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Depuis que je suis maman, j’ai peur de la mort

Cette semaine, j’ai préparé mon fils de 5 ans a comment réagir si maman tombe par terre ou si une personne à la maison se fait mal et ne se réveille pas. Je suis à un moment de ma vie ou cette petite formation prend tout son sens.

Je n’avais jamais réellement eu peur de mourir, je n’y avais jamais vraiment pensé jusqu’au jour où je suis devenue maman. Cette pensée qu’il pourrait un jour m’arriver quelque chose qui me séparerait de mes trois amours m’effraie. En fait, depuis quelques semaines, j’ai peur, vraiment peur. Mon petit monde s’écroule parce que je réalise que du jour au lendemain tout peut changer, je réalise que la santé est loin d’être acquise.

Vendredi le 4 octobre était un jour comme les autres: une journée de travail qui se termine à 15:00 avec une soirée Netflix prévue une fois les enfants couchés. Subitement après dîner, j’ai quelque chose dans l’oeil et ce quelque chose me dérange VRAIMENT. Je me dis que c’est la fatigue et je quitte me coucher, reposer mes yeux. Les 72 heures qui ont suivi ont été angoissantes; clinique médicale, optométriste, urgence, ophtalmologue, neurologue, IRM du cerveau. Diagnostic: aucun pour le moment, tous les tests sont beau et, heureusement, j’ai un beau cerveau.

Mélange de soulagement, d’incertitude, d’anxiété, de frustration et de questionnements. Je ne peux pas m’empêcher d’imaginer le pire et une image me revient en tête sans cesse, celle de mes 3 jeunes enfants. 

J’ai peur, tellement peur. Je suis maman et mon plus grand souhait est de voir grandir ma petite tribu, mais voir prend tout son sens quand tu perds partiellement la vue d’un oeil sans raison apparente. Puis, finalement, on m’explique que je devrai passer des examens au coeur; peut-être qu’un caillot est responsable et il faut s’assurer que cela ne réarrive pas.

Contre toute attente, au début de ma vie d’adulte, ça vient de me frapper en pleine face : rien n’est acquis, la santé n’est promise à personne.

Malgré tout, ma routine continue, mais il y a comme ce petit nuage au-dessus de ma tête qui me suit partout comme si une tempête pouvait arriver à tout moment. Puis, dans la pénombre qui soulage ma vue, je m’effondre. Et si Google avait raison?! Parce que Google a une multitude d’hypothèses pouvant expliquer le fait que j’ai une partie de mon oeil gauche qui ne voit plus.

Aussi, j’entends des histoires, des nouvelles, et je réalise que tellement de gens doivent passer par cette angoisse. Que ce soit la maman de la garderie avec un cancer du sein, mon amie qui a des ovaires polykystiques, une amie de la famille qui a fait un AVC, mon voisin qui a un problème d’oreille interne; on ne se sait jamais ce qui peut nous arriver. Moi qui pensais être à l’abri de tout ça avec mes 30 ans tout frais.

Certains soirs je me sens émotive, anxieuse et je me tourne vers l’homme que j’aime, les yeux remplis d’eau. Je lui ai même lancé un : «SI jamais il m’arrive quelque chose, tu dois finir l’album-photo de Billie, regarde dans mon agenda les rendez-vous de Léo, et n’oublie pas de réconforter Henri avec ma doudou. »

Ben oui, j’ai vraiment peur, pas une petite peur comme ma peur des abeilles, loin de là; je suis effrayée parce que je viens de réaliser que personne n’est à l’abri d’un problème de santé, d’une maladie et que la vie est si précieuse, si fragile.

Ce n’est peut-être rien de bien grave, je croise les doigts, mais ça fait réfléchir. Ça remet en question la façon donc je vais prendre soin de moi à l’avenir, la façon dont je vais savourer chaque petit moment que j’ai la chance de vivre avec mes enfants. Parce que la vie, au fond, c’est un privilège et d’avoir des enfants, c’est une méchante bonne raison de se battre.

Avez-vous des craintes semblables depuis que vous êtes une maman ou un papa?

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Être nouvelle maman, c’est difficile!

Il y a 8 ans, je me rendais à un atelier sur le sommeil avec, sous le bras, mes lectures du moment: toutes sur le développement du nourrisson.  Mes livres étaient surlignés en rose ou en vert selon mon interprétation des passages et j’avais annoté les heures de réveil de ma fille. Mes livres sur l’alimentation avaient la même allure et je comptais bien assister à l’atelier également. Je pensais trouver des réponses… LA réponse, en fait. 

