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Vivre le deuil d’une fausse couche en pleine pandémie

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Plusieurs semaines ont passés déjà depuis lundi 2 mars 2020. C’était près de deux semaines avant le confinement. Confinement qui a duré près de 3 mois avant les premiers signes de déconfinement graduel. Trois mois où j’aurais eu besoin de ma famille, de mes amies, de sortir boire, d’aller au spa… Un moment où j’avais besoin de me sentir vivante. J’étais prise avec moi-même, la gestion du télétravail, un chum qui a un emploi dans un service essentiel et un bébé de 14-15-16 mois à la maison. J’imagine que le temps va effacer ces images, ces douleurs et ces souvenirs créés cette journée du 2 mars dernier. Alors, pendant que les souvenirs y sont toujours, je me suis dit que de prendre le temps de mettre les mots sur papier, ça aiderait sûrement à mettre un baume sur cette petite cicatrice.

Lundi matin, 2 mars. 6h30 am

Les doux sons des gazouillis/syllabes/mots qui ne sont pas des mots de mon petit de 14 mois nous réveillent. Mon chum va le voir. Je me réveille tranquillement et reste couchée dans notre petit cocon. J’ai mal au ventre. J’ai des petites crampes de « Ah, je vais être menstruée ». Comme si à mon agenda, c’était mon alarme qui m’annonçait l’événement « Tes menstruations vont commencer ». Mais à mon agenda, le seul événement qu’il y avait, c’était celui de mon échographie de 12 semaines et 5 jours, planifié pour le lendemain matin, mardi le 3 mars 2020 à 8h00. Alors, vous faites 1 + 1 j’imagine.

Je me lève et je vais à la salle de bain. Je saigne un peu, juste un tout petit peu. En fait, juste quand je m’essuie après avoir fait pipi. Donc, rien d’inquiétant. Puisque c’est ma deuxième grossesse, je connais les signes que je dois surveiller. Je ne remplis pas de serviette hygiénique en 1 heure. J’en parle avec mon chum, il s’inquiète un peu et me dit qu’on devrait laisser un message vocal à notre sage femme de suivi, juste pour être certain que tout est okay. Je ne considère pas que c’est une urgence. De petits maux de ventre et à peine de sang. Je laisse donc un message vocal. Je prends mes choses et quitte pour aller au travail.

Mon chum reste à la maison, avec bébé parce que bébé a une pneumonie et papa la grippe. La vraie. Testé positif à l’influenza. Arrivée au travail, il est 8h15. La sage femme me rappelle vers 9h00. Elle m’explique qu’elle préfère que j’aille à l’urgence voir un.e gynécologue puisque même si mon échographie est le lendemain matin, celle-ci sera faite par un.e technicien.ne. J’ai toujours des crampes qui ne passent pas, mais rien de plus. Je dis donc à ma sage femme que je compte aller à l’urgence vers l’heure du dîner.

9h45, je suis toujours au bureau et je sens que je dois aller aux toilettes, qu’il y a quelque chose qui descend. Je perds un caillot dans la toilette. C’est mon signal d’alarme. Je comprends que je suis certainement en train de faire une fausse couche, que je perds le bébé. J’essaye de rationaliser la situation en me disant que si je fais une fausse couche, il n’y a rien qu’ils.elles puissent faire à l’urgence pour malheureusement arrêter le travail. Sûrement un super mécanisme de défense, parce que si je tombais dans l’émotion à ce moment-là, je ne serais pas capable de me relever.

Je prends mon sac à dos et mon laptop, en me disant que j’allais pouvoir répondre à des courriels et faire des suivis dans la salle d’attente. J’ai trop souvent entendu des histoires d’horreur de fausses couches dans les toilettes de la salle d’attente des urgences. Alors, j’ai pensé que j’attendrais longtemps. Je conduis. Je suis seule. Une collègue m’a offert de m’accompagner. Je préférais être seule. Comme ça, si je n’arrivais pas à être forte, personne ne le verrait.

Alors, je conduis. Je suis seule. J’appelle une de mes soeurs pour qu’elle me rejoigne. Je décide d’aller à l’hôpital le plus près de ma maison, même si ce n’est pas le plus près de mon travail. Why? Je ne sais pas. Je décide d’aller à l’hôpital Sacré-Coeur.

Je roule sur le boulevard Gouin et les larmes coulent silencieusement sur mes joues. Je sens que je perds du sang, beaucoup, mais je n’ai aucune idée d’à quel point. Je pose ma main proche de mes jambes et j’ai du sang sur ma main. 10h15, j’arrive à l’urgence où il y a environ une vingtaine de places de stationnements. Une voiture devant moi entre et prend la dernière place. Je reste là. Je suis figée devant la barre blanche qui m’offrait un ticket de stationnement. L’homme qui a choisi la dernière place regarde son cellulaire.

Je le regarde. J’attends. Je me dis, peut-être me verra-t-il? Peut-être verra-t-il la détresse dans mes yeux. Il lève la tête dans ma direction. Il me regarde et fait signe de reculer, qu’il ne reste plus de place. Je pleure. Je me dis, je vais aller stationner dans une petite rue, malgré la complexité de trouver un stationnement à Montréal.

