié comme les Irlandais qui contrôlent les jeux de hasard dans la région et qui demandaient une cote au nouveau propriétaire du Royaume à Bidou, un bar qui se retrouve par un heureux concours de circonstances à l’abri des lois. Pour sa libération, sa femme Rosa-Rose (Marie-Ève Milot) et sa belle-soeur Délima (Julie Le Breton) ont donc dû aller voir Séraphin (Vincent Leclerc) dans l’espoir qu’il leur avance le montant de la rançon, qui s’élevait à 5 000$, une somme gigantesque pour l’époque. Mais bien sûr, parce que le sous-ministre n’est pas réputé pour ses cadeaux, il a cédé le montant en rachetant les parts de sa soeur dans l’entreprise de Bidou. Le plus grand avare du Nord avait cependant tout orchestré, faisant lui-même partie des hommes cagoulés qui ont enlevé son beau-frère, et est allé enterrer son butin dans la forêt. À la fin de l’épisode, on a cependant vu que Bidou venait de comprendre la supercherie.
Ce n’est pas la seule magouille de Séraphin en cette fin de saison, puisqu’il a aussi négocié avec le curé pour qu’Alexis (Maxime Le Flaguais) et sa femme Artémise (Mylène St-Sauveur) s’exilent en Abitibi. Ils se sont également entendus pour qu’Arthur Buies (Paul Doucet) et Madame Curé (Josée Beaulieu) quittent Ste-Adèle pour s’installer à St-Jérôme et ainsi calmer l’archevêque. Ces décisions ont d’un côté brisé le coeur de Donalda (Sarah-Jeanne Labrosse), qui a fait ses adieux à son amour de jeunesse pour la énième fois, et ont de l’autre côté tué la pauvre mère du curé Labelle (Antoine Bertrand), démolie à l’idée d’être déracinée du lieu où son fils a rendu son dernier souffle.
Prêt à quitter le Nord, Séraphin s’est fait remettre à la gare de train une médaille pour son travail face à la gestion de la variole, finalement éradiquée (au même titre que l’alcool, d’ailleurs). Mais juste avant l’envoi du générique, un coup de feu a retenti et Séraphin s’est écroulé au sol, blessé. On laisse planer le doute, tout en laissant croire que Bidou pourrait bien être le responsable, lui qui vient de découvrir que le grand rouquin l’a crossé rare…
Il faudra attendre à l’an prochain pour découvrir si Séraphin survivra à ses blessures et qui les lui a infligées. Une sixième saison pour Les Pays d’en haut, c’est une vraie bénédiction pour les téléspectateurs, puisque la série devait se conclure cette année. Mais plutôt que de s’essouffler, elle nous offre depuis deux ans ses meilleures saisons, en s’éloignant d’Un homme et son péché, en se rapprochant de l’histoire des Laurentides et en devenant plus à propos que jamais. Suffit de penser, par exemple, à l’indépendance que réclame Angélique (Madeleine Péloquin) à son mari Cyprien (Roger Léger), qui ne trouve rien de mieux à lui répondre que :
« Tu peux rien faire sans ma permission, tu m’appartiens! »
C’est définitivement plus pertinent que n’importe quel pot de confiture engouffré au bord de la rivière par une Donalda en pleurs!