Je m’en allais au cours : « Maman 101 », rien de moins, et pourquoi? Parce qu’être maman pour la première fois, c’est DIFFICILE. Il y avait UNE façon de faire, et moi, je ne la connaissais pas encore.

Je me souviens du bonheur indescriptible de la naissance. Je me souviens également du vertige face à la tâche à venir. La peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être « assez ». Même mettre bébé au sein pour le nourrir semblait insuffisant.   

Je me souviens alors du mode « trouvons des solutions ». Bébé s’endort au sein, dort trop, pas assez, avec nous, mange trop ou pas.  Je cherchais dans les livres, les ateliers, sur Internet.

J’associais les comportements qui différeraient des livres ou des autres bébés à une incapacité de ma part. J’avais tellement d’attentes précises sur ce que les choses « devaient » être que je ne profitais pas de mon quotidien tel qu’il était.  Dans mes yeux de nouvelle maman, mon intuition maternelle était bien loin sur l’échelle de la pertinence. 

Pourtant, cette intuition, cette lecture que l’on fait de notre bébé,  ne devrait-elle pas prévaloir sur tout ce que #LesGens peuvent bien penser?  En bout de ligne, la meilleure personne pour savoir si bébé a faim ou besoin de sommeil devrait être bébé lui-même, non? Après 3 enfants, ça me semble futile que bébé mange à 6 mois plutôt que 5. J’aimerais bien faire un petit saut dans le passé, me dire de me calmer un peu. M’avertir de profiter. 

Aujourd’hui, je suis de retour dans les groupes « mamans-bébés », avec ma troisième. Mes nouvelles amies, elles, sont mamans pour la première fois et je me vois à travers elles. Elles me posent des questions (parce que moi, j’en ai 3, donc « je sais »).  Honnêtement, j’ai moins d’opinions que j’en avais et, malheureusement pour elles, je réalise que je n’ai aucune recette miracle.

Par contre, je sais que si on s’éloigne de ce qui nous semble naturel, de nos valeurs ou de notre instinct, c’est là que tout déraille et qu’on se perd. C’est bien de s’informer, mais il faut se faire confiance sans attendre l’approbation. Il faut s’écouter. Il faut se permettre de choisir ce qui nous simplifie la vie, même si cela implique de dormir avec bébé ou de l’endormir dans les bras.

De toute façon, si j’ai appris une chose en 8 ans, c’est qu’on ne trouvera jamais c’est qui le « y » dans « y disent »…  Alors, pourquoi tout faire pour leur plaire?

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Quand le travail invisible est plus épuisant qu’un « vrai » emploi

Ça a souvent été dit, mais c’est constamment oublié : être maman à la maison, c’est un travail invisible. Les mamans à la maison ou en congé de maternité font des tonnes de tâches. Elles s’occupent des enfants en jouant avec eux, en leur faisant à manger, en s’occupant de leur hygiène. Elles s’occupent aussi de la maison en faisant le ménage, en organisant les biens, en faisant les achats nécessaires. Puis, elles s’occupent de toute la famille en prenant les rendez-vous, en planifiant des vacances, en organisant des activités. Tout ça, et beaucoup plus encore. Bref, la charge mentale est immense.

Lors de mon premier congé de maternité, me retrouvant pour la première fois maman à la maison le temps de quelques mois, j’ai trouvé ça difficile. J’avais l’impression de passer mes journées à travailler, sans vraiment travailler.

Je m’explique.

En tant que tel, je trouvais ça plus épuisant d’être mère à la maison que d’être enseignante, mon emploi habituel. Je manquais de sommeil, je passais ma journée à faire de nombreuses tâches et je me retrouvais complètement brûlée à 4h l’après-midi.

Or, ce que je trouvais le plus difficile, ce n’était pas mes grosses journées. Je savais que c’était temporaire, qu’un jour, bébé ferait ses nuits, vieillirait, et que tout ça deviendrait plus facile (ce qui fût le cas quelques mois après).

Ce que je trouvais difficile, c’était que je manquais de reconnaissance. Je faisais ce qui est, selon moi, un des plus importants travails du monde : éduquer nos enfants. Pourtant, un partie de moi se sentait inutile. Alors qu’on vit dans une société de performance, on se valorise trop souvent par rapport à notre emploi rémunéré. Ainsi, quand on fait un travail invisible, un incontournable sentiment d’inutilité vient nous envahir.