Je décide d’aller dans le stationnement central de l’hôpital. Je me dis qu’en arrivant par l’entrée principale, il y aura certainement des agents de sécurité et je pourrai demander de l’aide. Je ne trouve pas de place. Je tourne en rond. Je saigne. Je pleure. Je suis en train de perdre mon bébé. Ma soeur m’appelle. J’ai à peine le temps de lui dire de passer chez moi, que j’aurai besoin d’une serviette et des vêtements de rechange, que je trouve enfin une place pour ma voiture. Je sais que dès le moment où je me lèverai, je ne pourrai plus me rasseoir. Je prends une grande respiration.

J’ouvre la porte, je sors de la voiture. Je sens que tout coule et tombe dans mes pantalons. Il y a une flaque de sang à côté de la voiture et sur le banc. C’était une douche de sang. Je me demande si j’enlève mes pantalons dans le stationnement, drette là. Pour enlever tout ce que j’ai sur moi. Je pleure et je ne sais pas quoi faire. Il y a des gens qui passent. Mais c’est tellement une image forte, et il y a tellement de sang, que j’essaye de ne pas attirer l’attention.

Je prends sur moi, prends mon sac à dos et mon laptop (très important pour continuer à travailler) et je marche pour me diriger à l’urgence. Je marche en pingouin et je pleure. Pas en silence. Je pleure comme une petite gamine perdue. Il y a beaucoup de monde et aucun agent de sécurité à l’entrée. Personne ne me demande si je suis correcte. Après avoir longuement (dans ce contexte) marché pour trouver l’urgence, je vois des indications sur une porte. Je dois descendre un étage par les escaliers et continuer dans un long corridor et j’y serai.

Il y a beaucoup de gens dans la salle d’attente générale de l’urgence et environ 4 personnes sur les bancs rouges qui attendent pour le triage. Je vais à l’ordinateur prendre mon numéro, toujours en pleurant. Un homme vient me voir, réalise l’état dans lequel je suis et met fait entrer immédiatement dans une cabine de triage. J’ai eu le temps de dire « Je ne peux pas m’asseoir, je suis enceinte de 12 semaines et 4 jours et je fais une fausse couche. C’est dans mon pantalon » et l’infirmière a pris le téléphone, m’a amenée dans une salle d’examen et le médecin était déjà présent pour me prendre en charge. J’y ai perdu ma veste, mes pantalons, mes sous-vêtements et mes bottes. Tout était irrécupérable.

Voilà. On peut s’imaginer la suite. J’avais perdu le foetus, mon bébé. Il n’y avait plus rien dans mon ventre. « C’est la vie, ce sont des choses qui arrivent »; le genre de phrases que des gens nous disent pour nous consoler. Ehlala. Mes enfants n’auront jamais 20 mois de différence, comme on avait pensé…

Mais bon, je me réconforte quand je vois mon petit bonhomme, ce petit et si bel humain. Je ne suis pas seule. Mais dans un contexte de confinement, j’aurais eu besoin de sortir après avoir vécu ça. Plus que jamais. Je me serais « gelée » à voir du monde et en m’occupant. La réalité, c’est qu’au cours des derniers mois, je n’ai pour seuls amis que mon fils et mon chum et pour m’occuper, que ma famille, mon 35h de télétravail, une routine, 4 murs et beaucoup d’émotions sur les épaules.

À toutes ces femmes qui ont vécu une fausse couche, à 5 ou 16 semaines, je vous envoie tout mon amour.

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Comment j’ai concilié entraînement et maternité

Une de mes craintes en tombant enceinte était de ne plus pouvoir bouger comme je le faisais. On entend souvent que la grossesse nous donne mille et un maux. Heureusement, j’ai eu une grossesse sans histoire qui m’a permis de m’entraîner tout le long des 40 semaines (et plus!) Ensuite, j’ai vite repris l’entraînement à la suite de mon accouchement qui s’est déroulé sans complication. Je réalise aujourd’hui que l’entraînement pré et postnatal m’a apporté beaucoup plus que la santé physique.

Au cours de ma grossesse, je me suis inscrite à un cours de mise en forme prénatale pour avoir de meilleurs outils pour m’entraîner avec petit bébé dans mon ventre. Il existe beaucoup de centres adaptés aux femmes enceintes et aux nouvelles mamans. C’est génial de pouvoir avoir des conseils personnalisés à notre condition et nos ressentis. L’entraînement me faisait un bien fou. Ça diminuait mon stress de future maman et m’aidait à bien dormir. J’ai été en forme jusqu’à la fin! La veille de mon accouchement, je me suis entraînée et j’ai marché 5 km, à plus de 40 semaines en plein mois d’août! 

Aussi, ces centres offrent une multitude d’autres services pour la grande aventure de la maternité. Dans mon expérience, j’ai assisté à des conférences sur divers sujets, j’ai pris des photos professionnelles pour immortaliser mon allaitement et j’ai eu accès à de nombreux professionnels sur place. La plupart de ces établissements possèdent un espace café qui amène une ambiance chaleureuse, propice aux discussions entre nouvelles mamans.

En postnatal, j’y suis retournée 3-4 semaines après la naissance de mon fils. L’entraîneuse nous a accompagnées en douceur dans la rééducation périnéale avec un programme en quatre étapes. Nous avons d’abord renforcé notre core, avant de reprendre l’entraînement sans impact pour finalement intégrer des impacts selon notre rythme.

