C’est dans l’intimité de l’Olympia que se sont massées, emmitouflées dans leurs manteaux, les quelque 1000 personnes qui venaient assister au nouveau spectacle de Louis-José Houde.
Dans l’intimité de la salle, nos voisins de rangée s’installaient avec excitation. Claude Legault, François Bellefeuille, Pierre Lapointe, Guy Nantel, Magalie Lépine-Blondeau et même le grand monsieur Yvon Deschamps ne représentaient que quelques-unes des vedettes venues assister à cette représentation toute spéciale de Préfère novembre. Après les événements bouleversants des dernières semaines, il était bon de voir le milieu culturel se mélanger, solidaire et honnêtement heureux d’assister au nouveau spectacle de l’un des leurs.
Parce que Louis-José Houde est de ces rares artistes qui ont gagné l’amour unanime de leurs pairs et du public. Son naturel et sa réputation impeccable, il les a gagnés grâce à ses qualités de véritable bourreau de travail qui s’est toujours engagé à n’offrir rien de moins que la qualité. C’est cette constance irréprochable qui a garanti le succès de tous ses spectacles jusqu’à présent.
Dans Préfère novembre, l’humoriste se définit comme un novembre. Un novembre, ça prend le temps. Un novembre, ça a le derrière bien campé dans le passé et un regard tourné vers l’avenir. Dans son plaidoyer pour la beauté de la contemplation, il nous invite à prendre le temps de regarder le vide.
Avec l’aide de son comparse François Avard, Louis-José signe un spectacle solide qui fait le lien entre des sujets d’une grande sensibilité, comme le racisme, l’homophobie, le sexisme, et les banalités les plus communes de l’expérience humaine. On retrouve cette interprétation et ce phrasé qu’on lui connaît trop bien et qui font rire jusque dans les plus petits détails, traçant un chemin chargé de vécu entre sa quarantaine bien campée, les vêtements laids qu’on porte au chalet, les aléas de la célébrité et même le saut en parachute. Il fait également revivre la nostalgie des cabines téléphoniques et des « lignes dures », ces trésors du passé que la vitesse du changement a fini par avaler, sans jamais devenir moralisateur ou lourd.
Un segment de son spectacle rend également hommage à la force des femmes qu’il observe, de près ou de loin. Les femmes monoparentales, dont l’indépendance et le leadership font d’elles les meilleures dates. La fille avec qui il a vécu sa deuxième fois, cet événement qui lui a confirmé qu’il voulait devenir humoriste. Et les femmes victimes d’agression sexuelle, qui dénoncent souvent des années plus tard, à qui il dit qu’elles ne devraient jamais avoir à porter la honte de relations non consentantes. « Prends soin des femmes », lui disait son père.
Avec Préfère novembre, Louis-José Houde rassemble avec humilité, et surtout, avec grande vérité, cette communauté en introspection qui avait bien besoin de chaleur.
Pour connaître toutes les dates de cet excellent spectacle, c’est juste ici.
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