Bon, ce texte semble être un horrible constat négatif, mais détrompez-vous! Il y a quelque chose qui m’a vraiment aidée: mon chum et moi, on se dit merci.

Ça a l’air d’une solution bien simple, et ce l’est, mais son efficacité est assez incroyable. C’est simplement parce que ça provoque le sentiment que tout le travail fait est reconnu par quelqu’un. C’est parfois tout ce que ça prend pour se donner un petit boost de confiance et de sentiment d’accomplissement.

Mon chum et moi, on se remercie pour plein de choses.

« Merci d’avoir fait la vaisselle. »

« Merci d’avoir plié le linge. » (On va se le dire, le défi n’est pas de partir une brassée, mais bien de la plier!)

« Merci d’avoir fait prendre le bain aux enfants. »

C’est un effort conscient qui aide tout le monde à se sentir mieux face au travail invisible qui est fait. En prime, ça fait vraiment du bien au couple! Ça a même été confirmé scientifiquement par une étude qui a conclu que cette expression de gratitude réduit les chances de divorce!

Dites-vous merci dans votre couple?

Vous avez envie de partager votre histoire? Écrivez-nous via info@tplmag.com

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Quand maman transmet ses « bobos » à bébé

Avec la période difficile que j’ai traversée dernièrement (ma crise de la trentaine), j’ai remis beaucoup d’aspects de ma vie en question. J’ai lu beaucoup de livres sur la croissance personnelle et fait beaucoup de travail sur moi-même. Un des exercices que j’ai faits consistait à définir mes besoins et à me projeter dans l’avenir pour savoir ce que je voulais vraiment de la vie. J’ai encore beaucoup de difficulté à savoir où je veux être et ce que je veux faire dans 5 ou 10 ans. Tout ce que je sais, et c’est ma seule grande vérité: je veux réussir avec mes enfants.

Je suis consciente que je dois avoir d’autres aspirations que d’être seulement une mère. J’ai d’ailleurs une belle carrière en ce moment et ma vie de couple m’apporte également beaucoup de bonheur. Sans compter ma vie sociale et mes amis qui prennent une belle place dans ma vie. Ceci étant dit, la plus grande ambition que j’ai en ce moment, c’est de réussir avec mes enfants. Je veux avoir une belle relation avec eux et je veux sincèrement qu’ils soient heureux. J’ai une peur bleue de leur transmettre mes peurs, mes défauts et de les « briser » en raison de mes propres blessures. Car oui, je suis habitée par la ferme conviction qu’une maman « brisée » peut à son tour « briser » ses enfants.

Dernièrement, je me suis rendu compte que je transmettais mes insécurités à mon fils. J’ai toujours été de nature insécure et je me suis promis de ne pas transmettre ça à mes enfants. Mais voilà que ça m’a frappée en plein visage dernièrement: mon 4 ans est insécure et je fais sûrement partie de l’équation. Même si je ne veux pas me blâmer, je sais que j’ai une part de responsabilité. Nous avons tous et toutes l’exemple d’une personne que nous connaissons qui est tellement anxieuse qu’elle transmet involontairement son anxiété à ses enfants. Moi, j’ai des exemples dans mon entourage et j’espérais vraiment ne pas donner mes insécurités à mes enfants.

Le fait d’être mère m’a apporté tellement de belles émotions dans ma vie: de la joie, de l’amour, de la fierté, mais également, beaucoup de culpabilité. Pour moi, le mot maternité rime avec culpabilité. Je me sens coupable si je ne passe pas assez de temps avec mes enfants. Je me sens coupable si j’ai perdu patience auprès d’eux. Maintenant, imaginez comment je me sens coupable d’avoir transmis mon insécurité à mon enfant.

Je ne veux pas que mes enfants s’imprègnent de mes émotions négatives et de mes défauts. Je mettrai toutes mes énergies et je vais tout faire pour renverser la vapeur et tenter d’éliminer ses petites insécurités. Après tout, c’est mon plus grand objectif de vie: le bonheur de mes enfants.

NDLR: Nous croyons que les parents font de leur mieux et que le sentiment de culpabilité guette malheureusement les mamans et les papas, surtout ceux qui veulent ce qu’il y a de meilleur pour leurs enfants.

Et vouloir le meilleur et faire de son mieux, au fond, c’est ça, être un bon parent.

Merci d’être pleins de douceur et d’empathie dans les commentaires.

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Je suis une petite mère bien ordinaire

Je suis une petite mère bien ordinaire. La trentaine, deux enfants, la maison en banlieue, le chien, la piscine, les complexes. Quand on parle de la femme moyenne, de la consommatrice moyenne, de la mère moyenne; on parle de moi. Si j’étais une couleur, je serais beige tirant sur le gris. 