Les rendez-vous hebdomadaires m’ont permis de prendre mes aises pour les premières sorties avec bébé. Aucune peur du jugement si bébé pleure, si on a besoin d’allaiter ou si la couche déborde; on est tous dans le même bateau! Ça m’a réellement permis de prendre de la confiance dans mon rôle de maman hors de la maison. 

J’ai aussi eu l’opportunité de rencontrer des mamans qui vivaient exactement les mêmes étapes que moi à ce moment-là. Ça m’a aidée à me sentir moins seule et certaines sont même devenues de nouvelles amies! Maintenant, on se fait des petites rencontres avec les bébés qui peuvent jouer ensemble et on se tient au courant des développements de chacun. Je sais qu’elles peuvent être à l’écoute pour n’importe laquelle de mes inquiétudes. 

Au final, l’entraînement m’a apporté de nombreux bienfaits qui ont grandement facilité mon équilibre physique et mental tout au long de ma maternité.

Quels sont les bienfaits de l’entraînement pour vous?

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Art de vivre

Nous ne sommes pas des machines, nous sommes des mamans

Devenir maman, quelle aventure! Une belle et magique aventure, certes, mais également parsemée d’embûches, de cailloux de frustration et de questionnements en tous genres. Tout au long de ce chemin, il nous arrive à toutes d’oublier qui nous sommes et de mettre de côté notre pouvoir et valeur de femme. Le temps d’une journée, d’un instant… ou pour un laps de temps plus long qu’on aimerait se l’avouer. Bien sûr, cela m’est déjà arrivé, et plus d’une fois. 

Une maman c’est la personne qui peut remplacer n’importe qui, 

mais qui ne peut être remplacée par personne…

 ? Auteur inconnu

Au début du confinement, une tonne de briques s’est abattue sur moi avant même que je ne puisse anticiper sa chute. Faut dire qu’étant maman solo (d’une petite de 4 ans) et entrepreneuse (vivant dans un petit appartement sans jardin), je ne m’attendais pas à un autre scénario : retards, clients stressés, deadlines anticipés, une rafale d’urgences et d’appels. Et tout cela en plus de l’intendance quotidienne et l’envie (et le besoin) de m’occuper de ma louloute. Seule. Bref, le dilemme classique ! Que je ne suis (hélas) pas la seule à connaître…

Un jour, après avoir tenté de *tout* gérer avec mes deux bras gesticulants et un seul cerveau, j’ai été engloutie par une vague de culpabilité. Ma fille me suppliait d’attention et de câlins alors que moi, j’aspirais à avoir un moment seule, enfoncer mes écouteurs dans mes oreilles et entrer dans ma bulle. Je voulais simplement avoir la paix. Que le téléphone cesse de sonner, que les courriels s’évaporent, que ma liste interminable de choses à faire se fasse la malle. Que je puisse me ressourcer et remplir ma coupe à ma guise. N’ayant pas le luxe de le faire, j’ai craqué. Devant ma fille. La coupe avait fini par déborder. 

J’avais l’impression de ne pas être à la hauteur, en tant que professionnelle, mais surtout en tant que maman. C’est à ce moment-là que ma fille, pourtant démunie, m’a serrée contre elle et a étalé mon mascara de ses bisous. Enveloppée dans sa douceur innocente, je me suis ressaisie. Je, nous, ne sommes pas des machines. Nous sommes des êtres humains. On ne sait pas *tout* faire et c’est OK! Pour nos loulous, nous ne sommes pas qu’une « simple maman », nous sommes bien plus que ça… 

Alors, les mamans, avant d’entamer toute nouvelle journée, n’oubliez pas de vous sourire dans la glace et de garder la tête haute. Vous pouvez être fière de tout ce que vous faites (même si vous avez parfois l’impression que ce n’est pas assez, ce l’est, et même plus).

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Mes craintes de nouvelle maman

Avant même qu’on me mette mon bébé dans les bras, je m’en faisais déjà. On m’avait bien avisée; j’allais m’en faire jusqu’à la fin de mes jours. Toutefois, j’étais loin de pouvoir m’imaginer les craintes que je m’inventerais dès le moment où j’allais être admise à l’hôpital. Depuis que nous avons ramené notre puce à la maison, c’est comme si j’ai aussi laissé une partie de mon habileté à me raisonner à l’hôpital. Voici la liste des trucs irrationnels que j’ai faits (et pour certains, que je fais encore, qu’on se l’avoue) depuis ce moment :

  • Je n’ai pas dormi dans mon lit la première semaine après notre retour de l’hôpital, de peur de m’endormir trop dur et de ne pas entendre mon bébé. Je confirme: il n’y a rien de moins confortable en post-partum que de dormir sur un divan un peu défoncé avec un chat affectueux qui réclame de l’attention à n’importe quelle heure du jour et de la nuit.
  • J’ai mis un cache-couche à manches longues et des bas à mon bébé en dessous de son pyjama en « polar », alors qu’il fait naturellement 25 ou 26 degrés dans notre maison.
  • J’ai refusé de déposer mon bébé plus que deux minutes d’affilée, et ce, seulement en cas de force majeure. Ma seule option pour pouvoir aller à la salle de bain, manger ou prendre ma douche, c’était de donner le bébé à mon conjoint. Pas évident quand papa doit recommencer à travailler.
  • J’ai eu peur de déposer mon bébé endormi, de peur qu’elle se réveille. Et une fois endormie seule comme une grande dans son moïse, j’ai eu peur qu’elle ne se réveille pas toute seule pour boire (et je ne vous parle même pas de la peur qu’elle ne se réveille pas tout court!).
  • J’ai eu peur de lui faire faire des siestes dans son lit, de peur qu’elle ne veuille plus dormir dans son lit la nuit. Évidemment, elle dort beaucoup mieux dans son lit, au chaud et tranquille, que toute croche dans mes bras avec tout le brouhaha autour…
  • J’ai pesé mon bébé presque compulsivement pour m’assurer qu’elle prenait du poids, et capoté lorsqu’elle ne prenait pas son 20g par jour chaque fois.

