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Essai Mercedes Classe R 2011– Limousine familiale

S’il a eu chez nous plus de succès que dans la vieille Europe (c’est dire), ce grand véhicule à la croisée des chemins entre familiale et 4×4 peine tout de même à suivre le chemin du succès qu’empruntent ses confrères VUS et multi segments. La faute incombe à son style assez particulier, dont la face avant plongeante tout en arrondis est le meilleur exemple.

Afin de lui offrir une plus grande cohérence dans la gamme et tenter de relancer la demande, Mercedes lui offre donc pour son millésime 2011 une retouche principalement esthétique.

Chirurgie du nez

Le principal changement se trouve du côté de la calandre. Au revoir les optiques lui donnant un regard de grenouille, le Classe R emprunte désormais ses phares au ML et oublie la calandre oblique pour lui préférer une grille presque verticale. Un changement salutaire pour ce nez, lui conférant désormais une allure statutaire très réussie.

Pour le reste de la carrosserie, les changements sont beaucoup moins notables. Le profil derrière le capot avant n’est pas modifié d’un pouce et la partie arrière se distingue uniquement par des phares adoptant les DEL et des sorties d’échappement trapézoïdales plutôt qu’ovales.

Il ne s’agit que d’une légère remise à jour, qui permet toutefois au Classe R de rentrer dans le rang, de retrouver sa place dans la gamme Mercedes et de prendre un certain sens entre la familiale Classe E et le ML.

Certains pourront lui reprocher de perdre les différences qui en faisaient une proposition originale; il faut cependant admettre que le concept n’avait pas vraiment payé jusqu’à présent. Avec à peine plus de 300 exemplaires vendus l’année dernière au Canada, on ne peut pas dire que le Classe R soit un carton.

Habitacle au luxe germanique

Évidemment, c’est à l’intérieur que le Classe R se distingue véritablement. Disponible en version 6 ou 7 places, c’est avec la première des deux que l’on appréciera le plus le voyage. Les sièges sont enveloppants, confortables à l’allemande (fermes, mais sans jamais être durs) et réglables de tous bords. On se sent parfaitement à l’aise dans les 2 premières rangées. Les occupants de la troisième devront cependant composer avec une habitabilité très décevante vu la taille de l’engin (5,1 m de long!).

Pour ce qui est du style intérieur, Mercedes maîtrise son sujet, avec des matériaux de qualité (repris en partie du ML), un assemblage au millimètre, des options à ne plus savoir qu’en faire et une présentation à la rigueur allemande un peu triste, mais assez irréprochable. On note également un volant repris du VUS de la marque et tombant bien entre les mains.

Sur un véhicule d’un tel gabarit, on s’attend à la présence d’un coffre immense. C’est le cas lorsque les sièges sont rabattus, avec une capacité de chargement de 2 385 litres; mais, avec 6 personnes à bord, celle-ci descend à 314 litres seulement! Un peu limite pour ce qui se veut une voiture de grande famille.

Comportement attendu

Pour tenter de déplacer les 2,2 tonnes du Classe R dans des conditions décentes, Mercedes n’offre au Canada que le choix entre deux V6, le R 350 avec ses 272 chevaux et le 350 BlueTEC avec son 3.0 Diesel de 211 chevaux.

C’est ce dernier qui fut le plus plébiscité par les acheteurs sur la version précédente et il n’y a pas de raison que cela change. Plus vigoureux que le bloc essence grâce à son couple important, il convient bien au style de conduite qu’il est nécessaire d’adopter avec le Classe R. Car, si les 4 roues motrices de série sont sécurisantes, l’empattement très long et le poids dantesque de l’engin obligent à laisser toutes les ambitions sportives au garage.

On comprend donc que c’est avec la boite automatique à 7 rapports en mode confort et sur un long trajet autoroutier que le Classe R est le plus à son aise. Totalement isolé des bruits de roulement ou de moteur, on apprécie alors le travail remarquable des suspensions, la qualité de l’installation audio ou encore les écrans DVD à l’arrière avec leurs casques sans fil siglés de l’étoile.

C’est comme voyageur au long court que le Mercedes Classe R est le plus à l’aise. Au point d’être presque exclusivement réservé à cette cause. Pour des tarifs débutant autour de 55 000 $, on aurait aimé pouvoir en faire un peu plus.