Je ne suis pas trendy ni à la mode. Ma maison est plate et pas digne de Pinterest. Et à l’envers, la plupart du temps. Je n’habille pas mes enfants en jaune moutarde pour que ma page Instagram soit toute de la même palette de couleur. J’aime cuisiner, mais plus souvent qu’autrement, je fais des recettes de Ricardo. 

Je suis en couple depuis 10 ans. Accotée à mon amoureux, dans une relation semblable à un beau fleuve tranquille. J’aime écouter des téléromans à la télé. Boire du vin avec mes copines. Voyager pas compliqué. J’aime même aller aux pommes, pouvez-vous croire? 

Mon plus vieux joue au hockey et le bébé avec des jouets de plastique fluo qui font de la musique. J’essaie vraiment de faire de mon mieux pour être meilleure pour l’environnement, mais je conduis un VUS. C’est tellement pratique pour ma famille. 

Je suis une petite mère bien ordinaire, et maudit que je me compare aux autres. Toujours en train d’évaluer ce que je fais versus ce que les autres font. J’ignore mes beaux téléromans parce que je fais défiler les médias sociaux à grands coups d’envie.

Oh que j’aimerais ça, moi aussi, habiter dans une belle maison sortie tout droit d’un magazine, sans une seule bebelle qui traine. Cuisiner des repas en milieu de semaine avec des ingrédients qui coûtent la peau des fesses. Sortir en amoureux le samedi soir et fréquenter les meilleurs restaurants. Habiller mes enfants comme des cartes de mode qui ne se salissent jamais (aucun spaghetti n’existe dans cette fantaisie). Avoir la shape d’une fille qui fait du pilates 8 fois par semaine sans pour autant abandonner le fromage. 

J’avale la fausse image que les médias sociaux (et traditionnels) nous envoient parce que je suis une petite mère ordinaire et donc, je suis le public cible de ces médiums. Je suis celle qui veut acheter du rêve à grands coups de carte de crédit. On me dit tous les jours à quel point ma vie est dont bien petite et que le bonheur ultime est accessible au bout de mes doigts. Plus on me dit que je devrais vouloir plus, plus on fait de l’argent sur mon dos.

Je dois avouer que je suis tannée d’être l’image parfaite de la vie plate. Qu’on m’utilise comme exemple de vie ennuyante. D’être le personnage caricaturé à tout bout de champ. Parce que le sous-texte est là. Tu devrais vouloir plus que ta petite vie ordinaire. Voyager en Asie avec toute ta famille pendant 3 mois. Habiter dans une caravane et faire l’école à la maison. Rénover une maison ancestrale et faire ton propre beurre. Courir les festivals avec ton enfant habillé en rocker. 

Mais moi, je l’aime ma petite vie de mère bien ordinaire. C’est tranquille et c’est doux et surtout, ça me convient à MOI. Alors, je vais arrêter de regarder ce que les autres font, et je vais aller parcourir les allées de mon magasin préféré: Costco, bien sûr.

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5501 km ou la distance qui me sépare de ma mère

5501, c’est le nombre de kilomètres qui me séparent de ma mère depuis que nous sommes déménagés ici, au Québec. C’est un choix que je ne regrette vraiment pas, mais si j’avais pu emmener ma mère avec moi, je l’aurais fait sans hésiter.

Je pleurais comme un bébé en lui annonçant notre décision de partir… Elle qui m’a tout donné et je partais avec ses petits-enfants. J’aurais franchement pu renoncer à mon départ pour ne pas m’éloigner d’elle, pas parce qu’elle me l’aurait demandé, mais parce que vivre loin de ma mère m’a paru et me paraît encore parfois trop dur. Quand elle part, j’ai toujours cette sensation que sans elle, je ne vais pas pouvoir y arriver.

Elle m’a encouragée dans mon choix, m’a dit qu’elle trouvait ça génial et qu’elle viendrait, peu importe où j’irais… Ça fait trois ans que nous sommes ici et ma mère est venue 5 fois nous voir.

La distance éloigne, c’est un fait. Il ne faut pas se leurrer, et ce, même lorsqu’il est question des gens les plus proches. Mais je pense que malgré tout, j’ai encore resserré le lien avec ma mère depuis que je suis ici; rien ne nous sépare à part les kilomètres. J’ai rêvé qu’elle soit là pour s’occuper de mes gars quand ma fille est née (peut-être même que j’aurais laissé mon mari s’occuper des enfants pour qu’elle m’accompagne a l’hôpital (lol)), j’ai pleuré deux jours après son départ suite à sa première visite, mais quand elle vient, on en profite tellement. On l’a à 1000% avec nous et ça, c’est génial.