Encore aujourd’hui, je dois me parler pour éviter de retomber dans mes vilaines craintes infondées, ou m’en inventer de nouvelles. Avec les semaines qui passent, je prends de plus en plus confiance en moi et en mes capacités de maman. Chaque jour, je découvre mon bébé et j’apprends à moins m’en faire avec chaque petit bouton qui apparaît sur son petit visage, ou chaque pleur qui me semble un peu plus fort qu’à l’habitude.

Je sais que je ne suis pas au bout de mes peurs et de mes craintes en ce qui concerne ma fille. 

Voyons ce que les prochains mois me réservent…

Quelles sont vos craintes (plus ou moins irrationnelles) depuis que vous êtes parent?

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Être infirmière et maman durant la pandémie

Depuis 3 semaines, ton monde a changé; tu ne vas plus à la garderie, tu ne vois plus tes petits amis, ni madame Sofia, ni madame Assia, ta routine a basculé, ton papa et ta maman se partagent les heures où ils doivent travailler ou s’occuper de toi, tu ne sors plus avec maman pour faire les courses ou aller au parc et ta maman pleure souvent, elle est moins patiente, elle a peur. Ta maman est infirmière.

Quand j’ai décidé de devenir infirmière du haut de mes 16 ans il y a de ça déjà plus de 10 ans, j’étais loin de me douter que j’y jouerais ma vie. Chaque jour, je suis hantée par la peur, celle de revenir du travail avec ce tueur invisible sur moi. Peur de le contracter moi-même par manque de matériel et de le transmettre aux deux hommes de ma vie. Je ne dors plus. Je quitte la maison vers le travail en pleurs tous les jours, ne sachant pas à quel moment je serai de retour ni dans quel état. Chaque jour, pend au-dessus de ma tête la menace d’une nouvelle organisation de travail, un nouveau quart de travail, la menace d’être déplacée dans un milieu de travail que je ne connais pas, que je n’ai pas choisi et chaque jour, à mon retour à la maison, je remercie la vie de me permettre de retourner chez moi.

On nous remercie beaucoup, mais on n’oublie jamais de nous remémorer qu’avant d’être une mère, nous étions une infirmière. Lorsque j’ai fait un enfant, j’étais loin de me douter que sa vie serait moins importante que mon travail aux yeux de plusieurs, que je pourrais compromettre sa sécurité en embrassant son front le soir ou en lui donnant une lichée de mon cornet de crème glacée. J’étais loin de me douter que j’avais donné ma vie à la profession.

Lorsque j’ai décidé de revenir au travail à temps partiel pour profiter de l’enfance de mon bébé comme je le souhaitais, j’étais loin de me douter que ce privilège me serait retiré. Que non seulement je travaillerais à temps plein, mais qu’en plus, je travaillerais tellement d’heures que je ne verrais presque pas ce petit être extraordinaire en plein développement. Et que mes moments passés avec lui seraient hantés par la peur.

Il est trop jeune pour comprendre que maman est fatiguée, que maman est apeurée, qu’elle a mal à son corps et à son âme. Je ne peux pas lui expliquer que maman a choisi d’aider les autres… plus que d’aider sa propre famille. Il est trop petit pour comprendre. Et j’ai trop mal pour lui expliquer.

Quand tout ça sera fini, j’espère que je n’aurai pas manqué les premiers pas de mon enfant, les premiers balbutiements de mots, les étapes importantes de sa vie, car ça non plus, ça ne reviendra jamais.

S’il vous plaît, restez chez vous pour que toutes les mamans comme moi puissent voir leur bébé grandir comme c’était prévu. 

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Potins

Céline Dion : « Ma mère était mon héroïne »

Céline
Dion
pleure toujours la perte de sa mère, Thérèse, et affirme que
cette dernière était son « héroïne » dans une
entrevue accordée à People.

« Ma
mère était une femme incroyable. Avec mon père, elle a élevé 14
enfants. On n’avait pas d’argent en grandissant, mais notre
maison était riche d’amour et d’affection. Elle était une super
musicienne, et elle aimait chanter (…) elle était mon héroïne.
Elle me manque tellement (…) », explique notamment Dion dans l’entretien.

Thérèse
Dion, alias Maman Dion, perdait la vie le 17 janvier 2020 à l’âge
de 92 ans.

La cérémonie en son
honneur est prévue pour le 20 février.

Crédit
photo : WENN/COVER

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Mirianne Brûlé : « J’ai essayé les couches lavables »

Par un doux matin frette gris poche de novembre, alors que mon bébé de 3 mois dormait paisiblement, je m’apprêtais à sortir mes vidanges pour la première fois depuis que j’avais donné la vie, car normalement c’est mon conjoint qui le faisait, mais ce matin-là il était occupé à autre chose et – boom – ça m’a frappée: la poubelle à couches, une fois transférée dans ledit sac de vidanges, me semblait peser une tonne… après seulement une semaine.

