Au fil du « fleuve roi »
Le Nil, formé de l’union du Nil Blanc originaire du lac Victoria et du Nil Bleu né dans les monts d’Ethiopie, est le troisième fleuve le plus long au monde. Sur 6 671 km, il nourrit les terres arides du désert avant de se jeter en un vaste delta à Damiette et à Rosette. De juillet à octobre, la crue fécondait un ruban fertile, véritable moelle épinière nourricière de l’Egypte. La construction du barrage d’Assouan a domestiqué le flux puissant de l’eau ; mais la magie demeure ; la poésie est intacte.
Au rythme lent du fleuve mythique, le paysage déroule son éternité. Les villages, signalés par d’élégants minarets, dorment sous le soleil ardent, tandis que sous l’œil des hérons paissent les vaches et les ânes au milieu des roseaux. Les felouques glissent sans bruit ; les fellahs vaquent à leurs occupations ancestrales. Ici, rien ne semble avoir changé du temps où la puissance du pharaon se mesurait à la hauteur de la crue salvatrice.
Les escales
Edfou et Kom Ombo
Edfou possède un temple majestueux. On peut s’y rendre en calèche, c’est très amusant ! Le site de Kom Ombo, dédié au dieu crocodile Sobek et à Horus le Grand, perché sur un promontoire au bord du fleuve, offre, surtout en fin de journée, un charmant tableau romantique.
Louxor et Karnak
Le temple de Louxor se compose d’une succession de belles cours, d’une salle hypostyle et d’une élégante colonnade à fûts lisses et chapiteaux campaniformes. La visite est encore belle au couchant, lorsque la pierre se teinte de nuances orangées.
Séparés de Louxor par une allée processionnelle de sphinx, les temples de Karnak forment un ensemble colossal. Précédée de pylônes monumentaux et d’une belle cour à portiques, la grande salle hypostyle du temple d’Amon construite en 1375 avant Jésus-Christ dresse ses gigantesques colonnes papyriformes.
Aux environs se trouvent les tombes des Reines, des Rois et des Nobles. Autre inoubliable merveille, le site de Deir el Bahari, temple funéraire de la reine Hatchepsout dans son amphithéâtre de falaises ocre.
Assouan
Aux portes de la Nubie désertique, Assouan bénéficie d’un somptueux cadre naturel. La pureté de la lumière et les rochers de granit peignent un tableau idyllique ! La balade sur la Corniche, jusqu’à l’hôtel Old Cataract cher à Agatha Christie, permet d’admirer les felouques qui glissent sur le Nil. Ici, ne manquez pas de visiter le musée de la Nubie, d’explorer le souk ou de faire une mini croisière vers les îles Eléphantine, Sehel ou Kitchener.
Le lac Nasser
Le lac Nasser est l’un des plus grands réservoirs artificiels au monde. Entre Assouan et Abou Simbel, la croisière dure quatre jours. Peu après le barrage, près du site de Bab el Kalabshah, les falaises abruptes forment une porte d’entrée naturelle tandis que Abou Hor marque le passage du tropique du Cancer. Remarquables : les sites de Wadi el Seboua, de Amada et la forteresse Qasr Ibrim.
Abou Simbel
Les temples d’Abou Simbel incarnent le titanesque. Taillé dans la falaise, le grand temple est un hymne à la gloire de Ramsès II. Flanquée de quatre statues colossales, la façade est saisissante. L’intérieur est excavé dans le grès et les parois sont décorés de scènes de la bataille de Qadesh. Dans le sanctuaire sont érigées quatre statues taillées dans la roche, dont Ramsès II. Le petit temple est dédié à son épouse, Néfertari.