J’avais aussi peur que sa relation avec les enfants change (sans compter que c’est aussi toujours plus facile d’avoir maman pour les garder de temps), mais au contraire, rien n’a changé: ils ne voient que par elle quand elle vient et ça me donne un vrai petit break! ?

Ma maman connaît tout de moi ou presque; je pense n’avoir aucun secret pour elle. Je l’appelle tous les jours maintenant et je la voyais quasiment tous les jours quand on était en France. Elle nous a élevés seule sans jamais baisser les bras devant la difficulté et a toujours pensé à nous avant de penser à elle. J’ai toujours pensé que cette relation « fusionnelle » s’atténuerait en vieillissant, mais au contraire, il y’a moins de clash et c’est plus doux.

Bref, sans rentrer dans le détail, elle est pour moi un exemple et je dis souvent que si mes enfants m’aiment autant que j’aime ma mère alors j’aurai vraiment de la chance.

Finalement, ce texte est un hommage à ma mère et à toutes les mamans qui sont là pour nous. Peu importe notre âge, nous sommes toujours les enfants de nos parents et une maman, ça ne se remplace pas. 

Gens dans la trentaine, est-ce que votre maman est encore votre superhéroïne?

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Maternité, je t’aime, moi non plus!

Maternité, je t’ai tant espérée. Je t’ai admirée au travers des nombreuses femmes que j’ai côtoyées; amies, collègues, patientes.

Je t’ai attendue avec impatience, presque avec jalousie. Le parcours pour aller jusqu’à toi ne fut pourtant pas si long. Mais l’attente de la décision du grand chef suprême (lire ici Papa) qui m’accorderait cette chance fut insupportablement longue et sinueuse. Je t’ai connue personnellement, maternité, pour la première fois, un 25 décembre: le petit + sur mon bâton blanc en cette journée de Noël me fit, au premier regard, sursauter.

J’ai pris peur, moi qui avais imaginé ce moment si longuement. J’ai eu peur de toi, peur de ne pas être assez pour toi, assez quoi? Assez forte? Assez bonne? Assez compétente? Assez aimante. Puis, je t’ai tout de suite aimée, maternité. J’ai pris goût de toi et de ce que nous pourrions devenir, toi et moi.

Puis, un jour de tempête de janvier, je t’ai détesté, maternité. Détestée de m’avoir laissée tomber. La rationnelle en moi savait que tu m’avais quittée pour de bonnes raisons, mais l’irrationnelle en moi croyait que tu m’avais quittée parce que je ne te méritais pas, que je n’étais pas assez bonne, finalement. Tu m’as fait pleurer, maternité, j’ai été en deuil de toi.

 Puis, tu m’as fait bien rire, maternité; tu revenais dans ma vie, j’allais tenir mon petit bébé tant attendu 1 an exactement après t’avoir perdu, maternité. Comme la vie fait drôlement les choses!

Au cours des 9 premiers mois durant lesquels je t’ai côtoyée, j’ai vécu une relation d’amour-haine envers toi. Moi qui t’avais tant espérée, je te détestais à chaque vomissement et à chaque nouvelle douleur que tu m’infligeais, mais j’ai appris à vivre au rythme des mouvements de ce petit être que j’allais chérir bien assez vite, appris à apprivoiser ce nouveau corps qui n’était plus le mien, mais qui le redevenait.

Puis, après 27 semaines à te côtoyer, j’ai eu peur de te perdre à nouveau. Les contractions douloureuses que je ressentais beaucoup trop tôt m’ont vite rappelé cette soirée de janvier où j’avais perdu mon petit ange. Après des semaines à être alitée, j’ai enfin pu recommencer à respirer sachant que tout irait bien. Mais, plus la fin de ma grossesse arrivait, plus j’avais peur de toi. Encore une fois peur de ne pas être à la hauteur.

Un petit matin de janvier, POW en pleine face, tu m’as dit « ENWAYE LA MÈRE, c’est maintenant que ça start pour vrai! ». Laisse-moi te dire en secret, maternité, que j’ai adoré accoucher. Ce ne fut certes pas facile, mais oh comment j’ai aimé ce moment!  Toute cette dose d’amour qui m’a percutée de plein fouet.