Je me suis mise à calculer vite vite; environ 6-8 couches par jour, 7 jours par semaine ça donne une cinquantaine de couches par semaine, donc
200 par mois et donc 2400 couches en 1 année… Et selon Google, une couche jetable a besoin de 250 à 500 ans pour se décomposer dans un site d’enfouissement. Je me suis dit « oh mon dieu »!

J’ai donc commencé mes recherches sur le merveilleux monde des couches réutilisables/lavables. Parce qu’on va se le dire, au début, ça nous semble être un monde à part auquel on peut accéder seulement après une maîtrise en anatomie du corps de bébé et une autre en biochimie du lavage.

Il existe plusieurs sortes de couches et d’inserts, différents niveaux d’absorption et il y a les routines de lavage qui diffèrent selon le modèle de laveuse, selon l’eau, selon le détergent. Il y a aussi le décrassage, l’entreposage… Bref, au début, ça semble bien compliqué.

Je vais parler ici en tant que novice en la matière, car il y a beaucoup de personnes qui en connaissent plus que moi sur le sujet; sur internet, il y a beaucoup de parents experts qui se disent accros aux couches lavables (il existe d’ailleurs un groupe Facebook qui s’appelle « Accros aux couches lavables », si vous ne me croyez pas). Ce groupe qui porte si bien son nom m’a d’ailleurs été très utile dans mon processus d’apprentissage.

Essayer avant d’adopter

Mais avant d’investir dans un lot de couches dispendieux, j’avais envie d’essayer. J’ai lu sur plusieurs sites que les différentes marques de couches peuvent convenir ou non à la forme du bébé (s’il a des petites ou des plus grosses cuisses, un petit ou un rond bedon, etc.). Les prix diffèrent aussi selon les marques et le pays où elles ont été fabriquées; bref, c’est un investissement et un pensez-y-bien.

J’ai donc décidé de louer un ensemble de couches chez Câlins et popotin à Montréal. Oui oui vous avez bien lu, vous pouvez louer un ensemble de couches qui contient différents modèles et différentes marques. Pour une semaine, je crois que ça m’a coûté 20$ plus un dépôt de 100$ qui est redonné à la fin de la location. Ça permet d’expérimenter et d’essayer différents fits pour bien choisir et aussi voir si on est à l’aise avec le lavage.

Pour moi, première constatation: ce n’est vraiment pas si compliqué que ça! Il y a 3 sortes de couches – les couches à poches avec insert, les couches tout-en-un (le nom le dit: tout est là, pas d’insert à ajouter) et les couches plates (celles qu’on plie comme dans le temps de nos mères). J’ai préféré les couches à poches avec un insert à placer à l’intérieur de la poche; je trouvais ça facile, ça semblait confortable pour bébé et simple à laver et sécher. C’est aussi pratique parce qu’on peut ajuster l’insert selon l’âge de bébé.

Pour ma part, j’ai opté pour les Bum Genius (ceci n’est pas une pub!). On me demande souvent quelle marque j’utilise et je sais qu’il y en a des super belles de compagnies québécoises aussi, mais je n’ai tout simplement pas encore eu la chance de les utiliser, car j’ai acheté pour commencer un lot de 15 couches usagées Bum Genious sur Kijiji et elles sont parfaites.

Là, vous vous demandez: acheter des couches usagées, ah oui, vraiment?

Mais oui! Tout à fait! C’est encore mieux pour l’environnement, car on prolonge la durée de vie d’utilisation d’un lot de couches qui est en parfait état, mais qui n’est plus utilisé parce que le bébé a grandi. Il faut juste s’assurer que les élastiques sont encore bons et que la membrane imperméable l’est toujours. J’ai dépensé 150$ pour un lot de 15 couches avec les inserts. Après, il suffit de les décrasser pour s’assurer qu’elles sont bien désinfectées et c’est tout (voir le tableau ci-dessous du groupe Facebook Accros aux couches lavables). Ce sont des « one size » donc, normalement, elles sont censées faire jusqu’à la propreté.

L’étape fatidique: le lavage

Au début, j’ai paniqué parce qu’après le premier lavage de 2 cycles, mes couches étaient encore tachées. Je me voyais mal retourner chez Câlins et popotin avec des couches tachées, mais après quelques recherches, j’ai compris que si bébé est allaité exclusivement, il est normal que les cacas tachent et le seul truc pour les faire partir, c’est de les exposer au soleil (même si c’est seulement à travers une fenêtre). Je l’ai essayé et ça fonctionne! C’est magique!

Aussi, il faut vraiment trouver une routine de lavage adaptée à notre laveuse c’est très important! D’ailleurs, sur le groupe Facebook Accros aux couches lavables, on peut publier une photo de notre laveuse et quelqu’un nous explique quelle sera notre routine de lavage adaptée. J’ai même eu droit à une routine différente pour le Costa Rica où j’habite présentement. Je fais toujours sécher mes couches et inserts au soleil, car c’est un excellent agent blanchissant. J’avoue que c’est un avantage que je n’aurais pas si j’habitais encore au Québec, surtout en plein hiver.

