Le visage angulaire et ténébreux de Mads Mikkelsen — intègre marchand de chevaux du XVIe siècle victime d’une injustice — est de retour en compétition à Cannes dans les somptueux paysages naturels de Michael Kohlhaas d’Arnaud des Pallières, tourné en français.
Le Danois avait remporté l’an dernier le prix d’interprétation masculine pour son rôle dans La Chasse (Jagten) de Thomas Vinterberg. Il revient cette année dans une coproduction franco-allemande, où il joue dans la langue de Molière avec un accent danois.
Tiré d’un grand classique de la littérature allemande de Heinrich von Kleist, le scénario francisé raconte l’histoire d’un homme prospère et pieux, qui lève une armée pour se venger d’un petit seigneur local, qui lui a volé ses chevaux et qu’il soupçonne d’avoir fait tuer sa femme.
Le film ne baigne pas dans le lyrisme enfiévré des champs de bataille. La violence est évoquée par touches froides et minimalistes. Les effets sont limités : quand le héros se rend au château du baron avec quelques compagnons pour assouvir sa vengeance, la tuerie se fait dans un silence impressionnant, juste troublé par les cris d’un nouveau-né.
« Le personnage est radical. Kohlhaas croit à la justice et devient un homme aveuglé par sa quête de justice. Au final il perd tout, mais il est heureux », analyse son interprète, Mads Mikkelsen.