Tu m’as appris, maternité, le sens (le vrai) de l’amour. J’ai tellement appris grâce à toi; que des besoins que je croyais vitaux n’étaient pas si vitaux que ça finalement, que du café froid, c’est pas bon même quand tu n’as dormi que 2 heures dans le dernier 24 heures, que finalement, je n’avais jamais connu la fatigue dans ma vie, que prendre une douche quotidienne est un luxe qu’on ne savoure pas suffisamment, que chaque grognement/ bruit étrange/ nouvelle rougeur est sujet à la panique générale, que tout le monde a une opinion sur tout ce qui concerne cet enfant, que l’idée que l’on se fait de toi est erronée, mais tu m’as surtout appris qu’on pouvait aimer à un point tellement intense qu’on en pleure, que toute la fatigue et les difficultés s’envolent lorsque ce petit être nous regarde dans les yeux, dépose sa tête sur notre épaule, nous souris, respire et grandit et que le temps passe beaucoup trop vite.

Je t’aime, maternité!

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Mon coeur de mère

Ma propre maman m’en parlait souvent.  Ça avait l’air d’être souffrant. Je l’entendais dire des phrases du genre : « Ah, ça c’est dur pour un coeur de mère. » 

Ça me semblait, à l’époque, incompréhensible. Que cet organe, tout à coup, se mette à s’inquiéter pour deux, pour trois, pour des milliers d’enfants, parfois. Qu’il s’élargisse assez pour laisser la place et s’émouvoir de chaque larme versée, chaque blessure, chaque petit drame du quotidien. Qu’il pleure lorsque la tragédie s’abat sur une famille, comme s’il s’agissait de la sienne.

Puis, j’ai compris. Quand j’ai eu le mien. Mon coeur de maman. Je crois qu’il est né quelque part au milieu de la douleur. Dans ce moment sacré où je me suis fragmentée assez pour donner la vie. J’ai pensé mourir. Je renaissais plutôt avec cet organe à la force décuplée. 

Si je me lève nuit après nuit sans faillir, ou si peu. Si je trouve encore l’énergie pour nourrir, éduquer ou sourire malgré les tempêtes et les rivières maussades, c’est grâce à lui. Ce coeur est là quand je m’oublies, quand je verse une larme la première fois que mes enfants marchent main dans la main, quand il se gonfle de fierté pour un rien.

Tant de fois j’ai serré mes petits en pleurs contre lui pour qu’ils s’apaisent, se remémorent ce temps béni où son battement était leur trame sonore. Des petits corps fiévreux contre un coeur si lourd, d’une noirceur abyssale. 

Ce coeur de maman est exigeant. Il a souhaité que mon regard et mon esprit s’élargissent également.  Alors je suis sortie, les bras ouverts dans l’espace. J’ai tendu les mains pour trouver celles de mes semblables. D’autres coeurs. D’autres mères. J’ai grandis avec ces femmes et éventé mes idées, tissé une trame d’amitié, de solidarité.

Parce que ce coeur aime vibrer à l’unisson. J’ai trouvé des havres où la parole était libre et l’empathie, une habitude.

Et j’ai appris l’essentiel.

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Faire confiance à la vie

Depuis maintenant 2 ans, pratiquement jour pour jour, ma vie a pris un tournant drastique. Je suis devenue maman pour la première fois, mais je suis également entrée dans un cycle un peu stressant d’incertitude professionnelle. 

Avant de tomber enceinte, je travaillais à contrat et donc, bien que j’aie eu accès au RQAP pour pourvoir à mes besoins le temps de mon congé avec mon bébé, je ne savais pas du tout ce que je ferais ensuite. Avant la fin de ce congé de maternité, j’ai appris que j’étais encore enceinte! Heureusement, le RQAP couvrait également cette grossesse et donc je pouvais avoir une nouvelle année de revenus pour m’occuper de ma fille à naître! 

Mais, mon incertitude professionnelle perdurerait encore un an, car malgré mes applications, personne ne souhaite engager une femme déjà enceinte! Bon, je généralise probablement, enfin je l’espère. Lorsque j’ai su que j’étais enceinte, j’avais 2 entrevues déjà planifiées, durant lesquelles j’ai été honnête en ne cachant pas ma grossesse et, comme vous l’avez sûrement déjà compris, je n’ai pas été engagée (à cause de ma grossesse? Ou simplement parce que je ne correspondais pas aux attentes que les employeurs avaient? Peu importe.) 