Crédit: Mirianne Brûlé

Autre élément important: la gestion des odeurs

Au niveau des odeurs, on met les couches souillées dans un wet bag fait exprès pour ça. Et il n’y a aucune odeur qui s’échappe du sac, sauf quand on l’ouvre, bien sûr, pour faire le lavage. Pour être honnête, oui ça pue et oui c’est un peu dégueulasse de manipuler des couches souillées de caca macéré depuis 3-4 jours, mais c’est un petit 2 minutes à retenir sa respiration. C n’est vraiment pas si pire que ça.

Ensuite, hop dans la laveuse et le tour est joué!

Et les fuites?

En ce qui concerne les fuites, pour le moment, ça ne m’est pas arrivé avec mes couches lavables alors que ça arrive souvent quand j’utilise des couches jetables. Ça veut dire que mes couches lavables sont bien ajustées et que leur niveau d’absorption est bon pour ma poulette.

Bref…

On recommande d’avoir un lot de 20-25 couches pour commencer pour avoir un bon roulement. Si on décide d’investir dans du neuf, on parle d’un investissement d’environ 500 à 800$, mais encore une fois,  ça dépend des modèles et des marques.

Moi, je n’en ai que 15, car je devais les apporter dans mes valises au Costa Rica et je trouve ça ben correct pour le moment. Je lave aux 3-4 jours et j’utilise encore des couches jetables la nuit et quand on sort, qu’on va en visite, etc. Je ne suis pas encore 100% aux couches lavables – un jour peut-être – mais je pense que la clé pour apprécier cette expérience, c’est d’y aller à son rythme et de ne pas se mettre de pression.

Pour assembler les couches (ce qui veut dire mettre les inserts dans les poches), ça me prend environ 10 minutes; je le fais pendant la sieste de bébé et ce n’est vraiment pas la fin du monde. Dans le fond, c’est juste un peu plus de lavage et de temps.

Donc, je suis contente de mon expérience et je souhaite poursuivre l’aventure des couches lavables. Je voudrais juste ajouter en terminant que ma fille ne mange pas encore; j’imagine que ce sera différent dans quelques semaines. À suivre…

Je pourrai vous faire un petit update après quelques mois d’utilisation.

Utilisez-vous des couches lavables? Comment se passe votre expérience?

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Le nouveau « Home Alone » en tournage chez nous!

C’est bientôt le temps des fêtes : les décorations enjolivent les couleurs ternes de la ville, les chansons de Noël jouent en boucle dans les boutiques et la frimousse du jeune Macaulay Culkin est de retour sur nos écrans! Dès sa sortie en 1990, Maman, j’ai raté l’avion a marqué l’imaginaire. Après tout, qui n’a pas déjà lancé un « passe ça à Kevin » en faisant référence à cette scène iconique à l’aéroport où la famille de Kevin réalise qu’elle l’a oublié à la maison! 

En août dernier, Disney annonçait qu’un remake de ce classique du temps des fêtes sera produit pour la nouvelle plateforme de streaming Disney+ et le Journal de Montréal rapporte ce mercredi matin que c’est à Montréal que la production opérera sa magie! 

Selon le journal, un bureau de MELS serait déjà occupé par les membres de la production. Le film serait tourné dans divers studios du complexe cinématographique. Le tournage débuterait en février et se poursuivrait jusqu’à la mi-avril. 

Si on sait déjà que c’est Dan Mazer qui réalisera ce reboot, on n’a toujours pas réponse à LA question qui brûle toutes nos lèvres : Macaulay Culkin sera-t-il de la partie? Aucun membre de la distribution n’a encore été annoncé, mais l’acteur, maintenant âgé de 39 ans, a signifié son intérêt à la blague via Twitter l’été dernier. « Voici de quoi aurait l’air un Home Alone mis à jour. Disney, appelez-moi! », avait-il lancé sous une photo de lui en coma gastronomique, écrasé sur son divan. 

Le rôle semble en effet occuper une place toute spéciale dans le coeur de l’acteur qui s’est d’ailleurs remis dans la peau de Kevin en 2018, le temps d’une publicité pour Google Home

Il ne faudra cependant pas s’attendre à une reproduction du premier film. Selon le magazine Observer, cette nouvelle version mettrait en scène un petit garçon de neuf ans prénommé Max qui aurait affaire à un couple de malfaiteurs à qui il aurait volé un mystérieux objet. Outre le changement de nom, Max sera tout aussi espiègle et futé que son prédécesseur. 

Il ne s’agit pas de la première fois qu’on essaie de ressusciter Home Alone. Ce premier succès a été suivi de quatre autres films entre 1992 et 2012. En 2018, Ryan Reynolds développait même une version plus adulte de ce classique de notre enfanceStoned Alone, dont on attend toujours plus de nouvelles. 

Fidèle à ses stratégies des dernières années, Disney misera sur la nostalgie en offrant une version plus actuelle d’autres incontournables dont Mighty Ducks, Cheaper by the Dozen et Night at the Museum. L’idée d’un abonnement à Disney+ devient de plus en plus tentante! 

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Stress élevé chez les mères de jeunes enfants : la conciliation travail-famille en jeu

Un nouveau portrait dressé par l’Observatoire des tout-petits montre que malgré une amélioration de la situation pour les bambins dans les 10 dernières années, les mères de jeunes enfants (5 ans et moins) sont de plus en plus stressées. Cette année, c’est une augmentation croissante qui a été notée par l’Observatoire.

La directrice générale, Fannie Dagenais, fait le lien entre la conciliation travail-famille et la pression que les jeunes mères ressentent par rapport à ça. Avec les années, la situation des parents en matière d’employabilité s’est grandement améliorée, ce qui est une bonne chose, mais une des conséquences est que la réalité des familles s’en est trouvée changée.