J’ai une mentalité très positive concernant toutes les facettes de ma vie. Je travaille fort pour atteindre mes objectifs et je crois fermement que la vie m’amène là où je dois me trouver en temps et lieu. Bref, je fais confiance à la vie, je l’aime et je la chéris. J’essaie d’être la meilleure version de moi même chaque jour et, bien que je n’y arrive pas toujours, je suis fière de ce que j’accomplis et d’où je suis rendue dans la vie. Je travaille fort pour utiliser mes erreurs afin de m’améliorer et ce n’est pas toujours facile, mais je finis toujours par en retirer du positif. (Attention, je ne dis pas que tout est rose, parfait et absolument positif dans la vie. Je dis simplement que j’essaie, autant que faire se peut, de vivre mes bonheurs à 100 %, de traverser mes peines, d’affronter les épreuves et de faire mes deuils afin de pouvoir en ressortir grandie et ainsi continuer mon chemin le plus positivement possible.)

C’est pourquoi, depuis que j’ai commencé mon premier congé de maternité, j’ai toujours dit haut et fort que je trouverais un emploi qui me conviendrait au moment opportun, et j’y croyais. Malgré ma pensée fondamentalement positive, je trouvais très difficile de me définir en tant que femme, et pas seulement comme une maman à la maison. Même si j’adore mes enfants et que je suis très fière de parler d’eux et même si j’ai adoré mes congés de maternité, dans un contexte social, je trouvais bien difficile de ne pas avoir de carrière qui m’attendait, de ne pas avoir une vie autre que ma vie de maman et, surtout, de ne pas savoir ce qui se passerait ensuite. 

Je n’étais pas malheureuse, seulement un peu angoissée à l’idée de me retrouver devant un grand rien et de n’avoir plus un sou en banque. 

Alors me voici, à la fin de ce 2e congé, avec ma fille qui commencera finalement la garderie cette semaine, car mon incertitude professionnelle a finalement pris fin! Comme je l’ai toujours pensé et vécu, la vie a fait en sorte que tout se place, au moment exact où mon 2e congé prenait fin.

En mars dernier, alors que ma fille venait à peine de fêter ses 3 mois, j’ai appliqué sur un processus, pour un emploi au sein d’une organisation que j’aime d’amour et pour laquelle j’ai déjà travaillé 6 ans en tant qu’employée étudiante. Ces années ont forgé ma personnalité professionnelle, certes, mais elles m’ont également fait évoluer sur le plan personnel. Ce fut sans contredit le plus bel emploi de ma vie! Alors, quand j’ai vu un poste qui correspondait à mon profil pour cette même organisation, malgré le trop jeune âge de ma fille, j’ai décidé d’appliquer et de voir ce que ça donnerait. J’ai décidé de faire confiance à la vie, comme je sais si bien le faire! Je me suis dit que si c’était pour moi, tout se placerait en temps et lieu. Je n’ai eu aucune nouvelle jusqu’à très récemment. Je croyais que, finalement, mon profil ne correspondait pas tant que ça et ça m’a même rendue triste à un certain moment. 

Mais, au moment où je n’attendais plus rien, j’ai finalement été appelée pour débuter le processus d’embauche. À la suite de ce très long processus, impliquant des examens, entrevues, tests divers, et j’en passe, j’ai reçu la bonne nouvelle! On m’offre un poste permanent, avec des conditions que je n’aurais même jamais osé espérer, au même moment où mon RQAP prend fin! Évidemment, ce n’est pas tombé du ciel, j’y ai mis les efforts. Mais en mars, alors que ma fille avait seulement 3 mois, j’aurais bien pu passer à côté de cette opportunité si on m’avait proposé le poste, mais la vie a fait en sorte que ça arrive maintenant et pas il y a quelques mois. Merci la vie!

Je me sens sincèrement privilégiée, heureuse et reconnaissante! Je m’en veux même de m’être fait du sang d’encre avec mon avenir professionnel durant les 2 dernières années, mais évidemment, vivre dans l’incertitude, ça fait peur!

Bref, je voulais partager une tranche de ce petit bonheur et des peurs qui m’ont habitées. Parfois on s’en fait tellement pour l’avenir qu’on oublie de profiter du moment présent. Je me suis fait dire trop souvent de profiter du temps avec mes bébés, car ce temps passait trop vite et aujourd’hui, je réalise que c’était ABSOLUMENT vrai! 

Oui, ils sont encore petits et je continuerai de profiter de tous les moments passés auprès d’eux, je continuerai de me dépasser pour être la maman qu’ils méritent, pour être la femme que j’ai envie d’être, mais je ressens quand même une petite amertume de voir ces doux moments déjà terminés. 