Fannie Dagenais a aussi souligné que le niveau de stress des pères est moins élevé, même si ces derniers en ressentent aussi. C’est à se questionner à savoir pourquoi notre société actuelle fait en sorte que les mères souffrent plus de stress que les pères… Mais disons qu’on a quelques pistes, #chargementale.

Pour écouter l’entrevue complète de Fannie Dagenais, on vous invite à visiter le site Web de Radio-Canada. 

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Art de vivre

Mirianne Brûlé: Ce que j’aurais voulu savoir sur l’allaitement

Ça y est. Je suis maman. Après y avoir tant rêvé pendant toutes ces années. Après avoir porté la vie 9 mois durant, avoir vu mon corps se transformer jour après jour, avoir vécu les hauts et les bas de la grossesse qui m’a semblée si longue, voire même presque interminable à la fin… Après avoir suivi semaine après semaine le développement de cet enfant tant désiré, les rendez-vous chez le médecin, remplis d’angoisse et d’espoir que tout soit correct, que tout soit normal, que nous allions avoir un bébé en santé. J’avais hâte, tellement hâte de rencontrer ma puce, de la tenir dans mes bras, de la cajoler, de la trouver belle, de l’aimer à l’infini….de la nourrir. Par contre, après coup, il y a bien des choses que j’aurais aimé savoir sur l’allaitement.

 

 

 

 

 

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On a beau se préparer du mieux qu’on peut à devenir maman, lire tous les livres, surfer des heures sur le net, parler aux amies qui ont des enfants, prendre les cours prénataux, on ne peut toutefois pas devenir maman avant de devenir maman. On le devient au fur et à mesure, à chaque jour qui se présente et c’est une grande aventure remplie d’essais-erreurs. Au début, quand on devient maman, on flotte, on est sur un nuage hors du temps et de la réalité.

On se sent tellement privilégiée; on a mis un enfant au monde. Wow, c’est juste fou! On se sent forte, belle, capable de tout, une vraie héroïne!! Dès qu’on met le bébé sur toi à l’accouchement, l’enfant a le réflexe de chercher le sein. C’est naturel, c’est incroyable, tu te dis ça y est, je vais allaiter. Tu imagines que c’est aussi simple que ça, que la nature est bien faite, que tu es faite pour ça, que c’est merveilleux et tellement un beau moment à partager avec ton bébé. Tu te dis que tu es chanceuse et que pour toi, tout va bien aller, même si ta belle-soeur t’a dit qu’elle avait eu de la misère un peu, tu te dis non pas moi, moi je vais faire ça comme une championne.

Laissez-moi vous dire que dans mon cas, ce ne fût pas si simple que ça. Après la lune de miel, qui dure environ une semaine je dirais, les défis ont commencé à se pointer. D’abord et avant tout, le manque de sommeil qui s’accumule ne peut que nuire à cet apprentissage. Je dis bien apprentissage, car on doit apprendre à allaiter et cet apprentissage se fait à 2: la maman et le bébé. Ma petite, depuis qu’elle est née, a un fort besoin de succion, mais refuse systématiquement toutes formes de suces (je les ai TOUTES essayées, croyez-moi) ce qui fait en sorte qu’elle réclame le sein sans arrêt et que je suis devenue assez rapidement une suce humaine. En plus, ma cocotte est délicate et a une petite bouche et mes seins, après ma montée de lait, deviennent deux fois plus gros que sa tête. Ce qui fait qu’elle n’arrivait pas à prendre tout le mamelon dans sa bouche et donc, elle tirait de toutes ses forces sur le bout de mes mamelons. Ils sont devenus très rapidement en forme de biseau avec de belles fissures à vif, au sang.

Le début du calvaire a commencé; chaque tétée me faisait un mal de chien, des chocs électriques qui allaient jusque dans le bras, je sentais mon coeur battre plus fort dans ma poitrine, j’avais chaud, j’en devenais rouge de douleur. Les larmes coulaient sur mes joues en silence dans la nuit. Les jours passaient et je devenais de plus en plus découragée. J’ai cherché des solutions de toutes sortes; les crèmes, les ostéopathes, les marraines d’allaitement, etc. J’ai essayé de me tirer du lait pour donner une bouteille quand je n’étais plus capable d’endurer la douleur, mais elle refusait la bouteille et celle-ci finissait la plupart du temps dans le fond de l’évier, à ma grande déception. Finalement, il fallait juste attendre que ça passe. Que mes seins s’habituent, que mes bobos guérissent et que l’apprentissage se fasse.

 

 

 

 

 

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A post shared by Mirianne Brûlé (@miriannebrule) on Nov 13, 2019 at 8:45am PST

Ça m’a pris 6 semaines: 6 semaines de souffrance à être toujours sur le bord de lâcher. Mais je suis entêtée et je ne voulais surtout pas abandonner. Je le voyais comme une mission. Ma mission de mère, mon travail, ma responsabilité. Vous dire comment j’ai pleuré quand, à son premier rendez-vous, le médecin m’a dit les yeux remplis d’inquiétude qu’elle ne prenait pas assez de poids… La pression que je me suis mise sur les épaules par la suite… Je pense que j’ai fait une mini dépression et mon chum vous dirait sûrement que oui, vu le nombre de fois où j’ai pleuré la nuit en allaitant, en suppliant le ciel que ça arrête de faire mal. C’était vraiment une torture physique et mentale.

Si je partage mon expérience aujourd’hui, c’est parce que je sais que je ne suis pas la seule. J’ai commencé à discuter avec d’autres mamans sur les réseaux sociaux et dans mon entourage et je me rends compte que nous sommes plusieurs à passer par ce parcours du combattant.

Pourquoi personne ne m’en avait jamais parlé avant?

Est-ce un tabou de ne pas réussir son allaitement du premier coup?

Est-ce tabou de parler du fait que ce ne sont pas toutes les femmes qui réussissent à allaiter?

Est-ce qu’on peut se dire aussi que c’est ben correct d’abandonner si notre santé physique et mentale sont en cause? Que ce n’est pas un échec, que nous ne sommes pas de moins bonnes mères pour autant? Qu’il n’y a pas de honte à avoir. Qu’on peut en parler. On peut se dire tout ça?

Maman heureuse, bébé heureux. C’est une phrase toute simple prononcée par mon médecin qui est restée dans ma tête et qui joue en boucle. Peu importe les choix qu’on fait par rapport à l’allaitement, je crois que le plus important est de s’écouter et de respecter nos limites. Moi, j’ai certes poussé mes limites au maximum, mais je l’ai fait parce que je me sentais capable malgré tout et je le désirais très fort. Aujourd’hui, je suis extrêmement heureuse de l’avoir fait. Je vis aujourd’hui, 8 semaines après la naissance de ma fille, un allaitement super agréable et sans douleur. Je vis finalement ces moments magiques partagés dans une bulle d’amour et de détente avec ma fille qui grandit à vue d’oeil.

 

Où trouver de l’aide?

Les ressources disponibles

Avant tout, je dirais qu’il ne faut surtout pas hésiter à demander de l’aide. Il existe des ressources comme Nourri-Source pour trouver une marraine d’allaitement, les haltes d’allaitement des CLSC sont d’excellents endroits pour trouver le support le réconfort dont on a grandement besoin, les ostéopathes et les conseillères en allaitement peuvent aussi être d’une grande aide. Bref, tous les moyens sont bons pour essayer de se soulager et il ne faut surtout pas s’isoler avec le problème, car il va juste empirer.

Remèdes: Mon top 5

Comme je n’avais jamais entendu parler de ces trucs avant de passer par là et que j’aurais aimé les connaître, voici un Top 5 des remèdes qui ont sauvé mon allaitement ou, du moins, qui m’ont aidée à ne pas lâcher (on s’entend je ne suis pas médecin: demandez l’avis de votre médecin si vous éprouvez des problèmes et cherchez ensemble des solutions).

1- La crème Lanoline (en vente libre): Ça soulage un temps, mais dans mon cas, après un moment, ce n’était pas suffisant. Et surtout, c’est hyper graisseux et ça laisse des taches sur les vêtements. Tenez-vous-le pour dit.

2- La crème du docteur Newman (sous ordonnance) m’a énormément aidée à me soulager, mais comme elle contient de la cortisone et que je l’ai utilisée trop longtemps, après un moment, elle amincit la peau et ça n’aide plus à guérir les bobos. Donc, à utiliser avec modération.

3- Les téterelles (je sais, je n’avais jamais entendu ce mot de ma vie moi non plus) sont des embouts en silicone à porter directement sur les mamelons en allaitant pour créer un écran entre le sein et la bouche du bébé pour que ça fasse moins mal. Pour moi, ça m’a soulagée une semaine. Je pensais honnêtement que c’était un vrai miracle, je criais presque victoire. Mais après une semaine, ma petite a vite compris le subterfuge et refusait désormais le bout de silicone avec une moue de dégoût. C’était comme un plaster sur le bobo: ça soulage sur le coup, mais ça ne guérit pas. Mais si ça peut aider à ne pas lâcher, why not?!?

4- Finalement mon médecin m’a prescrit en crème deux des ingrédients de la crème du docteur Newman, mais de façon séparée: la Taro Mupirocin et la Clotrimaderm à appliquer 2 fois par jour seulement. C’est à partir de là que j’ai commencé à guérir. Enfin!

5- Ensuite, il faut se promener les seins à l’air le plus possible et ne pas porter de pads d’allaitements humides. Il faut que ça sèche pour que ça guérisse. J’avais même un petit éventail en papier et je me séchais les mamelons après chaque tétée (je sais, au revoir le sex appeal, mais il faut ce qu’il faut).

En terminant, j’ai juste envie de m’adresser aux nouvelles mamans qui, comme moi, ont de la misère avec l’allaitement, mais qui aimeraient vraiment que ça fonctionne. J’ai juste envie de vous dire: lâchez pas, vous êtes extraordinaires, vous n’êtes pas seules et surtout, vous êtes normales!

Parce que c’est ça qu’on a envie d’entendre quand on est une nouvelle maman et qu’on est inquiète de tout.

C’est NORMAL de trouver ça difficile, c’est NORMAL d’avoir besoin d’aide, c’est NORMAL d’être découragée, c’est NORMAL de pleurer et c’est aussi NORMAL d’arrêter l’allaitement si on n’est juste plus capable.

Je vous serre fort dans mes bras et sur ce, je retourne allaiter ma merveille!

Crédit: Mirianne Brûlé