Alors, à vous toutes, enceinte ou qui êtes encore en congé de maternité, laissez de côté les milles-et-une tâches qui vous tracassent et concentrez-vous simplement sur votre petit trésor : c’est son moment à lui, à vous! Et il faut en profiter pendant que ça passe! Aimez-vous comme vous n’avez jamais aimé personne et soyez heureuses de vivre ces moments intenses, simplement, sans ressentir la culpabilité de n’avoir rien fait d’autre que de vous lover avec ce petit humain! 

Je ne regrette rien, mais je me souhaite de pouvoir prendre une nouvelle année pour m’occuper à nouveau de ma famille à temps plein, un jour, au moment opportun, quand la vie me le permettra. Je lance ce souhait dans l’univers, vous en êtes témoins, et je suis certaine qu’en y mettant les efforts, un jour la vie le réalisera!

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Quand la grossophobie te suit au restaurant

Après un été intense à stresser de ne pas avoir de maison, acheter une maison, déménager dans la maison, rénover la maison, en plus de faire pousser deux humains dans mon ventre et de s’occuper de nos deux plus vieilles, mes beaux-parents nous ont fait le cadeau de partir avec les filles pour la fin de semaine.

Pas un dodo… deux! Jackpot.

On a profité de notre première soirée solo pour aller au cinéma pis manger plein de popcorn qui était particulièrement délicieux. J’ai ensuite passé une nuit de m*rde à faire pipi à toutes les heures. Le matin, j’avais réservé dans notre restaurant préféré à La Baie pour aller déjeuner en amoureux. Quand on va là, c’est pas compliqué, on sait déjà ce que l’on va prendre, soit une poutine déjeuner pour monsieur et un cheeseburger déjeuner pour madame.

J’en ai déjà parlé dans un précédent texte, je suis grosse. Pis là, non seulement je suis grosse, mais je suis enceinte de 32 semaines pour une deuxième fois de jumeaux en moins de 15 mois. J’ai pas la shape de Heidi Klum, on se comprends-tu.

Donc voilà, on est assis confortablement, tellement contents d’avoir cette journée pour nous et d’en profiter comme bon nous semble. Je déguste mon chocolat chaud pis y fait beau. À côté de nous sont assises deux jeunes professionnelles. Le contraste entre ce qui semble être leur vie et la mienne est assez marquant, mais t’sais, c’est justement là la beauté de la vie, la diversité en toutes choses. La serveuse vient nous voir pour prendre notre commande, mon amoureux donne la sienne, et moi je me prononce sur le cheeseburger. C’est là qu’une des filles de la table d’à côté me décroche un de ces regards. Le genre de regard un peu moqueur. Le regard de la fille dont la grosseur de mes fesses lui a sauté dans la face. Le regard de la fille qui me juge. Qui trouve dont que manger un burger DÉJEUNER à 10:45 le matin ça a pas de bon sens, surtout si t’es déjà une grosse.

Donc toi, fille qui m’a jugée, sache que ton regard de marde a gâché mon petit déjeuner que je méritais en **tie. Mais ça, tu le sais pas parce que tout ce que t’as vu, c’est ma montagne de bourrelets. D’avoir à entendre vos conversations sur le maintien de la ligne entre chacune de mes exquises bouchées pleine de steak, de fromage et de bacon m’a un peu fait chier sachant qu’elles m’étaient un peu destinées.

Je sais pas si un jour je vais être capable de sortir quelque part et ne pas sentir le poids du jugement des autres sur mon poids qui devrait me regarder moi et moi seule. Je ne sais pas si un jour j’aurai droit au même respect qu’une jeune femme athlétique et sure d’elle. Je ne sais pas si j’aurai le droit de manger ce que je veux sans me faire reprocher de pas me gaver de salade parce que visiblement j’en ai déjà en masse de coller su’é os et que j’ai pas besoin de carbohydrates inutiles.

Ces dernières années, j’ai vu beaucoup de femmes combattre la grossophobie et les préjugés. Que ce soit les jumelles Stratis, Tess Holiday, Joelle Vaillancourt, Jessica Prudencio, Ashley Graham, The Womanhood Project et Safia Nolin pour ne nommer que celles-là. Le genre de regard auquel j’ai eu droit en m’alimentant ce matin-là ne fait que me prouver que le travail de ces femmes est une lutte de tout les instants ô combien nécessaire.

**** la grossophobie.